Afrique
A l'occasion de son "itinérance mémorielle", marquant le centenaire de la fin de la Première Guerre Mondiale, le président de la République Emmanuel Macron est à Reims, une ville du nord-est de la France située en région Champagne-Ardenne, ce mardi 6 novembre afin d'inaugurer un monument dédié aux héros de l'Armée noire, installé au Parc de Champagne.
Le président français, Emmanuel Macron, était attendu ce mardi à Reims au Parc de Champagne vers 18h, en présence du président du Mali, M. Ibrahim Boubacar Keïta, et des ambassadeurs des pays africains ayant composé la « Force noire ».
© Philippe Wojazer / MaxPPP
La cérémonie a débuté avec plus d'une heure trente de retard. Plus tôt dans l'après-midi, le président était à Verdun et sur les champs de bataille, à Fleury et au Douaumont.
Le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, a une pensée pour les Africains qui se sont "battus pour la France, la liberté et la justice. Le Mali est ici pour son passé et son présent". Et pour le poète et écrivain franco-congolais, Alain Mabanckou, ce monument "rend visible le sacrifice des centaines de milliers de soldats africains pour la nation française".
Emmanuel Macron n'a pas pris la parole lors de cette cérémonie à Reims mais il twittait dans la soirée : "Au-delà des poilus de l'hexagone, c'est la jeunesse du monde entier qui est tombée il y a 100 ans dans des villages dont ils ne connaissaient pas le nom. Parmi eux, 200.000 soldats africains, issus des colonies".
Au-delà des Poilus de l’hexagone, c’est la jeunesse du monde entier qui est tombée il y a cent ans dans des villages dont ils ne connaissaient pas le nom. Parmi eux, 200 000 soldats africains, issus des colonies. Avec le Président malien nous leur rendons hommage à Reims ce soir.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 6 novembre 2018
Le monument aux héros de l'Armée Noir
Le monument rend hommage aux troupes coloniales et en particulier aux tirailleurs sénégalais. Œuvre du sculpteur Paul Moreau-Vauthier, il rappelle le sacrifice des unités de tirailleurs sénégalais, en particulier le 1er corps de l’armée coloniale, pour la défense de Reims en 1918. L'histoire de ce Monument aux héros de l'Armée noire de Reims a connu de multiples rebondissements.
Le monument, inauguré en 1924 à la fois à Reims, par Édouard Daladier, et à Bamako (Mali), est démonté et transporté en Allemagne en septembre 1940.
"Pour les Allemands le monument de Reims est désigné comme étant le "monument de la honte"... c'est par haine raciale que le monument de 1924 est démantelé par les nazis", souligne Jean-Pierre Husson historien et membre de l'Association des Amis du Monument aux héros de l'Armée noire.
Au milieu des années 1950, une souscription demande la réédification du monument à Reims, mais une simple stèle est installée.
En 2009, une association, l’Association pour la Mémoire de l’Armée Noire, demande la réalisation d’une nouvelle statue. Elle se heurte à des dissensions politiques et mémorielles ainsi qu’à des écueils financiers.
Le 8 novembre 2013, le monument est finalement réinstallé dans le parc de Champagne mais n’a jamais été inauguré officiellement.
Le 16 octobre dernier, lors du déplacement du monument, des lycéens avaient été sélectionnés pour assister à la cérémonie ont rencontré d'anciens tirailleurs sénégalais qui ont combattu dans les années 50 lors de la guerre d'Indochine. Un travail de mémoire jugé utile par les élèves.
"Les programmes sont maintenant tellement chargés que l'on aborde en une phrase ou deux la question des troupes coloniales", souligne Luc Zélanti, professeur d'histoire au Lycée de la Fontaine du Vé à Sézanne.
Les "poilus d'ailleurs"
Venus du Sénégal, de Guinée, du Mali, de Côte d'Ivoire (...), 184.000 hommes, "tirailleurs sénégalais" ont été recrutés dans les anciennes colonies. "Les premiers ayant été recrutés en 1914 au Sénégal, ce terme a été conservé et généralisé pour tous les autres soldats africains recrutés par la suite", explique Julien Fargettas, directeur de l'office des anciens combattants dans la Marne et auteur de plusieurs ouvrages sur les troupes coloniales. Plusieurs vagues de recrutement sont organisées dans les différentes colonies en 1914 et 1918, et certains sont bel et bien recrutés de force.
Dès l'arrivée des premiers soldats africains sur le front en 1914, les bataillons sont mélangés. "Dans un premier temps, c'est surtout la surprise pour les uns et les autres : nous sommes en 1914, les gens de France n'ont quasiment jamais vu d'africains, mais après, - l'épreuve du sang, l'épreuve de la boue, font qu'on est ensemble dans les tranchées, et il n'y a pas vraiment de différence" - , précise encore Julien Fargettas. Sur les 164.000 soldats africains envoyés sur les différents fronts, 24.000 sont morts.
Au total, poilus français et "poilus d'ailleurs" confondus, la Grande Guerre a fait un million 450.000 morts.
Le président français vient ainsi rendre hommage aux troupes coloniales qui ont combattu entre 1914 et 1918 : 164.000 hommes venus des colonies et appelés communément "tirailleurs sénégalais" envoyés sur les différents fronts.
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