Provinces
Amnesty International a tenu un point de presse ce 10 mai 2022 à Kinshasa. Le thème : l’impact de l’État de siège sur les libertés publiques. Cette ONG internationale des droits de l’homme a fait une autopsie de l’État de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Pour elle, il est temps d’y mettre fin.
L’État de siège dans ces deux provinces a permis aux militaires de gérer. Ainsi, même la justice est dirigée par les militaires. Ce qui est un frein aux libertés publiques. ”Des territoires entiers comme lrumu et Djugu en lturi, Lubero et Nyiragongo au Nord-Kivu ne disposent pas d’un seul tribunal ou auditorat militaire”. Même situation dans le territoire de Walikale, ici en plus, il n’y a pas de parquet.
”Il y a dans les provinces sous Etat de siège une proportion de 1 sur 3 entre magistrats militaires et civils. Neutraliser les juridictions civiles étaient ’absurdes’ et ’inutile’”, estime Amnesty International. Autre conséquence, les justiciables ne sont pas jugés par leurs juges naturels. Par exemple, ”des voleurs des poules jugés par les juridictions militaires”.
Des journalistes tués , mais pas d’enquête
Pour démontrer que les libertés sont restreintes, il y a eu au moins trois journalistes tués en Ituri et au Nord-Kivu depuis la proclamation de l’Etat de siège. Mais le problème, fustige Amnesty international, ”il ne s’est rien passé, ni enquête ni justice”. Autres faits, trois députés provinciaux sont aux arrêts dans les deux provinces sous Etat de siège, un autre du Nord-Kivu vit en clandestinité parce que recherché par les autorités militaires pour avoir critiqué l’État de siège.
Compte tenu de ce qui précède, Amnesty demande au Président Félix Tshisekedi de ”révoquer purement et immédiatement tous les pouvoirs accordés aux militaires” dans les provinces sous Etat de siège ; d’adopter un plan ”clair de sortie” de l’Etat de siège. Par la même occasion, elle demande à la communauté internationale de ”dénoncer publiquement le risque que l’Etat de siège devienne un régime permanent” et aussi d’exprimer des inquiétudes quant ”au recours excessif à la détention provisoire et aux mauvaises conditions de détention”.
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