Economie
Contrairement à une certaine opinion relayée par des médias locaux, la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC) ne sera pas transformée en une banque d’investissement, étant donné que le processus de liquidation de cette banque commerciale est déjà enclenché, ramenant automatiquement au retrait de son agrément.
C’est ce qu’a fait comprendre un expert de la Banque centrale du Congo (BCC) qui a requis l’anonymat.
Dans un entretien exclusif, le spécialiste a soutenu – se basant sur des principes économiques – qu’une banque en pleine liquidation (le cas de la BIAC actuellement) « ne peut jamais être transformée en une banque d’investissement ».
Parmi les exigences pour la création d’une banque d’investissement, il évoque « les fonds ».
« Une banque d’investissement doit avoir des ressources à financer les investissements. Ces ressources doivent provenir soit de l’Etat, soit du marché. Elle peut émettre des titres et lever les fonds sur le marché », explique-t-il.
Mission impossible
A en croire l’expert, deux principales raisons attestent que la BIAC ne peut être transformée en banque d’investissement.
Primo, cette banque est en cours de liquidation. Ce qui oblige le liquidateur à vendre les actifs immobiliers et recouvrer les créances pour rembourser les dépôts et payer les dettes. A ce sujet, il note que la BIAC n’existe plus, étant donné que la Banque Centrale du Congo a déjà retiré l’agrément de cette banque commerciale.
Secundo, la BIAC a accumulé des pertes qui ont érodé les fonds propres devenus négatifs. De ce fait, elle n’a aucun argument pour prétendre se qualifier comme une banque d’investissement.
Il faut noter qu’à ce jour, en République Démocratique du Congo, il n’existe aucune banque d’investissement. Le pays ne dispose que d’institutions de financement telles que la Sofide et le Fonds de promotion de l’industrie (FPI).
Par définition, une banque d’investissement est une banque ou une division de la banque, qui rassemble l’ensemble des activités de conseil, d’intermédiation et d’exécution ayant trait aux opérations dites de haut de bilan (introduction en Bourse, émission de dette, fusion/acquisition) de grands clients corporate (entreprises, investisseurs, mais aussi États…).
Parmi les principales missions d’une banque d’investissement figure notamment l’émission de titres. On évoque souvent l’introduction en bourse des sociétés, les augmentations de capital, les OPA, OPE, OPV, les montages de fusion-acquisition.
Une des principales missions d’une banque d’investissement, c’est l’organisation de marchés sur les instruments financiers, dérivés ou non.
Une banque d’investissement est un établissement banquier où l’on retrouve l’ingénierie financière (opérations complexes combinant divers instruments financiers) ; la prise de participations au capital d’entreprises pour leur compte ou pour d’autres (portage financier, capital non-coté) ; l’arrangement d’opérations financières diverses notamment de fusion-acquisition et autres.
La mise en place de financements syndiqués (voir pool de financement) de grande envergure où participent de nombreuses autres banques et sociétés financières ainsi que le courtage boursier font également partie des activités d’une banque d’investissement.
Manque de coordination
Signalons par ailleurs que selon certains médias locaux, la « prétendue transformation de la BIAC en une banque d’investissement » serait une initiative de la Présidence de la République.
Pour la mise en œuvre du projet, renseignent d’autres sources, le Gouvernement se serait offert les services d’un cabinet conseil dénommé Sprinkly Partner, dont le siège se trouverait en Belgique. Le dit cabinet serait spécialisé dans la recherche de partenaires d’investissements et de partenaires industriels pour les petites et moyennes entreprises ou les projets industriels situés en Afrique, tout en introduisant les entreprises européennes et du Moyen-Orient sur les marchés africains.
Selon une note technique établie à ce sujet, affirme une source proche de la Présidence de la République, la stratégie s’orienterait actuellement vers deux axes. « D’une part, la reprise de la BIAC (Banque internationale pour l’Afrique au Congo), transformée en banque d’investissement à encrage congolais. D’autre part, le lancement d’un fonds d’investissement en République Démocratique du Congo, agissant de façon concertée avec la Présidence de la République pour le développement du pays, d’un point de vue social et économique. »
Dans des pays sérieux, de telles initiatives ne peuvent être prises par la seule Présidence de la République sans associer l’autorité de régulation et de contrôle des banques. Or, dans le cas d’espèce, la Banque Centrale du Congo dit ne pas être au courant d’une telle initiative.
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