Religion
Pessah, dont les célébrations ont débuté ce 19 avril, coïncide avec Pâques cette année. Quelles sont les origines et les traditions de cette fête juive ?
La Pâque juive, plus communément appelée Pessa’h (ou Pessah), commémore la fuite des Hébreux hors d’Égypte après quatre siècles d’esclavage et marque également le début de l’année agricole. cette année, elle débutera ce vendredi 19 avril 2019 au coucher du soleil. Cette fête commémore l’Exode d’Israël hors d’Egypte. Sous l’égide de Moïse et Aaron, les Hébreux quittent l’Égypte où ils étaient retenus en esclaves et entament une longue traversée du désert.
Le Livre de l’Exode, dans la Bible hébraïque, raconte que dix plaies ravagèrent l’Égypte, peut-être dans une période située entre le XV e et le XIIIe siècle avant notre ère, jusqu’à ce que Pharaon se décide à libérer le peuple juif alors asservi. Après avoir changé l’eau du Nil en sang, fait pleuvoir des grenouilles, transformé la poussière du sol en moustiques et lâché des insectes de toutes sortes, après avoir fait mourir les troupeaux d’Égypte, couvert les hommes et les bêtes de furoncles, envoyé la grêle et les sauterelles ravager les cultures, et plongé le pays dans les ténèbres, Dieu lança une dernière plaie sur l’Égypte : une nuit, l’enfant premier-né de toutes les familles égyptiennes mourut. Le Livre de l’Exode raconte que seules les familles juives échappèrent au fléau, grâce à l’intervention divine.
Avant d’envoyer la dixième plaie, Dieu serait en effet apparu à Moïse et à son frère Aaron, demandant à ce que le peuple juif immole un agneau par famille et trace avec le sang de l’animal une marque autour de la porte de leur maison. Lorsqu’il s’abattit sur l’Égypte, le fléau passa au-dessus (« pessa’h » en hébreu) des maisons ainsi marquées du sang d’agneau.
Anéanti par la douleur d’avoir perdu son fils héritier comme tous les autres Égyptiens, Pharaon se décida enfin à libérer le peuple juif qui partit alors pour la Terre Promise, guidé par Moïse. Chaque printemps, la fête de Pessa’h commémore durant huit jours la libération des juifs d’Égypte.
Cette péripétie est considérée comme l’un des événements fondateurs du judaïsme. Les célébrations de Pessah débutent le 14 nissan au coucher du soleil dans le calendrier hébraïque. Selon les années, cela peut correspondre à la fin du mois de mars ou au mois d’avril dans le calendrier grégorien. Les festivités durent huit jours en diaspora et sept en Israël.
Comment se déroulent les célébrations de Pessa’h ?
(© Getty Images)
Pessah est l’une des trois fêtes de pèlerinage du judaïsme (avec Chavouot et Souccot). La Torah explique que les Israélites vivant alors dans le Royaume d’Israël ou le Royaume de Juda devaient réaliser un pèlerinage à Jérusalem trois fois par an, au moment de ces fêtes. Cela cessa d’être une obligation après la destruction du Second Temple de Jérusalem par l’Empire romain, en 70. Mais cette fête a également une dimension agricole.
Les célébrations de Pessa’h commencent le 14e jour du mois de nissan, au printemps, par un festin, le Seder, durant lequel est lue la Haggadah, texte hébreu dont le contenu provient du Livre de l’Exode. Pendant huit jours, se succèdent prières, lectures de la Torah et du Cantique des Cantiques. Le premier et dernier jour de Pessa’h sont fériés en Israël.
De nos jours, les préparatifs de Pessah débutent avec un grand ménage au sein de la maison. À l’approche de la fête, il faut éliminer toute trace de "hametz" chez soi. Ce terme hébraïque désigne un aliment qui est à base de l’une de ces cinq céréales (le blé, l’orge, le son, l’épeautre, et l’avoine) et qui a fermenté. Il est interdit d’en posséder, d’en consommer ou même d’en tirer bénéfice durant Pessah.
Symbole du sacrifice de l’agneau
Les trois symboles clés du Séder de Pessah sont là : matsa, maror et l’os (zéroa). (© Getty Images)
Le pain levé est donc proscrit durant les festivités. À la place, on consomme du pain azyme, appelé matsa. Celui-ci est préparé selon une méthode spécifique. Il doit cuire très rapidement (en moins de 18 minutes) avant que le processus de fermentation ne puisse débuter. On retrouve ce pain dans le Séder de Pessah. Ce rituel central durant les célébrations est un repas convivial célébré le soir du 14 nissan (et également le 15 nissan pour les diasporas).
Ce dîner requiert une préparation spécifique puisqu’il a pour objectif de faire rappeler aux participants l’accession à la liberté, après des centaines d’années d’esclavage.
Un grand plat contenant des aliments symboliques est placé au centre de la table de Seder. On y trouve l’agneau pascal, qui rappelle l’agneau immolé sur ordre de Dieu, comme rapporté dans le Livre de l’Exode. Cet agneau n’est cependant pas consommé le soir de Pessa’h, mais le lendemain. Dans le plat de Seder, on trouve aussi un œuf dur, signe de deuil, en souvenir de la destruction du Temple de Jérusalem.
Le karpas, un mélange de persil, céleri, radis et pomme de terre trempé dans de l’eau salée, est mangé en référence aux larmes versées par les esclaves. L’âpreté de la vie d’esclave est aussi évoquée par des herbes amères trempées dans du harosset, boisson faite de noix, d’amandes, de pommes, de dattes et de vin. Cette boisson rappelle, par sa couleur et sa texture, le mortier avec lequel les esclaves fabriquaient les briques pour les Égyptiens.
La matza (pl. matzot), du pain azyme, c’est-à-dire sans levain, est consommée en référence au départ hâtif des juifs qui ont fuit l’Égypte en emportant leur pain avant qu’il n’ait eu le temps de lever. Le vin bu durant le repas symbolise, quant à lui, un autre événement relaté dans le Livre de l’Exode. Il rappelle le sang des nouveau-nés juifs tués par Pharaon afin d’affaiblir le peuple qu’il maintenait en esclavage.
La fête de Pâque étant également à l’origine une fête pastorale, on retrouve à table un os qui rappelle le sacrifice de l’agneau pascal au Temple de Jérusalem. Le Maror, herbes vertes amères, sont là pour rappeler aux participants la dureté de la vie des Hébreux en Égypte.
Quelles obligations s’imposent au croyant durant Pessa’h ?
Durant la fête de Pessa’h, selon les commandements de Dieu à Moïse décrits dans le Livre de l’Exode, les juifs ne peuvent ni consommer ni posséder chez eux de pain au levain, appelé hametz. Tout le hametz trouvé dans les maisons la veille de Pessa’h, notamment celui caché au préalable par les enfants, est détruit. Pendant la durée de Pessa’h, les juifs ont aussi l’obligation de manifester leur bonté par des dons aux indigents.
En quoi Pessa’h est-il différent des Pâques chrétiennes ?
Les pâques juive et chrétienne ne commémorent pas les mêmes événements bibliques. Alors que la Pâque juive (au singulier) rappelle la fuite des juifs d’Égypte, la fête chrétienne de Pâques (au pluriel) célèbre la résurrection de Jésus. Cependant, les deux événements ont beaucoup de points communs, à commencer par le fait qu’ils étaient autrefois célébrés à la même date, le 14 du mois de nissan, avant que le premier concile de Nicée de l’an 325 ne décale la fête chrétienne de Pâques au dimanche qui suit.
Par ailleurs, toutes deux marquent le passage de l’obscurité à la lumière. Dans le judaïsme, c’est le passage de l’esclavage à la liberté, et chez les chrétiens, il s’agit du passage de la mort à la vie par la résurrection du Christ. L’agneau pascal est consommé durant les deux fêtes. Jésus est lui-même souvent décrit dans la liturgie chrétienne comme l’agneau de Dieu. La matza, le pain sans levain mangé durant le Seder, peut aussi être rapproché du pain consacré de la Cène, et par extension, de l’Eucharistie chrétienne.
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Célébration de Pessah, la Pâques juive. (© Getty Images)