Politique
Sur le terrain, l’opposition multiplie des signaux qui intriguent au point que l’opinion publique craint que la majorité au pouvoir ne réussisse son coup. L’unité tant vantée aussi bien à Kinshasa, à Bruxelles qu’à Johannesburg, présente de graves fissures.
A deux mois du rendez-vous du 23 décembre 2018, l’opposition étale au grand jour ses nombreuses contradictions et s’engage sur une pente raide. Seule alternative : soit elle se ressaisit à temps – avant que tout l’édifice ne s’écroule - soit elle se perd et laisse la voie libre au FCC.
Qu’est-ce qui se passe dans l’opposition ? La question est sur toutes les lèvres. Le spectacle qu’elle présente depuis un certain temps est déroutant.
Il y a quelques semaines, les principaux leaders de l’opposition démontraient, devant le peuple réuni sur l’esplanade du boulevard Triomphal, son unité, réaffirmant toute sa détermination d’amener le peuple à la première alternance démocratique de l’histoire de la République démocratique du Congo. Dans la foule, comme ailleurs, tous avaient applaudi. Enfin, le peuple pouvait communier avec ses leaders, revigoré par un discours qui allait pleinement dans le sens de ses aspirations.
Bien avant la grande démonstration du boulevard Triomphal, l’opposition s’était réunie à Bruxelles. Dans une déclaration rendue publique, au terme de cette réunion, les leaders associés à cette réunion, dont Félix Tshisekedi de l’UDPS, Vital Kamerhe du MLC, Moïse Katumbi d’Ensemble pour le changement, Jean-Pierre Bemba du MLC, Adolphe Muzito de Nouvel an et Antipas Mbusa du RCD-KML ont réitéré leur désir d’unir leurs forces pour obtenir des élections libres, apaisées, transparentes et inclusives en décembre prochain.
Tout en réaffirmant leur rejet de la machine à voter et du fichier électoral corrompu que tente d’imposer la Ceni aux scrutins du 23 décembre 2018, ils ont appelé le peuple congolais à rester vigilant pour reconquérir la démocratie qu’on tente de lui confisquer.
Après le meeting de Kinshasa et la réunion de Bruxelles, les opposants devraient se retrouver à Johannesburg. Contre toute attente, certains n’ont pas fait le déplacement. Les premières frictions sont donc visibles. Tout laisse croire que l’opposition peinerait à parler le même langage.
Le ver ayant sérieusement rongé le fruit, l’opposition n’a pas pu se remettre, laissant la situation se détériorer jusqu’à ce que l’UDPS de Félix Tshisekedi décide enfin de sortir de l’ombre.
Revirement spectaculaire à Limete
Depuis un temps, l’UDPS semble évoluer en loup solitaire. Quoi qu’en mission à l’extérieur du pays, après un passage éclair à Kampala à la rencontre du président Yoweri Museveni, sur place à Kinshasa, ce sont les principaux lieutenants de Félix Tshisekedi qui se sont chargés d’ameuter les troupes. Et la révélation n’a pas tardé.
« Nous nous devons de dire la vérité au peuple : en réalité, la machine à voter ne constitue qu’un prétexte pour ne pas aller aux élections », a affirmé à Jeune Afrique Peter Kazadi, le directeur de cabinet adjoint du leader de l’UDPS, en charge des questions politiques, juridiques et administratives. C’est lui qui a lancé le débat sur les réseaux sociaux, en laissant entendre, sur son compte Twitter, que l’UDPS pourrait finalement aller aux élections « avec ou sans la machine à voter ».
Ce proche de Félix Tshisekedi ne s’est pas arrêté là. Il s’est déchargé sur certains candidats de l’opposition invalidés à la présidentielle de décembre prochain qu’il accuse de jouer le jeu de la Ceni en conditionnant la tenue d’élections par l’abandon de la machine à voter. En procédant ainsi, pense-t-il, « ils cherchent à hypothéquer l’avenir démocratique du pays jusqu’à ce qu’ils soient de nouveau en mesure de participer à la présidentielle », dénonce-t-il.
Décidément, l’UDPS se propose à régler des comptes à tous ses alliés. Pour finalité ? C’est tout le problème
L’on sait néanmoins que l’UDPS est tentée d’aller aux élections du 23 décembre 2018, avec la machine à voter. Ce qui va en contradiction avec l’option antérieurement levée dans l’opposition.
Qu’est-ce qui s’est passé entre-temps pour que l’UDPS fasse un virage aussi spectaculaire ? Dans l’opinion, on perd presque son latin. L’UDPS a surpris. C’est le moins que l’on puisse dire.
Mais, au-delà de la volte-face de l’UDPS, c’est toute l’opposition qui est prise de court. On redoute que la marche prévue le 26 octobre 2018 se solde par un cuisant échec. En face, le FCC jubile. Il n’a pas tort. Car, à deux mois des élections de décembre prochain, le désordre qui gagne l’opposition est tout à son avantage.
Se ressaisir à temps
C’est dire combien l’opposition joue son avenir. Elle se trouve certes sur une pente raide, mais il n’est pas trop tard pour se ressaisir. Il suffit que les uns et les autres reviennent aux fondamentaux sur lesquels est bâti tout le combat de l’opposition. Combat auquel d’ailleurs toute la population a adhéré en vue d’inaugurer, la tenue d’élections le 23 décembre 2018, la nouvelle ère de l’alternance démocratique.
Vu sous cet angle, l’opposition ne doit pas céder à la distraction qui profite entièrement au FCC. Car, perdre le nord équivaudrait à pérenniser le règne d’une majorité à bout de souffle et dont le sort est d’ores et déjà scellé pour le 23 décembre 2018.
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