Sport
Les Lyonnais et leur entraîneur, Rudi Garcia, ont créé la surprise. Les voilà qualifiés (3-1) en demi-finales, profitant des choix malheureux de l’entraîneur adverse, Pep Guardiola.
Ils sont arrivés les premiers à l’échauffement. Puis repartis les derniers, le match consommé, pour profiter encore et encore. Ici à un poteau de corner, les uns sautant avec les autres, devant des tribunes vides pour cause de Covid-19. Puis à l’extrémité du terrain, plus près des photographes. Tout à l’extase d’une soirée à garder longtemps en mémoire. « Une grande victoire pour nous, confirme l’entraîneur, Rudi Garcia. Et pour le football français. » Après son succès surprise en quart sur Manchester City (3-1), samedi 15 août à Lisbonne, Lyon rejoint le Paris-Saint-Germain en demi-finales de la Ligue des champions.
Deux clubs à ce niveau en même temps, c’est une première pour le pays, qui affrontera l’Allemagne au tour suivant : les Parisiens face à Leipzig le 18 août ; les Lyonnais, le lendemain, face au Bayern Munich. Le Bayern contre lequel s’était achevée la seule demi-finale lyonnaise jusque-là (2010). Le Bayern, surtout, qui vient d’apprendre le football (8-2) au FC Barcelone.
Lire aussi Ligue des champions : après Paris, Lyon, vainqueur de Manchester City, se qualifie pour les demi-finales
« Il faudra de nouveau faire un exploit », anticipe Garcia par visioconférence — dispositif pour éviter toute contagion potentielle. Un exploit similaire à celui contre City ce samedi soir, dans ce nouveau format à un match éliminatoire. Ou comme contre la Juventus Turin, plus tôt, en huitièmes de finale. « Mais quand on est dans le dernier carré de la Ligue des champions, on peut se dire aussi qu’on le mérite. »
L’entraîneur a pour lui d’avoir gagné, samedi soir, une « bataille tactique » contre l’un des techniciens les plus pointus : Pep Guardiola, déjà double vainqueur du trophée sur le banc du Barça (2009 et 2011).
Seulement deux remplacements pour City
Là où le Français a pris le parti de rester fidèle à son système de jeu, l’Espagnol de Manchester City a déstabilisé jusqu’à ses propres joueurs, changeant de dispositif par rapport au match précédent, pourtant soldé par une victoire sur le Real Madrid (2-1).
Une équipe connaissait par cœur sa leçon, l’autre a semblé l’ânonner. Lyon, en confiance dans son 3-5-2 : trois défenseurs axiaux, cinq joueurs au milieu, deux attaquants. Manchester, en souffrance dans son 3-4-1-2. « Ce qu’on a essayé de faire, c’est de se renforcer sur nos points faibles par rapport à leurs points forts, comme par exemple le fait qu’ils attaquent très bien sur les ailes, s’est justifié Guardiola sur la chaîne BT Sport. Et je ne voulais pas les laisser développer leur jeu. »
Au cours de sa visioconférence, Guardiola aura aussi eu cette phrase incroyable : « Dans cette compétition, la tactique n’est pas le plus important. » Phrase discutable. Surtout lorsque l’on choisit de laisser au départ autant d’atouts offensifs sur le banc (David Silva, Riyad Mahrez, Bernardo Silva, pour commencer). Et lorsque l’on attend la 84e minute pour procéder à son deuxième remplacement, quand bien même le règlement en donne droit à cinq désormais…
Les joueurs lyonnais à l’issue de leur qualification face à City, samedi 15 août. FRANCK FIFE / POOL / REUTERS
Face à un adversaire supposé supérieur, comme contre la Juventus de Cristiano Ronaldo, Lyon a laissé le ballon : 67 % de possession pour Manchester. « C’est une équipe de contre-attaque, avec beaucoup d’engagement et d’agressivité, félicitations à eux », a reconnu Guardiola. Avant d’adresser ses compliments à « trois joueurs exceptionnels au milieu » : Houssem Aouar, 22 ans — pour lequel Manchester City se serait déjà déclaré intéressé avant le match —, Bruno Guimaraes, même âge ; et Maxence Caqueret, encore plus jeune de deux ans.
« Excellent coaching de Rudi »
Autre trouvaille de Garcia, cette saison : le repositionnement de Maxwel Cornet, passé d’attaquant à milieu relayeur, côté gauche. L’ex-avant-centre a inscrit le premier but, de l’extérieur de la surface (24e minute). Son quatrième but en trois matchs contre City, tous postes confondus ! Blague de Garcia : « Quand on joue contre City et que l’on a Max dans l’équipe, on sait déjà qu’on mène 1-0, donc c’est facile pour un coach. »
Les deux autres buts lyonnais sont venus d’un remplaçant. Moussa Dembélé a peut-être perdu sa place de titulaire au profit de Karl Toko-Ekambi, mais il marque encore. Comme s’il arrivait au meilleur moment, celui de l’usure adverse. Un but pour repasser devant (79e), dix minutes après l’égalisation de Kevin De Bruyne. Puis un autre pour donner encore plus d’ampleur au score, à bout portant (87e), moins d’une minute après un gigantesque loupé de Raheem Sterling, ce dernier étant passé tout près de l’égalisation. Ou plutôt très loin, si l’on considère son tir largement au-dessus alors qu’Anthony Lopes, le gardien lyonnais, très solide encore samedi, se trouvait au poteau opposé.
Veste à l’épaule, cravate toujours bien nouée, Rudi Garcia a quitté le terrain du stade José-Alvalade avec le satisfecit du patron. « Excellent coaching de Rudi », a validé Jean-Michel Aulas, le président de l’Olympique lyonnais (OL). On l’avait identifié pour redresser cet OL qui a des moyens mais ne réussissait pas. » Pour sa première saison au club, l’entraîneur a connu moins de réussite en championnat de France : Lyon a terminé la saison à la 7e place de la Ligue 1, écourtée de dix matchs en raison du Covid-19, et malgré les recours de M. Aulas jusqu’au Conseil d’Etat.
Rudi Garcia a déjà l’expérience d’une finale continentale : celle de la Ligue Europa, la « petite » Coupe d’Europe, avec Marseille (2018). Lyon, jamais, même si le club peut se prévaloir d’une autre particularité : l’OL s’apprête à disputer sa troisième demi-finale en dix ans, après celle de 2010 contre le Bayern en Ligue des champions et celle de 2017 contre l’Ajax en Ligue Europa. Davantage que n’importe quel club français sur la même période.
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