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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Afrique

La réforme agraire en Afrique du sud suscite de vives tensions

2018-08-27
27.08.2018
2018-08-27
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Cyril Ramaphosa, président sud-africain

La réforme agraire souhaitée par le président Cyril Ramaphosa suscite de nombreuses tensions en Afrique du Sud. Le tweet du président américain Donald Trump condamnant cette réforme a ravivé la colère dans un pays encore fortement marqué par l’apartheid.

La nation « arc-en-ciel » rêvée de Nelson Mandela a encore du chemin à faire. La réforme agraire refait la une de l’actualité, mais la question foncière est lancinante depuis 1994, date de l’avènement de la démocratie en Afrique du Sud.

Aujourd’hui encore, malgré plus d’un quart de siècle d’élections générales multiraciales, les inégalités dans la répartition des terres restent réelles dans le pays. Le président Cyril Ramaphosa, et le congrès national africain (ANC) son parti, entend bien mettre les bouchées doubles, pour mener une réforme agraire attendue.

En jeu, la réparation de l’injustice historique

Cyril Ramaphosa campe sur son projet. Le président sud-africain a entrepris de « réparer l’injustice historique grave » commise à l’égard de la majorité noire pendant la période coloniale et le régime raciste de l’apartheid.

Pour cela, il s’appuie sur des chiffres. La minorité blanche qui représente 8 % des plus de 55 millions d’habitants « possède 72 % des fermes » alors que les Noirs, qui comptent pour 80 % de la population sud-africaine n’en possèdent encore que « 4 % seulement ». Une véritable injustice et un frein à la croissance que le président souhaite résorbés au plus vite. Et pour cela, il lui faut modifier la Constitution du pays afin d’autoriser certaines expropriations sans indemnisation.

« Cette réforme était déjà prévue dans la Constitution de 1996. Elle visait déjà la redistribution des terres, leur restitution comme la réforme de statuts fonciers. Mieux vaut d’ailleurs parler de réforme foncière plutôt qu’agraire car elle est aussi bien rurale qu’urbaine : les dépossessions ont aussi eu lieu en ville, note Myriam Houssay-Holzschuch, professeure de géographie à l’université Grenoble Alpes.

Une réforme promise depuis 1994

Attendue, la réforme est applaudie par de nombreux Noirs qui exigent qu’on leur rende leurs terres, tandis que les Blancs s’inquiètent. Ils considèrent ne pas avoir volé ces terres, mais « les avoir payées ». La redistribution des terres était une promesse de l’ANC en arrivant au pouvoir en 1994.

Mais force est de constater que seule une infime partie d’entre elles a pour l’heure changé de propriétaire. « En 2010, seulement 7 % de la terre a été redistribuée, autrement dit rien », poursuit la géographe. Aujourd’hui encore, 10 % de la population possède 95 % du patrimoine et dans ces 10 % la minorité blanche est fortement surreprésentée. »

Les opposants au projet présidentiel critiquent la corruption et le manque de volonté politique. L’ancien chef de l’État, Kgalema Motlanthe, pourtant membre de l’ANC, s’est dit inquiet des « maigres progrès » enregistrés. « On n’appelle pas à un génocide des Blancs. Mais la terre nous appartient. On va tout faire pour la récupérer », prévient Khetisa Khabo, le responsable du parti de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF), à Vereeniging, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Johannesburg.

Quant à l’Alliance pour la démocratie rurale, un réseau d’associations défendant les expropriations sans compensation, elle considère, selon Constance Mogale, l’une de ses membres, que le débat « n’est qu’un subterfuge électoral » avant le scrutin législatif prévu en avril 2019.

L’ingérence américaine dénoncée dans le pays

Au-delà des vives tensions nationales, la réforme agraire a suscité des réactions outre-Atlantique. Le 23 août, le président américain a posté un tweet qui a ravivé une plaie encore à vif en Afrique du sud dans lequel Donald Trump demandait à son secrétaire d’État Mike Pompeo « d’étudier de près les saisies et expropriations de terres et d’exploitations agricoles en Afrique du Sud, ainsi que les meurtres d’agriculteurs à grande échelle. Le gouvernement sud-africain saisit les terres des fermiers blancs. »

Les réactions ne se sont pas fait attendre. De très nombreux agriculteurs sud-africains noirs ou blancs ont condamné le tweet en considérant que le président américain faisait preuve d’ingérence. Quant au gouvernement il a exigé des « explications ». Il reproche au président américain d’« attiser les tensions internes » et dénonce ses « déclarations alarmistes, fausses, inexactes, mal informées et parfois, politiquement biaisées ».

D’autres opposants à la réforme rappellent les évictions violentes de fermiers blancs ordonnées il y a près de vingt ans au Zimbabwe voisin. Elles avaient précipité la ruine de l’économie du pays qui ne s’en est toujours pas remis. « L’évocation du spectre du Zimbabwe est un épouvantail car nous sommes en Afrique du Sud, dans un état de droit et une démocratie. Comme le soutient le président Ramaphosa en aucun cas une mise en danger de l’agriculture industrielle ou la confiscation sauvage des terres est à l’ordre du jour », estime Myriam Houssay-Holzschuch.

Ces vives tensions sud-africaines se déroulent pourtant au moment où la Namibie, l’autre pays voisin du nord-ouest, vient elle aussi d’annoncer son souhait d’engager sa réforme agraire, question très sensible depuis l’indépendance du pays en 1990. « La tension de la réforme ne réside pas tant dans l’enjeu économique associé à la terre mais plutôt dans la dignité sous-jacente. C’est à la fois une justice restauratrice et un respect des racines qui comporte une forte dimension spirituelle », conclut Myriam Houssay-Holzschuch.

Bénédicte Galtier
La Croix / MCP, via mediacongo.net
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