Politique
Le président de la République est revenu sur la nécessité de revoir le mode des scrutins des sénateurs et gouverneurs de province. Le chef de l’Etat veut aussi que les femmes soient cooptées dans les assemblées électives. Ces réformes annoncées par le chef de l’Etat ne passeraient pas au Parlement sans le soutien du FCC. Cependant, quand on sait dans quel sens le régime sortant a toujours souhaité la révision constitutionnelle, il y a lieu de craindre que le FCC attende en embuscade Félix Tshisekedi, au moment de réaliser ces réformes électorales.
C’est pour la toute première fois que le président de la République, Félix Tshisekedi, annonce solennellement son intention de faire changer le mode de désignation des sénateurs, des gouverneurs et des vice-gouverneurs de province à la suite des faits de corruption relevés lors de derniers scrutins en mars 2019. Certes, le président de la République, Félix Tshisekedi, avait déjà annoncé son intention d’œuvrer pour le changement du mode d’élection des sénateurs, gouverneurs et des vice-gouverneurs de province lors de son passage, notamment aux Etats-Unis en avril dernier.
Cependant, c’est pour la toute première fois que le chef de l’Etat annonce, dans un discours officiel, à l’occasion de la commémoration du 59ème anniversaire d’indépendance de la République démocratique du Congo, son souhait de défendre une « grande réforme » sur le mode des scrutins des sénateurs et gouverneurs de province. « Une grande réforme devra viser le système électoral dans la mesure où celui qui est en vigueur a montré ses limites, plus précisément, en ce qui concerne le mode de désignation des sénateurs et des gouverneurs », a relevé Félix Thisekedi, prononçant son discours à la veille du 30 juin.
Le président de la République a toujours soutenu la modification de la Constitution, notamment pour mettre fin à cette foire de corruption au sein des assemblées provinciales relevée lors de dernières élections des sénateurs et gouverneurs de province. Une proposition que les Congolais en majorité partagent, au regard de l’ampleur de la corruption lors de ces scrutins. Ces derniers étant largement remportés par le FCC (Front commun pour le Congo), l’on sait dénicher dans quel camp sont les corrupteurs.
Ayant fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille et déterminé à « déboulonner le système dictatorial » hérité de son prédecesseur, Félix Tshisekedi veut donc en finir avec cette élection au second tour que ne remportent que les plus offrants.
Tout aussi, le président de la République voudrait promouvoir les droits de la femme en RDC, à travers un système électoral qui permettrait à la gent féminine de participer davantage aux institutions. « Je demanderai au Parlement de réfléchir sur un système de quota aussi bien dans les assemblées électives que dans l’administration, à réserver d’emblée aux femmes afin de renforcer leur participation active dans la société »,a-t-il suggéré.
LE FCC INQUIET
Pour faire passer ces réformes, Félix Tshisekedi doit forcément compter sur le soutien du FCC, son partenaire de la coalition. Cependant, sachant qu’en politique, c’est du donnant-donnant, il y a lieu de craindre que le FCC trouve l’occasion rêvée de faire passer aussi ses projets de révision constitutionnelle. Or, en cette matière, on connaît les penchants inavoués de cette plateforme politique dont l’autorité morale est le président honoraire, Joseph Kabila.
Dans un passé récent, chaque fois que la majorité au pouvoir voulait modifier la Constitution, ce n’était ni pour répondre à la demande des Congolais, ni pour l’intéret supérieur de la nation, mais seulement pour renforcer les pouvoirs de son autorité morale alors président de la République. Pour preuve, les deux modifications de la Constitution que la RDC a connues depuis la mise en vigueur de cette loi suprême en février 2006, c’était pour passer de deux à un tour la présidentielle, afin de maximiser les chances de succès de Joseh Kabila en 2011, et pour renforcer son pouvoir, en lui accordant la possibilité de révoquer les gouverneurs de province.
Pire, avant la tenue de dernières élections du 30 décembre 2018, la majorité sortante, aujourd’hui FCC, s’est battue bec et ongles pour faire passer dans l’opinion que Joseph Kabila avait, de droit, la possibilité de se représenter à cette présidentielle. Il a fallu la pression et des Congolais à travers l’église catholique et de la communauté internationale pour que les sbires du régime réculent.
Autant dire que le Cap pour le changement (CACH), la plateforme politique qui a porté Félix Tshisekedi au pouvoir, est donc averti. Son partenaire, le FCC, n’a jamais abandonné son agenda caché, celui de tripatouiller toujours les lois du pays pour ses interêts partisans et égoistes. Ça, c’est un fait incontestable.
La modification de la Constitution souhaitée dans le chef de l’Etat ne se passera donc pas sans couac. Tout dépenddra de ce que le nouveau leadership est capable de donner en contrepartie à son partenaire de la coalition pour faire passer ses réformes au sein d’un Parlement où le FCC est largement majoritaire.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Les plus commentés
Société Justice : l'ancien vice-ministre des Hydrocarbures condamné à 20 ans de prison
17.04.2024, 14 commentairesEconomie Acquisition de concession arable à Brazza par le Rwanda : une arme de destruction économique aux portes de Kinshasa (Analyse d'André-Alain Atundu)
18.04.2024, 11 commentairesPolitique Spéculation autour du rôle de Maman Marthe : « Elle incarne la vision prophétique du parti, UDPS, devant guidé l’action politique du Président de la République. » ( Lisanga Bonganga)
19.04.2024, 11 commentairesPolitique Insécurité au Nord-Kivu : la Belgique s’oppose à l’idée de revoir les frontières congolaises sous prétexte d’une médiation
17.04.2024, 9 commentairesOnt commenté cet article
Ils nous font confiance