Opposition ou simple positionnement ?

Etabli au tout début des années 90, le diagnostic d’Abdoulaye Wade- le même- sur la classe politique zaïro-congolaise paraît n’avoir pas pris la moindre ride. Le feuilleton « opposition républicaine » n’est rien d’autre qu’une énième validation grandeur nature de la sentence de l’alors ministre d’Etat sénégalais.

On aura beau chercher les ressorts des chamailleries au sein de la plate-forme dont Kengo est l’autorité morale, on ne trouvera pas le moindre début d’un conflit idéologique. Pas même une simple divergence en termes de lignes. Si tant est qu’il y ait des lignes dans nos formations et regroupements politiques.

Comme hier dans d’autres loges politiques, les bisbilles à l’opposition républicaine ont pour soubassement le sempiternel positionnement. Pas plus. Pour le coup, c’était la perspective de voir les Concertations nationales accoucher d’un gouvernement qui expliquait l’avènement de cet attelage passablement fourre-tout dénommé opposition républicaine. Dicté par la politique du tube digestif, le positionnement tient lieu de fil conducteur de l’action publique pour la majeure partie des politiques congolais.

Depuis les années Mobutu, on crée rarement une formation politique pour pouvoir décliner, une fois au pouvoir, son projet de société sur fond d’une traçabilité idéologique claire. Sous les Tropiques congolaises, le parti politique est principalement perçu comme un gagne-pain.

On peut dès lors comprendre que le retard mis dans la mise sur pied du gouvernement dit de cohésion nationale devienne un véritable casus belli. Une ligne de fracture qui voit désormais la énième plateforme de l’opposition être menacée de scissiparité. Avec le risque d’exploser en plein vol.

Parions que selon un scénario très congolais, l’opposition républicaine donnera lieu à un autre -si pas à plusieurs- regroupements. Tel un appât, l’offre du gouvernement étant encore d’actualité. S’il a douché les espoirs de bien des quémandeurs des strapontins, Joseph Kabila n’a pas mis définitivement une croix sur la recommandation phare des Concertations. Celle à la lecture de laquelle tous les « concertateurs » s’étaient mis débout pour applaudir à tout rompre. Surtout les opposants. On sait trop pourquoi. Encore et toujours le positionnement.