Lionel Messi Ballon d’Or, un lauréat pour l’éternité

Lionel Messi s’est échappé. Souvent inarrêtable sur un terrain, le petit Argentin du FC Barcelone a reçu pour la cinquième fois – signant là un nouveau record - le FIFA Ballon d’Or. Après 2009, 2010, 2011 et 2012, il a renoué avec l’éloge quasi unanime qui fait de lui le meilleur joueur de l’année 2015.

Au Palais des Congrès de Zurich, ville d’une institution qui vit depuis plusieurs mois une crise sans précédent, Messi (28 ans) a ramené un peu de cette joie simple qui fait tout le charme et toute la force du sport le plus populaire de la planète. Lorsque son nom a été prononcé par Kaka, il s’est fendu d’un sourire. Il a embrassé sa compagne, Antonella Roccuzzo, fait la bise à son coéquipier Neymar, puis serré la main de Cristiano Ronaldo, son plus sûr rival. Il a ensuite brièvement rappelé ce que pouvait représenter cette nouvelle récompense: «C’est merveilleux! Et c’est beaucoup plus que tout ce que j’avais imaginé quand j’étais enfant ».

« Ce qui me frappe chez Messi, plus encore que toutes les qualités qu’on connaît, c’est la régularité qu’il est capable d’afficher à un très haut niveau.» Directeur technique à l’ACVF, coach ASF et suiveur passionné du foot espagnol, Pablo Iglesias met en avant une autre des caractéristiques hors norme de Léo Messi. C’est en effet la 9e année consécutive que l’Argentin figure parmi les trois finalistes du Ballon d’Or. Autant dire une éternité !

« Quand on sait ce que cela implique en termes de travail et de sacrifices, c’est tout simplement énorme! Cette régularité me fait penser à Roger Federer dans le tennis, poursuit Iglesias. Messi a tout, comme Federer. Qu’est-ce qui le fait encore vivre? Un formidable esprit de compétition. Il reste un incroyable « killer », un compétiteur qui n’est jamais rassasié. C’est sans doute une question de culture. Mais c’est aussi dans ses gênes. Pour moi, Messi reste un être à part ».

Couronner Messi revient indirectement à souligner les immenses mérites du FC Barcelone, et mettre bien sûr en exergue la fabuleuse « MSN », autrement dit l’attaque formée de Messi, Neymar et Suarez, vraisemblablement la meilleure dans l’histoire du football (180 buts à eux trois en 2015). L’affirmation du Brésilien et l’épatante intégration de l’Uruguayen ont joué un rôle important dans le parcours de la « Puce », même s’il reste toujours difficile d’évaluer très précisément l’apport du collectif sur les performances d’un seul homme. Le débat est éternel.

Avec 41,33% des votes

Hier soir, en préambule à la cérémonie, à la question de savoir s’il échangerait ses Ballon d’Or contre un titre de champion du monde, Messi n’a pas hésité : « Bien sûr ! Les récompenses collectives passent avant les récompenses personnelles ». Cet enfant du Barça n’a jamais eu le même rayonnement en équipe nationale, même si l’Argentine avait manqué de peu le sacre mondial en 2014 (finale perdue en prolongation face à l’Allemagne).

Lionel Messi a récolté 41,33% des 544 votes (journalistes, sélectionneurs et capitaines des équipes nationales), contre 27,76% à Ronaldo et 7,86 à Neymar. En 2015, Messi a inscrit 53 buts, toutes compétitions confondues. Il a surtout épinglé cinq titres supplémentaires à son immense palmarès: Ligue des Champions, Liga, Coupe du Roi, Supercoupe d’Europe et Coupe du monde des clubs. Il est le joueur le plus brillant, le plus complet. Le récital peut se poursuivre… (24 heures)

Les lauréats 2015

Ballon d’Or : Lionel Messi (ARG/Barcelone). 
Meilleure joueuse : Carli Lloyd (USA/New York). 
Meilleur entraîneur : Luis Enrique (ESP/Barcelone). 
Meilleure entraîneure : Jill Ellis (USA/Etats-Unis). 
Prix Puskas du plus beau but : Wendell Lira (BRA/Vila Nova). 

Equipe-type:
Neuer (GER/Bayern); Dani Alves (BRA/Barcelone), Ramos (ESP/Real),  Thiago Silva (BRA/PSG), Marcelo (BRA/Real); Modric (CRO/Real), Pogba (FRA/Juventus), Iniesta (ESP/Barcelone); Messi (ARG/Barcelone), Cristiano Ronaldo (POR/Real), Neymar (BRA/Barcelone).

Résumé de la cérémonie : https://www.youtube.com/watch?v=cYMHzDaOZe4