Société
"On a pu relâcher le diplomate [américain] et les journalistes" mais "les autres continuent à être entendus par la voie judiciaire" concernant leur "entreprise de déstabilisation" de la République démocratique du Congo, a déclaré à l'AFP ce lundi 16 mars le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende.
"On parle de préparation d'actes de violence. (...) Ils (Les Sénégalais et Burkinabè) ne sont pas venus ici pour des conférences mais pour préparer des actes d'hostilité entre des groupes de Congolais", a ajouté M. Mende, qui a souligné que la justice déciderait s'ils devaient être jugés ou expulsés.
Samedi, des militants du mouvement sénégalais "Y'en a marre", burkinabè "Balai citoyen" et ou encore congolais "Lutte pour le changement" (Lucha) avaient organisé une rencontre destinée à sensibiliser et mobiliser la jeunesse sur les questions de gouvernance et de démocratie.
Dimanche, les organisateurs ont tenu une conférence de presse mais une trentaine de personnes a été arrêtée par les forces de l'ordre, selon des témoins, puis conduits au siège de l'Agence nationale du renseignement (ANR), dans le nord de Kinshasa.
Trois journalistes français (AFP, RTBF, BBC), deux journalistes congolais (BBC et Antenne A), un ressortissant français qui participait à l'organisation de la rencontre et un diplomate américain avaient été arrêtés. Tous ont été libérés dans la soirée mais le sort du journaliste d'Antenne A demeurait incertain.
Parmi les militants qui restent détenus: le Congolais Fred Bauma de "Lucha", le Burkinabè Sidro Ouedraogo de "Balai citoyen" ainsi que les Sénégalais Fadel Barro, meneur charismatique de "Y'en a marre", Aliou Sané et le rappeur Fou malade.
Interrogé par l'AFP depuis Dakar sur l'arrestation à Kinshasa de membres de "Y'en a marre" avec d'autres activistes africains, un ministre sénégalais a simplement déclaré: "Nous sommes en train de suivre le dossier depuis hier (dimanche 15 mars), nous y travaillons".
Le climat s'est fortement crispé à Kinshasa depuis des manifestations violentes de fin janvier qui ont fait, essentiellement dans la capitale congolaise, entre 27 et 42 morts, selon les sources. Les protestataires dénonçaient un projet de révision de la loi électorale qui aurait pu permettre au président Joseph Kabila de rester au pouvoir au-delà de la fin de son mandat, fin 2016, alors que la constitution lui interdit de se représenter.
"Y'en a marre" est un mouvement formé par des jeunes, dont des rappeurs, ayant été en pointe du combat contre un troisième mandat d'Abdoulaye Wade, qui a dirigé le Sénégal douze ans (2000-2012).
"Balai citoyen" voulait pour sa part empêcher le président Blaise Compaoré, en poste depuis 27 ans, de modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat. Fin octobre 2014, le chef de l'Etat a abandonné le pouvoir sous la pression de la rue.
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