Insolite
Un apprenti ingénieur de 16 ans suscite l'admiration en pilotant des véhicules miniatures, fabriqués à partir de matériel de récupération.
Awa Bless Chi vivait à Bamenda, chef-lieu du Nord-Ouest, l'une des deux régions anglophones du Cameroun, lorsqu'il a dû fuir le conflit armé qui oppose les forces de sécurité aux séparatistes armés, qui ont notamment imposé un boycott des écoles, multipliant incendies d'établissements scolaires et enlèvements d'élèves et d'enseignants.«Je ne pouvais plus aller à l'école à cause de la crise.
Pour faire quelque chose d'utile, j'ai fabriqué des objets. A Bamenda, il n'y avait pas d'activités [...], alors j'ai décidé de m'installer à Douala qui est plus sécurisée», raconte-t-il à l'AFP.
Dans la capitale économique du pays, où il vit chez son beau-frère depuis un mois, l'adolescent a récupéré des restes de carton, des bouts de contreplaqué, des morceaux de bambou et un peu de ferraille, des matériaux de base qu'il a ensuite minutieusement assemblés pour en faire de petits engins estampillés «Chi Style».
Ceux-ci se mettent en mouvement lorsque le jeune prodige les relie, avec des câbles électriques, à des batteries. Accroupi dans la rue et rapidement entourés de curieux, il pilote ses engins, au comportement fidèle à celui des modèles qu'ils représentent. Ainsi, le bulldozer - cabine et roues en carton, bras en bois - avance en simulant une activité de terrassement: la lame de l'engin s'abaisse et se relève.
«Un cerveau»
«C'est un cerveau, pour faire ça à son âge. Mais ce n'est pas certain qu'il s'en sortira, ici. Il faut des centres de formation spéciaux pour ce genre de jeunes», plaide un spectateur, Pierre Nguemné.
Awa Bless Chi, lui, voudrait surtout pouvoir retourner à l'école, reprendre ses études et passer un jour à la construction de vrais engins. «Je suis venu à Douala montrer ce dont je suis capable. J'espère obtenir une aide sous forme notamment de matériel approprié afin de faire quelque chose de grand par rapport à ma vision», souhaite-t-il, évoquant la possibilité d'accéder à des laboratoires pour se perfectionner.
A travers son travail, l'adolescent veut aussi sensibiliser ses camarades restés en zone anglophone, les conjurant de ne pas oublier leurs rêves. «Beaucoup de mes amis ont abandonné leurs projets d'avenir. Ils passent leur temps au marché et aux champs. Je n'ai pas voulu faire comme eux parce que j'avais envie de faire quelque chose qui va m'aider demain, ce que je fais me passionne», souligne-t-il.
Selon les Nations unies, quelque 600.000 enfants sont privés d'éducation du fait de la crise au Cameroun.
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