Bas-Congo : la population se prépare à sanctionner ses prochains élus

Les jours s'égrènent lentement mais sûrement. L'élasticité des assemblées provinciales aura une fin. La population électrice et les éventuels candidats à la prochaine législature sont avertis. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) se prépare pour une bonne organisation des élections à tous les niveaux. Tout en s'attelant à corriger, tant soit peu, certaines erreurs commises dans l'organisation de ce scrutin.

La population électrice est en train d'observer. Elle sait ce qu'il faudra faire pour les prochaines élections législatives. Elle a l'expérience issue de ses élus provinciaux. Ont-ils déçu ou encore ont-ils bien joué leurs rôles de porte-paroles de leurs bases respectives ? Toutes ces questions reviennent dans leurs différentes discussions à travers les quartiers et autres états-majors. Les lendemains, croit-on savoir, seront difficiles pour certains candidats. Ils seront positivement ou négativement sanctionnés sur base de leurs comportements. La population n'entend plus se laisser envelopper dans cette spirale de démagogie dont certains candidats se sont passés maîtres.

C'est trop pour certains de s'amender tellement que leurs manières de vivre et d'être n'ont pas plu à leurs bases. Ces dernières ne se sont pas retrouvées après qu'elles ont constaté que les personnes pour qui elles ont voté leur ont tourné le dos. Elles n'ont plus confiance en ces hommes et femmes sur qui elles ont compté pour une réelle défense de leurs intérêts collectifs. « Ils sont allés s'endetter au nom de la population. Nous les attendons à notre tour », a crié haut et fort une veuve à qui il avait été promis l'embauche de son fils unique. De pareilles fausses promesses se sont accumulées dans la mémoire collective de cette population électrice qui ne va point pardonner à certains candidats. Mentez, mentez ; dit-on, il en restera toujours quelque chose. Les politiciens congolais devront revisiter leurs stratégies au lieu de continuer de se moquer de la population.

« Les prochaines campagnes seront différentes de celles que nous avions connues », a ajouté un de nos interlocuteurs. On en a marre de ces gens qui se présentent en agneaux pendant qu'ils sont de véritables loups ravisseurs. Ce qui sous-entend qu'ils vont vers la population pour arracher des voix et se foutre d'elle sans vergogne. Demain ne sera plus comme hier. C'est un avertissement lancé à ces personnes qui croient que la population se fera encore rouler dans la farine pour un quartier de viande, un tee-shirt, quelques billets de banque ou des bouteilles de bière. C'est révolu.

L'heure est à une nouvelle prise de conscience de la population pour un meilleur choix en faveur des candidats honnêtes, responsables, patriotiques et connaissant leurs missions spécifiques au sein de toutes les institutions législatives.

Certes, quelque soit la longueur de la nuit, le jour paraîtra toujours. Cette leçon naturelle est à comprendre facilement sans  débat. Les députés honoraires de la première législature du régime démocratique de Joseph Kabila Kabange et tous les autres candidats malheureux doivent avoir compris, à notre humble avis, la leçon leur donnée par la population. Celle-ci ne s'arrêtera pas en si bon chemin. C'est dire, donc, que certains députés à tous les niveaux tant provinciaux que national, sont en train de passer les derniers moments de leur présence dans ces institutions. D'autres, par contre, vont tenter cette aventure. Ce, sans compter avec la détermination de la population décidée à frapper très fort. Elle est décidée à déclasser tous ces candidats ne rencontrant pas leurs préoccupations. Peu d'entre eux font preuve de présence au sein de toutes ces institutions. S'ils croient qu'ils vont faire carrière au sein de celles-ci pour leur propre bonheur, ils doivent vite déchanter.

Il va sans dire que chaque représentant du peuple d'aujourd'hui et de demain est appelé à s'auto-évaluer. Question de se faire une idée exacte de ce que l'on est par rapport aux préoccupations majeures de la population. Il n'y a pas à s'en prendre à cette population qui n'a pour seule ambition que d'être bien défendue par des porte-paroles des sans-voix ayant la culture de la députation.