Economie
Dans une semaine, plus de 40 millions d’électeurs congolais inscrits sur les listes électorales devraient aller, sauf nouveau de force majeure, aux urnes pour élire leurs candidats aux élections présidentielle, législatives nationales et provinciales.
Des milliers de candidats qui ont investi énergie et fonds importants dans ce processus électoral, gardent encore leur souffle, s’interrogeant sur l’issue à la proclamation des résultats. En effet, sur base d’une évaluation approximative des dépenses déjà engagées, bon nombre d’entre eux se sont rendus à l’évidence que les scrutins de cette année, budgétivores pour tous, ont été une aventure. Probablement sans issue heureuse pour la plupart. Et pour cause ?
Du dépôt de la candidature à la CENI à l’organisation de la campagne, la facture est demeurée très salée, au point que la plupart qui n’avaient pas bénéficié d’un soutien financier particulier de leur parti ou de leur regroupement politique, sont ruinés. Parcelles vendues, véhicules bazardés, biens liquidés, économies personnelles sacrifiées, les candidats indépendants avaient épuisé leurs ressources pour certains, depuis le 20 novembre au lancement de la campagne électorale, et pour d’autres, avant la fin de la période de sensibilisation des électeurs.
Déjà, pour le dépôt de leurs candidatures, les compatriotes visant le fauteuil présidentiel avaient dû débourser 100.000 dollars de frais de caution non remboursables. Les candidats ambitionnant un siège à l’Assemblée nationale ou dans les assemblées provinciales, avaient versé pour les premiers, un million de Francs congolais, et pour les seconds, 500.000 Francs congolais. Cette étape franchie, leur candidature retenue par le Bureau de réception et de traitement des candidatures et tamisée par la CENI, les prétendants aux charges législatives avaient pris leur mal en patience, estimant qu’ils pouvaient se soumettre désormais au verdict du souverain primaire.
Et pour gagner les suffrages, les candidats devaient faire face à un véritable chemin de la croix, sinon une piste à obstacles dans ce processus électoral aux multiples surprises. Comme rien ne relève du miracle, il fallait constituer une solide équipe de campagne composée d’une centaine de partisans acquis à sa cause, prête à déblayer le terrain dans les différents points de la circonscription électorale. Réunions, rafraîchissements et frais de transport et de motivation pour ces « propagandistes » sont les premières dépenses auxquelles les candidats avaient enregistrées au mois de novembre. Et pour assurer sa visibilité, la campagne électorale requérait l’impression de grosses affiches en couleurs dont 1.000 pièces coûtent environ 5 millions de Francs congolais, et pour des affiches, le même montant pour le double de cette quantité. Des T-shirts et képis aux effigies de candidats valent 20.000 dollars pour 1.000 pièces. N’oublions pas les banderoles déployées sur certains arbres et poteaux électriques et lumineux, le long de grandes artères. Tenez une affiche géante dressée au croisement de grandes artères revient à 10.000 dollars pièce. Et combien en faut-il pour une dizaine de croisements des avenues ? Il fallait prévoir dans le programme d’affichage, le transport d’un bataillon d’adeptes.
La tenue des meetings de campagne quant à elle a requis des frais de location de salles de conférences, de spectacles et autres terrasses dont une soirée revient au bas mot à 500 dollars. Ce n’est pas tout. Il y avait aussi l’organisation de carnavals dans les rues avec au moins une vingtaine de motocyclettes et une trentaine de véhicules. La location d’une camionnette revient à environ 150 dollars par jour. Faites les comptes, on n’avoisine pas moins de 6.000 dollars par jour. Et s’il faut organiser ces carnavals au moins pendant 20 jours, l’ardoise paraît donc salée.
S’agissant de la campagne électorale à mener dans les provinces, à titre indicatif, la location d’un aéronef type jet de 20 passagers revient à 10.000 dollars pour un vol aller-retour entre Kinshasa et Lubumbashi. Au regard de villes à sillonner dans 26 provinces, l’affrêtement d’un jet coûterait 260.000 dollars. Et comme si cela ne suffisait pas, le déploiement des témoins de candidats dans les bureaux de vite requiert une collation de 50 dollars par personne.
Faites les comptes pour 80.000 témoins ou plus, la facture électorale a ruiné de nombreux candidats qui sont aujourd’hui, endettés et ne savent pas comment liquider ces litiges. A ce stade, aucun miracle n’est plus possible. C’est dommage !
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