Provinces
L’armée congolaise est accusée d’être responsable du massacre de plus de 260 personnes dans la commune de Nganza, dans la ville de Kananga, au Kasaï central, lors de la répression de la milice Kamwena Nsapu en mars 2017. C’est ce qui ressort d’un rapport du Conseil régional des ONG du Grand Kasaï, CR-ONG, rendu public samedi 15 septembre 2018.
Joint par RFI, Albert Kyungu, secrétaire général de CR-ONG, appelle à ce que justice soit rendue après la publication de ce rapport : « Même les paysans et les villageois avec lesquels nous avons enquêté disent que parmi les gens qui avaient conduit à cette tuerie à Nganza, il y avait effectivement des personnes en uniforme, et nous avons vu des gens surgir de certains coins de cette commune, du côté du cimetière notamment. »
« Ces gens, ajoute-t-il, ont fait irruption pendant la nuit dans beaucoup de maisons, sur beaucoup d’avenues, et on a déploré ce qu’on a déploré, on a décidé de dénombrer ce qu’on a dénombré... Ce qui s’est passé ne doit pas tomber dans le camp de l’impunité, nous voulons que cette communauté quand même voit la justice et qu’elle voit la réparation de tous les dommages subis ».
Le rapport est jugé fantaisiste par les Forces armées de la République démocratique du Congo, que RFI a pu joindre également. Le massacre de 264 personnes n’aurait pas pu rester sous silence une année et demi, explique Olivier Hamuli, porte-parole adjoint des FARDC. Le gouvernement, de son côté, demande que le rapport soit mis à la disposition de la justice militaire.
« De tels crimes sont imprescriptibles, martèle Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais joint par RFI également. Même si ça arrive après un an, ça nous intéresse, il faut qu’ils mettent [leurs éléments] à la disposition du parquet militaire pour que justice soit faite, et ne pas en faire simplement un instrument de chantage politique ».
« La Haute Cour de Kananga, qui a siégé, a puni des militaires qui se sont rendus coupables de telles atrocités tout comme certains terroristes qui ont été arrêtés, rappelle M. Mende. On ne voit pas pourquoi est-ce qu’on punirait ceux-là et on ne punirait pas ceux qui auraient, je dis bien "auraient", été coupables de ces atrocités que les ONG dont vous parlez ont identifiées à Nganza ».
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