Politique
Bien qu'elle n'ait pas été active sur le terrain au cours de l'année 2020 finissante, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a défrayé à maintes reprises la chronique politique de la République démocratique du Congo. La dispute de la présidence de la Ceni entre le Front commun pour le Congo (FCC) et Cap pour le changement (CACH) fait également partie des points de grande divergence entre les deux regroupements politiques membres de la coalition au pouvoir.
Le choix du candidat Ronsard Malonda, promu par le FCC mais bloqué par Felix Tshisekedi
Et pour cause, le candidat Ronsard Malonda, secrétaire exécutif de la Ceni, qui a été porté à la tête de cette structure par six confessions religieuses sur les huit qui ont pris part au vote, n'a jamais occupé ce poste de président de la Ceni. Tout a été bloqué par le Président de la république, alors que l'Assemblée nationale contrôlée majoritairement par le FCC, avait déjà avalisé ce choix.
Le Président Félix Tshisekedi n'a pas voulu enteriner ce choix par ordonnance présidentielle au motif que le candidat promu ne faisait pas l'unanimité au sein des confessions religieuses. L'Eglise catholique et l'Eglise du Christ au Congo, qui ont mené une campagne de diabolisation contre Ronsard Malonda, ont fini par remporter la bataille en bloquant jusqu'à ce jour l'investiture de Ronsard Malonda.
Pour les anti-Malonda, tous ceux qui ont travaillé avec le bureau du président de la Ceni sortant, Corneille Nangaa, ne sont plus crédibles pour prétendre diriger la Centrale électorale au regard des abus et irrégularités constatés lors des élections présidentielle et législatives de décembre 2018. Et Ronsard Malonda est considéré par cette opinion comme la plaque tournante de la machine à tricher de la Ceni, car, étant la cheville ouvrière, ayant la maitrise complète de tout le système informatique de la Ceni.
LE RAPPORT ANNUEL DE LA CENI TRES CONTROVERSE
Bien avant le feuilletion Ronsard Malonda, les élus du peuple ont été divisés sur la validation du rapport annuel de la Ceni. Pour l'opposition, ce rapport était complaisant d'autant qu'il fallait un véritable audit indépendant sur la gestion de la Ceni, en vue de dénicher des actes de détournement et de corruption dans le chef de certains membres du bureau de la Ceni.
Le document a été validé au niveau de l'Assemblée nationale au mois de juin 2020, au cours d'une assemblée plénière que le Président sortant avait lui-même présidée. La plénière avait examiné la partie du rapport consacrée à l'administration, au patrimoine et aux finances de la CENI pour la période allant de juin 2019 à Mai 2020.
Cette période, selon la cellule de communication de la CENI, est caractérisée par les activités opérationnelles, l'impaiement des cadres et agents, les revendications salariales, la réduction de l'enveloppe salariale, les effets de la pandémie de la Covid-19.
A en croire la source, cette activité était faite conformément à l'article 28 de la loi organique numéro 010/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la CENI, telle que modifiée et complétée par la loi organique numéro 013/012 du 19 avril 2013.
Et depuis, le bureau de la Ceni est fin mandat, mais continue à expédier les affaires courantes jusqu'à l'installation de nouveaux membres. Jusqu'à ce jour la coalition au pouvoir ne s'est pas accordée sur la désignation de nouveaux membres du bureau de la Ceni.
Peut-être qu'avec l'avènement de l'Union sacrée de la nation, les choses pourront aller vite. Car, certains regroupements politiques, notamment le G13, estiment qu'il faut d'abord commencer par réformer la Ceni avant d'envisager la désignation de nouveaux membres du bureau. D'autres, comme le FCC, pensent qu'il faut d'abord renouveler le bureau de la Ceni avant de penser aux réformes, qui d'ailleurs, doivent s'établir dans un cadre institutionnel. Cette question continue à diviser les deux blocs jusqu'à ce jour.
LES ELECTIONS LOCALES, MUNICIPALES ET URBAINES, DANS LES OUBLIETTES
Et Corneille Nangaa n'a pas hésité à rappeler au président de la République que son bureau était fin mandat et qu'il ne serait pas bon d'envisager l'organisation des élections anticipées avec l'actuel bureau. C'était au sortir de sa rencontre avec Félix Tshisekedi au mois de novembre dernier, dans le cadre des consultations nationales initiées par le chef de l'Etat.
Le numéro un de la Ceni a insisté sur l'urgence de désigner les nouveaux membres de cette institution d'appui à la démocratie. "Aujourd'hui, la question qui peut se poser est celle de savoir si l'équipe Nangaa est encore légitime pour organiser ces élections. Ça peut être aujourd'hui parmi les éléments du chemin critique préparatoire. Il faut le plus rapidement possible désigner les membres de la Ceni qui vont faire des études pour, par exemple, donner des chiffres", a t-il souligné.
Pour le moment, la crise au sein de la coalition FCC-CACH a clairement paralysé le processus électoral au point qu'on ne parle plus d'élections locales, municipales et urbaines. Ces scrutins sont sacrifiés sur l'autel des querelles politiciennes, alors que qu'ils sont prévus pour le premier trimestre de l'année 2021. Personne n'en parle plus.
La priorité actuelle est de mettre en place un gouvernement d'Union sacrée, avec un parlement majoritairement pro Tshisekedi, pour enfin actionner le développement du pays, étouffé jadis par la coalition FCC-CACH. Et déjà deux cycles électoraux sont passés sans que les dirigeants au niveau de la base soient désignés par le peuple.
Vu le temps qui reste, un peu moins de trois ans pratiquement, pour l'organisation de nouvelles élections législatives et présidentielle, rien ne présage que ces élections locales auront lieu au premier mandat du président Félix Tshisekedi. Cela prouve à suffisance que le processus électoral a été sacrifié en 2020, à cause de la guerre de positionnement entre le FCC et CACH.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Réagir
Réagir
Les plus commentés
Politique Assemblée nationale: Vital Kamerhe remporte la primaire de l’Union Sacrée pour la présidence du perchoir
23.04.2024, 17 commentairesPolitique Primaires à l'Union sacrée : ''Une manière planifiée d'écarter Vital Kamerhe de la course à la tête de l'Assemblée nationale'' (UNC)
22.04.2024, 16 commentairesPolitique «Soutenir Tshisekedi pendant la campagne de 2023 ne signifie pas donner un chèque blanc à son entourage des binationaux pour piller le pays »(A-Daniel Shekomba)
22.04.2024, 9 commentairesOnt commenté cet article
Ils nous font confiance