Diplomatie, sanctions et exportations gazières : résumé du 62e jour de guerre en Ukraine

L’ambassadeur du Canada à l’ONU, Bob Rae, a remis en cause le droit de veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité en pleine guerre en Ukraine. De son côté, le gouvernement canadien veut se donner les moyens de confisquer les biens russes afin de les utiliser pour aider l’Ukraine, tandis que Moscou a décidé de ne plus livrer de gaz à la Pologne et à la Bulgarie.

Au Canada, le gouvernement veut se donner le pouvoir de disposer des biens russes saisis. Ainsi, Ottawa pourrait confisquer ces biens, les liquider et utiliser l’argent récolté pour aider l’Ukraine, entre autres. Cette mesure pourrait viser les 1100 personnes et entités, y compris des entreprises, qui se trouvent sur la liste canadienne de sanctions. Le système de sanctions du Canada sera le premier du G7 à permettre ce type d’actions, a indiqué la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly. De leur côté, les Américains veulent s’inscrire dans la même démarche. Le secrétaire américain à la Justice, Merrick Garland, a déclaré qu'il soutiendrait une éventuelle initiative pour permettre que des avoirs saisis auprès d'oligarques russes aillent directement à l'Ukraine.

À New York, l’ambassadeur du Canada à l’ONU, Bob Rae, s’est insurgé contre le droit de veto des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité. Ce droit de veto est aussi anachronique qu'antidémocratique, a-t-il déclaré. Une centaine de pays, dont le Canada, veulent des justifications à l’Assemblée générale de ceux qui utilisent le droit de veto.

Le Canada enverra huit véhicules blindés en Ukraine. C’est ce qu’a annoncé le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, après une réunion d’une quarantaine de pays alliés tenue à la base aérienne américaine de Ramstein, en Allemagne. Auparavant, le ministère canadien de la Défense avait annoncé l’envoi d’obusiers en Ukraine sans en donner le nombre. Selon CBC, les obusiers seraient au nombre de quatre. Par ailleurs, la rencontre des 40 pays alliés aura désormais lieu mensuellement. M. Austin dit vouloir organiser l'action des nations de bonne volonté pour intensifier nos efforts, coordonner notre assistance, et nous concentrer sur la victoire du combat d'aujourd'hui et des combats à venir.
 
Antonio Guterres, a rencontré mardi à Moscou le président russe Vladimir Poutine dans l’espoir d’obtenir un cessez-le- feu dans les plus brefs délais. M. Poutine a assuré au secrétaire général de l’ONU qu'il croit toujours en une issue positive des négociations avec l'Ukraine, malgré la guerre en cours. M. Guterres doit se rendre mercredi en Ukraine pour rencontrer le président Volodymyr Zelensky.

Sur le plan diplomatique, le secrétaire général de l’ONU

Sur le plan économique, Moscou a annoncé qu’elle fermait le robinet de gaz naturel pour la Pologne et la Bulgarie à compter de mercredi. Les gouvernements des deux pays ont indiqué le jour même que cette mesure n’aura pas de répercussions sur les populations. Il n'y aura pas de pénurie de gaz dans les foyers polonais, a déclaré Anna Moskwa, la ministre du Climat et de l'Environnement. La Pologne pouvait importer jusqu'à 10,2 milliards de mètres cubes de gaz par an, une quantité comblant environ la moitié de ses besoins. La Bulgarie, de son côté, dépend à plus de 90 % du gaz russe.

Sur le plan symbolique, la mairie de Kiev a entamé la démolition d’un monument historique d'époque soviétique célébrant l'amitié entre l'Ukraine et la Russie.