Tanzanie : Sama tance Museveni sur la guerre de l’est congolais

En face de Yoweri Kaguta Museveni, Sama Lukonde est revenu proprement sur le dossier M23. Il a déploré le chaos sécuritaire entretenu dans l’est de son pays. Lukonde n’a pas cédé à la musculature du vieux guérillero.

Le Premier ministre congolais, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge prend part à Arusha en Tanzanie, à la retraite de haut niveau des chefs d’État de la Communauté Est-africaine sur le protocole portant création du Marché commun régional, ce jeudi 21 juillet et au 22ème sommet ordinaire des chefs d’État prévu ce vendredi 22 juillet 2022. Il a croisé le président va-t-en-guerre, Yoweri Museveni dont les troupes avec celles du Rwanda vermoulent suicidairement la République démocratique du Congo.

A la tribune, le chef du gouvernement congolais a prôné l’éradication de l’insécurité, notamment dans la partie Est de la RDC, comme une condition nécessaire pour promouvoir le développement à travers les échanges commerciaux entre les pays membres de la communauté régionale et le projet du marché commun de l’EAC.

Bien que pour le premier sommet, il soit question de formalité, de signature du protocole sur le marché commun, toute la région des Grands Lacs scrute faits et gestes de Sama Lukonde sur la guerre du M23. Même si le Premier ministre congolais a, à cette occasion, appelé les pays membres de l’EAC à faire diligence dans l’adaptation de leurs textes de lois aux exigences du marché commun, mais il a surtout interpellé l’organisation en soutenant que « l’insécurité que connaît la RDC est un frein à la promotion de la libre circulation des biens et des personnes dans la région ».

« C’est important de mentionner que lorsqu’on parle de la libre circulation des biens et des personnes, on parle aussi des questions sécuritaires. Parce qu’il faut assurer la sécurité de ces biens et de ces personnes. Ici, nous, la RDC, nous réalisons que l’insécurité est un frein à ces échanges qui pourraient s’accroître si jamais dans des zones comme l’Est de la République démocratique du Congo, nous avons plus de paix. Ce n’est un secret pour personne que nous nous efforçons de nous battre pour arriver à résoudre ce problème sécuritaire, problème sécuritaire causé par des groupes terroristes qui, parfois, trouvent leurs bases arrière ou même certains appuis au sein des pays membres de notre organisation. Mais au-delà de ça, je crois que c’est important justement et c’est pour ça que nous venons dans ce forum pour garantir des échanges qui peuvent permettre d’éradiquer ce problème », a rappelé Sama Lukonde.

Libérer Bunagana, avant tout dialogue avec les assaillants

La position de Félix Tshisekedi est connue sur la question du M23. Il s’agit d’une « agression territoriale préméditée visant à désintégrer la République démocratique du Congo ». Sama n’a pas quitté non plus la position renouvelée de Félix Tshisekedi, les deux voisins agresseurs n’ayant pas évolué sur la question du cessez-le-feu. Avec le lot de critiques qui ont suivi la faible prestation du ministre Alexis Gisaro à son retour d’Entebbe, le numéro un des Warriors congolais sait qu’aucune erreur ne lui est permise et qu’il devra rester radicalement intransigeant en ce qui concerne le retrait exigé des terroristes du M23 de la cité stratégique de Bunagana.

Avec pour thème central, le marché commun dans le cadre du projet de libre-échange que veut l’EAC, les chefs d’Etat présents ont tous plaidé pour la promotion de la libre circulation des biens et des personnes au sein de cette communauté afin de favoriser les échanges commerciaux. Le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde est accompagné à ces assises par le ministre du Commerce extérieur, Jean-Lucien Bussa, des experts de la présidence de la République, notamment le mandataire spécial du chef de l’Etat, Serge Kabeya Tshibangu, le coordonnateur de la Cellule d’appui au Programme d’urgence intégré de développement communautaire, Philippe Ngwala, ainsi que des membres de son cabinet.

Les travaux se clôturent ce vendredi 22 juillet. Le sommet connaît la participation des présidents Samia Suluhu Hassan de la Tanzanie, Uhuru Kenyatta du Kenya et président en exercice de l’EAC, Evariste Ndayishimiye du Burundi, et Yoweri Museveni de l’Ouganda. Le Rwanda et le Soudan du Sud ont été représentés par leurs Premiers ministres respectifs. Le président de la Somalie, Tsheik Mohamed, en a été l’invité spécial.