Provinces
Depuis ce lundi 13 février, les membres de l’Association Bene Lubumbe de Sakania ne décolèrent pas. Ils exigent le départ de nouvelles autorités récemment nommées. Ceux-ci ont campé devant les bureaux de l’administrateur du territoire et exigent son départ. Ce mardi 14 février, la manifestation a dégénéré. Les témoins rapportent que la police a tiré à balles réelles.
Tout est parti de la lettre de suspension de l’administrateur du territoire. Dans celle-ci, l’AT indique qu’il applique les instructions du ministre de l’intérieur. Ce dernier s’inquiète des tensions dans cette communauté. Ainsi, l’AT a suspendu toutes les activités de l’Abelu, une association qui regroupe les autochtones de Sakania la mettant ainsi en garde contre le non-respect de cette mesure. Ce qui a mis le feu aux poudres.
Le lundi 13 février, ils ont débuté avec leur mouvement des protestations informe la Société civile de Sakania. Selon la même source, ils ont passé la nuit dehors après avoir déposé un mémorandum auprès de cette autorité. ”Ce comportement [faisant allusion à la lettre de suspension] de cracher sur la mémoire de nos ancêtres affiché par les animateurs [...] nous pousse à demander leur départ sans condition afin de préserver la paix sociale”, lit-on dans le mémorandum.
Ce mardi 14 février, la grogne s’est intensifiée. ”Ils ont de plus barricadé des routes, arborant des banderoles et chantant des chansons hostiles. Ils exigent ainsi le départ de l’AT”, indique cette source qui a requis l’anonymat pour question de sécurité. Vers 11 heures, les éléments de la Police sont intervenus. ”Ils ont tiré à balles réelles. Un jeune d’environ 17 ans est décédé sur place”, indique-t-il encore. C’est une information non encore confirmée par d’autres sources. Mais toutefois, dans une vidéo parvenue à la Guardia Magazine, l’on y voit un jeune étendu, baignant dans son sang. Les sources à Sakania indiquent également que le corps a été transporté par la police vers une destination inconnue.
Il faut noter que la lettre de suspension n’a été qu’un élément déclencheur. Les faits sont ailleurs. ”Les nouvelles autorités ne sont pas des autochtones. L’AT vient directement de Bandundu. Pour la population, c’est une raison des mécontentements. Car, pour, elle, ces nominations ne respectent pas le principe même de la décentralisation, la gestion de proximité exige des personnes qui connaissent le lieu”, indique la source.
S’agissant de la lettre de suspension, la Société civile de Sakania pense également qu’elle n’est pas fondée. ”Il n’y avait rien qui mérite une suspension. Il y a des jeunes comme la JUNAFEC qui commettent des troubles sans être inquiétés”, a dit un membre de la Société civile de Sakania.
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