Science & env.
C’est une conférence-accordéon que le Pape François a clôturée mardi après-midi 21 juillet au Vatican. Rassemblant les maires des grandes villes du monde (dont Lubumbashi, en République démocratique du Congo), la rencontre était destinée à partager l’expérience internationale sur la lutte contre les bouleversements climatiques. Mais le Vatican n’avait pas voulu traiter d’un thème purement et uniquement écologique estimant, comme devait le répéter le Pape dont la récente encyclique sur ce thème a servi de fil conducteur, que « l’écologie, parce qu’elle est humaine, constitue un tout ».
« L’écologie est totale », a dit le Pape : « c’est ce que j’ai voulu exprimer dans l’Encyclique Laudato Si. On ne peut pas séparer l’homme du reste. Il y a une relation qui influe de manière réciproque aussi bien sur l’homme que sur l’environnement », a dit le Pape François. Et il n’est pas besoin que cet environnement soit proche pour s’en préoccuper ou le préserver. « Les effets de la déforestation en Amazonie et dans le Bassin du Congo, les deux poumons à oxygène du monde, sont ressentis à des milliers de kilomètres. Il faut lutter ensemble », a réaffirmé le Souverain pontife.
C’est pourquoi a tenu à étudier ce thème dans sa relation avec les flux de migrants et les méfaits qu’ils provoquent tout au long de la chaîne des transhumances forcées. Ainsi, dans leur déclaration finale, les maires estiment que «le changement climatique provoqué par l'homme et l'exclusion sociale dans ses formes extrêmes de pauvreté radicale, d'esclavage moderne et traite des personnes » sont liés. «Le changement climatique d'origine humaine est une réalité scientifique et son contrôle effectif est un impératif moral pour l'humanité ».
« Les pauvres et les exclus, malgré leur rôle minime dans l'altération du climat, affrontent les terribles menaces des perturbations climatiques anthropiques comme la fréquence accrue des sécheresses, des tempêtes extrêmes, des vagues de chaleur, et de l'élévation du niveau de la mer », écrivent les maires. Par conséquent, le monde doit agir parce qu’il a « à sa portée la maîtrise technologique, les ressources financières et le savoir-faire pour inverser les changements climatiques anthropiques et mettre fin à la pauvreté extrême ».
Le contrôle du changement climatique anthropique devrait être renforcé « par de nouvelles incitations à la transition vers des énergies renouvelables et à faible émission de carbone et par la poursuite incessante de la paix qui permettra en outre une redistribution du financement public des dépenses militaires vers des investissements urgents pour le développement durable ».
Les maires estiment que la conférence de Paris sur le changement climatique (30 novembre au 11 décembre 2015) est une occasion qui « pourrait être la dernière possibilité effective de négocier des accords qui maintiennent le réchauffement provoqué par l'homme en dessous des 2°C. Les pays à revenu élevé devraient aider à financer les coûts d'atténuation du changement climatique dans les pays à faible revenu comme ces premiers ont promis de faire », écrivent encore les maires.
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