Economie
La ville de Manono est située à 429,9 km de Kamina, chef-lieu de la province de Tanganyika. Cette ville semi-rurale vit son moment de gloire. Et pour cause, elle regorge d’un gisement 6,6 millions de tonnes de lithium. Une joint-venture entre AZ Mineral et Cominiere procédera à cette exploitation. Mais la transformation pourra se faire ailleurs. Chose que les natifs de cette ville ne comprennent pas. Pour eux, cette étape doit se faire sur place pour permettre le développement de cette contrée.
La transformation du Lithium de Manono se négocie déjà. Effectivement, le 29 avril, la Zambie et la RDC ont signé un accord à ce sujet. Une usine pourra se construire soit en RDC, en Zambie ou à cheval entre les deux pays. Mais cette idée n’enchante guère. Les voix s’élèvent donc pour exiger l’implantation de cette usine dans cette ville. Dans un Podcast, Deogracias Ilunga Yolola professeur des universités et spécialiste en analyse des discours, déplore l’implantation de la chaîne de valeur du Lithium ailleurs que dans cette ville. ”Les populations qui font entendre leur voix et qui haussent de plus en plus le ton ont raison. Car c’est dans leur droit de dire ce qu’elles pensent de cette exploitation”, dit-il.
L’énergie électrique
La transformation du Lithium dans une contrée impactera aussi sur son économie. Parce qu’elle aura besoin de la main-d’œuvre qualifiée. Celle-ci injectera aussi les dividendes. Ce qui aura pour effet de booster l’économie. Mais, de plus, les autochtones bénéficieront du transfert des compétences. Comment voulez-vous prétendre transférer les compétences aux populations de Manono où on va exploiter le lithium en implantant l’usine de transformation des batteries à Lubumbashi ou à Likasi ? S’interroge le professeur. ”Parce que dans les instruments juridiques internationaux, il est prévu d’implanter les usines non loin des sites d’exploitation. Et c’est pour faciliter le transfert des technologies”, dit-il encore.
Toutefois, implanter une usine de transformation des minerais demande beaucoup d’énergie électrique. Par exemple, dans la zone sud où pourrait s’implanter l’usine pour la chaîne de valeur du Lithium, il y a un déficit de plus de 700 MW. Mais il faut dire que pour l’étape de l’exploitation, Manono dispose d’une centrale hydroélectrique. Celle-ci, si elle est réhabilitée, produira au 54 MW. Mais cela ne suffira pas.
Réorganiser Manono
Ainsi, pour que cette transformation se fasse sur place, il faudra réorganiser beaucoup de choses, estime Deogracias Ilunga Yolola. ”Il faut une réorganisation de l’espace sociétale de Manono pour lui permettre d’être prêt à accueillir ce vaste projet et en tirer tous les bénéfices nécessaires”, dit-il. Ainsi, il pense que Manono doit disposer des infrastructures nécessaires. Le gouvernement doit songer à doter en énergie électrique nécessaire. ”Car sans l’électricité, toutes ces usines ne pourront pas fonctionner. Manono a besoin de beaucoup d’eau pour cette exploitation”, explique-t-il encore.
En plus, une université doit y être construite. Et c’est dans le but de doter en compétences les riverains. Et ces derniers pourront ensuite participer à cette exploitation. ”Mais aussi, construire une bonne route pour faciliter l’évacuation de ces minerais, et pour recevoir d’autres intrants de production”, dit-il pour conclure.
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