Politique
Le document de sept pages est tombé comme un tonnerre. Corneille Nangaa de plus en plus volcanique adresse un réquisitoire de sept pages aux membres du Conseil de sécurité des Nations unies pour solliciter leur accompagnement en vue de redresser le système sécuritaire et électoral en République démocratique du Congo.
C’est en sa qualité de citoyen ayant conduit le tout dernier processus électoral au Congo-Kinshasa et désormais président de « Action pour la dignité du Congo et de son peuple » (ADCP) parti politique, qu’il s’est adressé aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU. L’opposant dit craindre le risque de la disparition de son pays, d’extermination de son peuple et d’embrasement sécuritaire de la région des Grands lacs africains, si les Nations unies n’interviennent pas à temps. « L’insécurité s’est cristallisée dans le Nord-Kivu, l’Ituri, le Sud-Kivu, la Tshopo, le Nord-Katanga, le Lualaba, le Maï-Ndombe et même dans la capitale Kinshasa », dénonce-t-il.
Violation des droits de l’homme
Les atteintes répétées aux droits humains et à la liberté de la presse par des menaces, interpellations et arrestations arbitraires inquiètent et mettent en danger la démocratie, lit-on dans la lettre ouverte de Corneille Nangaa au Conseil de sécurité. « Le cas du journaliste Stanis Bujakera, correspondant de Jeune Afrique et de Papy Okito Tema, éditeur du journal “Echos d’opinion” à Goma, arrêtés tous pour des motifs indéfendables, place les professionnels des médias congolais et étrangers dans une autocensure préjudiciable à la déontologie du métier », illustre l’ancien président de la CENI. Et d’insister que « ces arrestations et brimades répondent en fait à une stratégie du régime Tshisekedi à imposer la terreur et la peur à la presse en perspective de la fraude électorale à venir ». Corneille Nangaa souligne que plusieurs acteurs politiques et des médias ont été contraints à l’exil pour échapper au système de pensée unique qui s’y étatise.
Processus électoral vicié, corrompu et tribalisé
Le courrier Nangaa au Conseil de sécurité dénonce des velléités de fraude électorale. « Des ingrédients de fraude électorale s’accumulent depuis la mise en place de la CENI. Les données statistiques de l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs attestent que le fichier électoral est trompeur et corrompu. Toutes les demandes d’un audit indépendant dudit fichier ont été rejetées par la CENI », martèle encore le candidat déclaré à l’élection présidentielle. Il rappelle que l’identification et l’enrôlement des électeurs n’ont jamais eu lieu à Masisi, Rutshuru et une partie de Djugu et Nyiragongo. « Les statistiques attribuées à ces entités sont d’une pire fabrique bonimenteuse de la CENI. Pas besoin d’expertise particulière ni d’audit pour comprendre que le fichier électoral est estropié, allégorique et déjeté. Ce fichier disgracie même la loi portant répartition des sièges du fait qu’elle (la loi) est basée sur le faux. Dans sa stratégie de parodie d’élections, la CENI a décidé de sacrifier plus de deux millions d’électeurs des territoires de Rutshuru, Masisi et Djugu », écrit Nangaa à l’ONU. Il s’agit là, dit-il, d’un acte anticonstitutionnel et antipatriotique susceptible d’engendrer des troubles incalculables d’ici le mois de décembre.
Éviter des élections chaotiques
Pour Corneille Nangaa, organiser des élections corrompues renforcerait une “dictature” qui générera immanquablement une guerre civile catastrophique. « N’attendez donc pas d’intervenir lorsqu’il sera trop tard après que les Congolais se soient probablement entretués à cause d’un régime irresponsable et irrespectueux de la loi », enfonce le président de l’ADCP. L’opposant propose au Conseil de sécurité des Nations unies d’envisager des mesures de sanctions à l’endroit des responsables des derniers massacres de Goma et de quiconque a œuvré dans « la désarticulation et le désossement du processus électoral ».
« Le peuple congolais souhaite que l’ONU s’attelle à favoriser des meilleures conditions d’organisation des élections générales par la remise en question du dispositif électoral controversé et des animateurs de la CENI aujourd’hui téléguidés par le pouvoir pour un retour en confiance dans le processus. Ceci permettra de rassurer la société à travers ses acteurs politiques qui comptent énormément sur votre Conseil, pour la libération des prisonniers politiques et d’opinion entassés dans les maisons pénitentiaires du pays », écrit l’ancien président de la CENI. Nangaa conclut en rappelant que « les Congolais n’accepteront pas un simulacre d’élections qui viendrait perpétuer leurs souffrances ». Tout forcing, selon lui, engendrera des violences, des tueries certaines voire même la balkanisation de la République démocratique du Congo. « Est-ce le vœu du Conseil de Sécurité des Nations-Unions? », a-t-il interrogé l’ONU.
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L’opposant Corneille Nangaa, ancien président de la commission électorale et leader de l’ADCP. @Photo Droits tiers.