Face à l'accès de tension, les Laïcs Catholiques montent au créneau : le CALCC invite la classe politique au dialogue

Les laïcs catholiques congolais invitent le chef de l’Etat à se ressaisir et l’Opposition à ne pas se laisser habiter par l’idée d’affronter le pouvoir dans la rue.

" Chers frères et sœurs acteurs et décideurs politiques. Nous vous en supplions : remettez vos épées dans le fourreau ". C’est par cette phrase que les laïcs catholiques de la RDC abordent leur communiqué-message daté d’hier lundi 19 janvier à l’intention de la classe politique congolaise. Le Conseil de l’apostolat des laïcs catholiques du Congo exhorte la classe politique à faire montre, simplement, de maturité. " Evitez, nous vous en supplions, de répéter les erreurs des années 1990, martèle le CALCC".

Le CALCC condamne l’attitude du Gouvernement et de la Majorité Présidentielle accusés d’agir par défi sur une matière aussi sensible. Les laïcs catholiques congolais lancent un appel " aux frères et sœurs de la Majorité présidentielle, pour plus de lucidité dans l’entreprise, légitime, de vouloir conserver le pouvoir ". Il faut savoir, rappellent-ils, que " le Chef de l’Etat que vous croyez et voulez emprisonner dans les schémas de tricherie et de violation des normes qui fondent la Nation a, dans sa fonction, une charge d’instructeur dont une face est cachée. Exercez-vous à la découvrir ".

Le CALCC profite de l’occasion pour présenter ses condoléances aux familles de personnes tuées lors des manifestations d’hier lundi 19 janvier 2015 et espère que ce sont les derniers Congolais qui tombent sous les balles. Cette organisation catholique invite l’opposition à ne pas se laisser habiter par l’idée d’affronter le pouvoir dans la rue. " Le dialogue est encore possible dans l’intérêt de tous et principalement du peuple qui souffre ", indique le CALCC qui appelle " le Chef de l’Etat à se ressaisir afin d’arrêter le déraillement de la machine. Ce qui est en jeu, c’est toute l’œuvre de protection de l’Unité du pays et de l’Intégrité territoriale, immense et périlleuse tâche à laquelle Vous vous êtes consacré, contre vents et marrées, tant bien que mal, pendant les 14 ans de pouvoir ".

COMMUNIQUE-MESSAGE DU CALCC A LA CLASSE POLITIQUE

1. Chers frères et sœurs acteurs et décideurs politiques. Nous vous en supplions : remettez vos épées dans le fourreau. (Jean 18,11). Qui tue par l’épée périra par l’épée.

2. Face à la montée des tensions à cause des passions qui se déchaînent autour de la fin du mandat du Président de la République en 2016, la solution n’est ni dans la ruse, la manipulation, la tricherie ni encore moins dans la violence.

3. Faut-il rappeler que la mauvaise gestion de la fin du mandat du Chef de l’Etat dans les années 1990, avait fait le lit de la guerre que les puissants de ce monde imposent à notre peuple, de cette époque à ce jour, dans l’intention clairement exprimée de balkaniser notre pays contre notre volonté à nous peuple congolais ?

4. Convaincu que le décor qui se plante aujourd’hui conduit droit à la généralisation des conflits qui ouvre la porte de l’implosion de la Nation, le CALCC exhorte la classe politique à faire montre, simplement, de maturité. Evitez, nous vous en supplions, de répéter les erreurs des années 1990.

5. Nous condamnons l’attitude du Gouvernement et de la Majorité Présidentielle qui agissent par défit sur une matière aussi sensible. Nous lançons un appel aux frères et sœurs de la Majorité présidentielle, pour plus de lucidité dans l’entreprise, légitime, de vouloir conserver le pouvoir. Tout acte de tricherie, de ruse et de manipulation du processus de démocratisation de notre pays, finit par se retourner contre son auteur. Il faut savoir que le Chef de l’Etat que vous croyez et voulez emprisonner dans les schémas de tricherie et de violation des normes qui fondent la Nation a, dans sa fonction, une charge d’instructeur dont une face est cachée. Exercez-vous à la découvrir

6. Présentant nos profondes condoléances aux familles de personnes tuées lors des manifestations de ce lundi 19 janvier 2015 et, espérant que ce sont vraiment les derniers Congolais qui tombent sous les balles de nos propres services de sécurité, nous condamnons l’usage des armes létales par la PNC dans la répression des manifestations. Plus de 50 ans après l’Indépendance et en cette période même où nous célébrons les martyrs de l’Indépendance et les Héros nationaux, il est franchement anormal et révoltant que la Police nationale opprime, réprime et tue des citoyens congolais qui exercent leur droit de manifester publiquement leur mécontentement contre des options politiques.

7. Nous appelons les frères et sœurs de l’opposition à ne pas se laisser habiter par l’idée d’affronter le pouvoir dans la rue. Le dialogue est encore possible dans l’intérêt de tous et principalement du peuple qui souffre.

8. Nous appelons respectueusement le Chef de l’Etat à se ressaisir afin d’arrêter le déraillement de la machine. Ce qui est en jeu, c’est toute l’œuvre de protection de l’Unité du pays et de l’Intégrité territoriale, immense et périlleuse tâche à laquelle Vous vous êtes consacré, contre vents et marrées, tant bien que mal, pendant les 14 ans de pouvoir.

9. Aux Chrétiens et à tous ceux qui croient en Dieu, Auteur de la vie, Maître de Temps et de circonstances, le CALCC recommande vivement d’intensifier des prières pour la Nation afin que soient vaincus les démons de la violence qui se déchaînent sur notre pays.

Fait à Kinshasa, le 19 Janvier 2015

Vincent de Paul KEKOLEMBA Porte-parole