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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Qui sont ces combattants russes anti-Poutine, à l'origine du "raid" en Russie ?

2023-05-23
23.05.2023
2023-05-23
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L'uniforme des combattants de la légion "Liberté de la Russie" comporte un emblème aux couleurs de l'Ukraine et un autre - blanc, bleu, blanc - qui symbolise l'opposition à Vladimir Poutine. © Sameer al-Doumy, AFP

L’intrusion de soldats en territoire russe, lundi, a mis sur le devant de la scène la Légion “Liberté de la Russie”. C'est une unité très particulière dans l’armée ukrainienne qui n’est constituée, officiellement, que de Russes opposés à Vladimir Poutine.

On ne sait pas exactement combien ils sont, quels sont leurs équipements, ni même qui ils sont vraiment. Mais une chose est acquise : les combattants de la Légion “Liberté de la Russie” ont franchi, lundi 22 mai, la frontière au nord de Kharkiv pour avancer en territoire russe dans la région de Belgorod.

Les autorités russes ont dénoncé des actes de “saboteurs” et de “terroristes” qui auraient fait plusieurs blessés dans le district de Graïvoron, à un peu plus de 80 km de la ville de Belgorod. Elles ont aussi affirmé, mardi 23 mai, avoir “éliminé” le “groupe” ayant réussi à passer la frontière.

Des soldats et un banquier

“Saboteurs”, “terroristes", “groupe” : hors de question pour Moscou d’évoquer directement et publiquement la Légion “Liberté de la Russie”, qui se présente comme composée de soldats russes opposés à Vladimir Poutine. Admettre que des compatriotes se sont retournés contre l’armée nationale et ont réussi à porter le fer jusqu’à l’intérieur du territoire national serait “un coup très dur pour la propagande russe et pour le Kremlin”, assure Huseyn Aliyev, spécialiste du conflit en Ukraine à l’université de Glasgow.

Pour cette unité très particulière au sein de l’armée ukrainienne, “il s’agit très clairement d’une manière de frapper un grand coup médiatique pour faire savoir à l’opinion publique russe qu’il existe une opposition armée à Vladimir Poutine prête à se battre pour une autre idée de la Russie”, assure Glen Grant, un analyste senior à la Baltic Security Foundation et spécialiste des questions militaires russes.

À l’origine, la Légion “Liberté de la Russie” a été créée dans la foulée de l’appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky aux volontaires étrangers, fin février. “Ils combattent aux côtés des soldats ukrainiens au même titre que les autres membres de la Légion internationale de défense de l’Ukraine”, précise Glen Grant.

Mais il y a toujours eu une sorte “d’aura de mystère autour de cette unité en particulier”, assure le Moscow Times. Pas autant autour de ses membres. “Un grand nombre d’entre eux se sont exprimés dans dans des médias ukrainiens ou d’opposition russe”, souligne Huseyn Aliyev.

“Une partie d’entre eux se présentent comme d'anciens prisonniers de guerre du début du conflit qui ont décidé de changer de camp, mais la plupart ne sont probablement pas des soldats”, note Huseyn Aliyev. Igor Volobuev, l’ancien vice-président de Gazprombank, avait ainsi annoncé en avril 2022 son intention de rejoindre cette unité.

Cette légion ne lésine pas non plus sur le symbolisme pour marquer très ouvertement sa double casquette – Russe, et pro-Ukrainienne. Ainsi, leur uniforme arbore, d’un côté, le drapeau blanc, bleu, blanc qui symbolise les forces de résistance à Vladimir Poutine en Russie, et de l’autre un emblème aux couleurs de l’Ukraine.

Ces combattants ont aussi opté pour un signe distinctif qui semble être une réponse au désormais célèbre “Z” qui orne les chars et uniformes de l’armée russe. La Légion “Liberté de la Russie” a ainsi fait du “L” – à la fois pour Liberté et Légion – sa lettre fétiche.

Combien de soldats ?

Les informations deviennent beaucoup moins précises quand il s’agit d’évaluer la taille de cette unité et pour savoir où elle est intervenue. À l’origine, cette légion étrangère a été formée officiellement avec une centaine de combattants.

Mais depuis lors, elle a dû grandir. “Il est question de deux bataillons, ce qui pourrait faire environ 2 000 soldats”, résume Stephen Hall, spécialiste de la Russie à l'université de Bath. La plupart des membres interrogés préfèrent cependant rester aussi flou que possible parlant de centaines de combattants avec des soutiens dans la plupart des grandes villes russes, souligne le Moscow Times.

Difficile aussi de dire si cette unité est mue par une idéologie commune. “Elle n’est pas d’extrême droite comme peut l’être le Corps des volontaires russes, une milice paramilitaire ultra-nationaliste qui combat aussi Vladimir Poutine et semble avoir participé à l’incursion à Belgorod”, note Stephen Hall. “La Légion ‘Liberté de la Russie’ appelle à une Russie plus démocratique que sous Poutine, mais sans préciser les contours de cette démocratie”, ajoute Huseyn Aliyev.

L’autre grande inconnue concerne les lieux où cette unité a été déployée. Ces Russes auraient combattu aussi bien dans le Donbass qu’à Bakhmout, mais “on ne sait pas combien de temps ils sont restés à Bakhmout, ni où ils ont été stationnés dans le Donbass”, précise Huseyn Aliyev.

Ces zones d’ombre ont fini par faire douter certains de l’existence même de cette unité, souligne le Moscow Times. Un point de vue très en vogue en Russie, ce qui permet de nier l’existence de soldats russes prêts à mourir pour se débarrasser de Vladimir Poutine.

Il faut dire que si elle n’existait pas, Kiev devrait l’inventer. “D’un point de vue de la propagande, l’existence d’une telle unité est un atout très fort pour l’Ukraine pour montrer les limites du soutien à Vladimir Poutine au sein de la population russe. C’est pourquoi l’une des thèses serait que Kiev a construit une légion autour d’une minorité de vrais ressortissants russes en y ajoutant des soldats d’autres pays, encadrés par des Ukrainiens”, note Stephen Hall.

Mais la plupart des experts interrogés par France 24 estiment qu’il s’agit réellement de combattants russes. Pour Huseyn Aliyev, entre l’activité des membres de cette légion sur les réseaux sociaux et le fait que “l’Ukraine a vraiment beaucoup investi pour former les combattants de cette unité afin qu’ils puissent être opérationnels aux côtés du reste de l’armée”, le scénario d’une “légion fantôme de soldats russes” ne tient pas la route.

Déni plausible pour Kiev

“En revanche, je pense que Kiev ne savait pas vraiment comment utiliser une telle unité au combat. C’est pourquoi, on n’avait que peu d’informations sur elle”, ajoute cet expert. C’est une légion trop précieuse en termes d’image pour être envoyée dans l’enfer de la bataille de Bakhmout où elle risquait d’être détruite, et il était difficile de l’intégrer complètement dans la chaîne de commandement pour des opérations plus complexes dans le Donbass.

Cette unité “dispose d’un certain degré d’autonomie, ce qui lui permet de lancer ses propres opérations, même s’il doit toujours y avoir quelqu’un au sein de l’État-major ukrainien qui est tenu informé de ce qui se passe”, estime Sim Tack, analyste militaire pour Force Analysis, une société de surveillance des conflits.

À cet égard, la Légion “Liberté de la Russie” faisait office de candidat idéal pour des “raids” en territoire ennemi. “Kiev peut se cacher derrière l’autonomie des combattants russes pour assurer que l’Ukraine n’est en rien responsable d’attaques sur le sol russe”, souligne Stephen Hall. C’est, en effet, une ligne rouge fixée par Washington et les pays de l’Otan qui ne veulent pas que leur soutien logistique pousse Kiev à se transformer en agresseur, prêt à franchir la frontière russe.

Mais d’un autre côté, ce genre d’incursion en territoire russe peut aussi aider la cause de la très attendue contre-offensive ukrainienne. “Le risque de voir des combattants ennemis entrer sur leur territoire va forcer l’armée russe à déployer des troupes dans cette région, alors que ces soldats pourraient être utiles pour défendre les territoires occupés en Ukraine où la contre-offensive pourrait avoir lieu”, résume Sim Tack.

C’est aussi une distraction politique. “Cette incursion a prouvé qu’il y avait des territoires peu et mal défendus à la frontière”, note Glen Grant. Pour les experts interrogés, même si Moscou ne reconnaîtra pas officiellement que des Russes pro-Ukrainiens ont pu prendre l’armée par surprise, dans les couloirs du Kremlin, il va falloir trouver des coupables.


FRANCE24 / MCP , via mediacongo.net
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