Société
Impensable ! 82 candidats aux élections législatives de décembre 2023 avaient vu leurs suffrages invalidés pour cause alléguée de tricherie. Mais quatre mois après, la centrale électorale n’a toujours pas produit les preuves pour aider la justice à asseoir ses accusations et poursuivre le dossier. Coincé dans son enquête par cette grave carence, le Procureur général près la Cour de cassation lance un appel à témoin avec la garantie de protection de leur anonymat.
Dans un communiqué daté de ce samedi 13 avril 2024, Firmin Mvonde retrace les événements et démontre combien Denis Kadima lui avait transmis ce dossier d’accusations sans preuves concernant 82 candidats députés ainsi que des agents de la CENI. Le PG dit avoir mené, sans succès, une large battue aussi bien auprès de la CENI elle-même que des juridictions inférieures et de la Police judiciaire, des parquets à tous les niveaux pour essayer de trouver la moindre trace de ces accusations.
Jusque-là, il n’a fait que chou blanc et le PG Mvonde s’en trouve profondément contrarié. « L'instruction du dossier semble s’être enlisée devant la seule difficulté pour lui -NDLR: le PG- de réunir les éléments de preuve pour asseoir les accusations portées contre les candidats invalidés qui ont déjà tous été auditionnés après leur interpellation », se désole le PG Mvonde. Et de lancer cet « appel à tout celui qui détiendrait une information de nature à faire avancer l’instruction auprès de tout office de parquet pour contribuer à la manifestation de la vérité ».
Le Procureur général garantit que « la protection du témoin sera assurée pour tout celui qui aimerait garder l’anonymat ».
Début janvier 2024 avant les résultats provisoires des élections législatives nationales de décembre 2024, la Commission électorale nationale indépendante -CENI- avait publié une liste de 82 candidats dont les suffrages avaient été annulés pour des actes de tricherie, notamment la détention illégale, par les concernés, des machines à voter. La CENI avait annoncé, à l’époque, que ces cas d’infraction allaient être déférés en justice pour des poursuites en vue des sanctions appropriées.
Le dossier sera ensuite transféré à l’office du Procureur général près la Cour de cassation en date du 6 janvier 2024, mais sans aucun soubassement en termes de preuves des accusations alléguées.
Les candidats dits invalidés s’étaient pourvus auprès de la Cour constitutionnelle qui s’était déclarée incompétente.
Un seul d’entre eux, Justin Kalumba Mwana Ngongo, avait été repêché et proclamé élu pour avoir, selon un communiqué de la CENI de l’époque, introduit un recours en grâce. Mais les observateurs avaient soutenu que le miraculé avait été sauvé par l’un des nombreux dysfonctionnements de l’époque que la CENI avait choisi d’assumer par cette pirouette de recours en grâce après avoir constaté que Justin Kalumba, pourtant invalidé, figurait parmi les élus.
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