UNPC: Le démon du dédoublement

Pour la première fois de leur histoire, les journalistes congolais vont expérimenter le dédoublement de leur corporation. Alors qu’un congrès se termine à Muanda, au Kongo central (5-7 octobre), après avoir réélu le président sortant, un autre congrès est annoncé pour mi-décembre prochain au Centre Nganda de Kinshasa. Avec, à la clé, le même ordre du jour. Lamentable scénario.

Comme une épidémie, le virus du dédoublement des institutions gagne du terrain au pays. À l’origine, ce phénomène était une exclusivité des partis politiques. Déjà, à la veille de l’indépendance, le Mouvement national congolais avait éclaté en MNC/Lumumba et MNC/Kalonji. D’autres suivirent. Toutefois, à défaut d’inspirer l’éclatement des partis d’opposition forts, Mobutu, L.D. Kabila et J. Kabila ont, chacun, investi dans le dédoublement de certains. Créant de fait deux ailes dissidentes et antagonistes, souvent sous une même dénomination. Mais en violation de la loi.

Le dédoublement qui était le monopole des politiciens s’est insidieusement propagé jusque dans les églises dites de réveil. L’existence de celles-ci et leur sort, disons-le, sont intimément liés à la capacité du pasteur fondateur à s’attirer des généreux donateurs. Justement à cause de la mauvaise répartition des dons et legs entre «pairs», la dissidence s’infiltre lentement mais sûrement.

Le démon du dédoublement frappe aujourd’hui à la porte de la corporation des journalistes. Le conflit entre les membres du directoire date de quelques années. Il a laissé les clivages de coterie prendre corps. L’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) en est réduite à l’image d’une vache malade dont le bouvier extrait pourtant le lait. Dans ce contexte, qui portera le combat du contrat de travail pour sécuriser les journalistes ? Quel discrédit les protagonistes jettent sur des innocents !