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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 05 mars 2024
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Economie

En RDC, l’industrialisation freinée par la corruption

2017-02-15
15.02.2017 , Kinshasa
2017-02-15
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http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2017-actu/02-fevrier/13-19/gecamines_17_0002.JPG Kinshasa-

Vue de la Générale des carrières et des mines (Gécamines)

Des dizaines de millions de dollars d’argent public destinés à soutenir l’industrie ont été détournés par des hommes politiques.

Pour expliquer que l’Afrique reste le continent le moins industrialisé de la planète, les experts avancent souvent un manque d’électricité, des infrastructures défaillantes et une difficulté d’accès aux capitaux. En République démocratique du Congo (RDC), s’ajoute à cela une corruption à grande échelle.

Pourtant, l’industrialisation du plus grand pays d’Afrique francophone constitue une priorité, une urgence même tant la situation économique, aggravée par la volatilité des cours des matières premières, se dégrade sur fond de crise politique.

D’autant que quatre à neuf millions d’emplois stables pourraient être créés en Afrique grâce à l’industrialisation d’ici à 2025, selon McKinsey. Un bond en avant industriel pour le continent, qui n’a contribué en 2013 qu’à 2 % de la production mondiale et un horizon de développement pour la population. Mais les politiciens congolais pourraient tenir leur pays à l’écart de cette tendance.

A Kinshasa, la capitale, une institution discrète tente de relever le défi. Le Fonds pour la promotion de l’industrie (FPI), créé en 1989, a traversé deux guerres avant de devenir vingt ans plus tard un établissement public et commercial. Certes, le site Internet est en dérangement et peu de communiqués sont diffusés par ce fonds stratégique alimenté par la collecte de la taxe pour la promotion de l’industrie ou encore l’impôt sur les importations, quelques-uns des innombrables prélèvements qui font rugir de colère tout entrepreneur.

Le FPI n’en a cure, a collecté plus de 393 millions de dollars entre 1989 et 2012 et continue de bénéficier de dizaines de millions de dollars chaque année. De quoi pouvoir mener à bien sa mission de soutenir et accompagner un essor industriel tant attendu dans ce pays qui importe tout ou presque et n’exporte rien d’autre que des ressources naturelles.

« En clair, il y a détournement de fonds »

Sauf que le FPI s’est mué en une incroyable machine à détournement de fonds public, selon Fidèle Likinda Bolom’Elenge. Ce député du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, au pouvoir) a osé à dénoncer publiquement les manigances prévaricatrices de cette institution en pleine Assemblée nationale, en décembre 2014.

Ce partisan du chef de l’Etat Joseph Kabila pointe avec force détails la responsabilité de l’administrateur directeur général du FPI qu’il accuse d’avoir perçu des rétrocommissions et détourné 140 millions de dollars entre 2008 et 2014. De quoi déclencher l’ouverture d’une enquête parlementaire en janvier 2015 qui rendra ses conclusions dix mois plus tard au président de l’Assemblée nationale. Le destin industriel de la RDC est en jeu.

« Nous avons voulu épuiser la voie parlementaire pour régler le problème », dit Germain Kambinga, alors ministre de l’industrie, qui dispose de la tutelle sur le FPI. Le rapport d’enquête a longtemps été tenu au secret. Il a été débattu à huis clos en juin 2016 devant l’Assemblée nationale présidée par Aubin Minaku, un proche de Joseph Kabila, à qui l’on prête une ambition de lui succéder.

Pour tenter d’étouffer le scandale, M. Minaku a chargé un comité d’évaluation et de suivi de s’occuper du recouvrement des créances, d’éventuelles poursuites judiciaires contre les souscripteurs insolvables, comme le préconise le rapport.

C’est un document de 66 pages que Le Monde Afrique a pu consulter. Une enquête rigoureuse qui met à mal l’ambition industrielle du pays et révèle, preuves à l’appui, les pratiques corruptives de la classe politique.

Les députés devenus limiers sont parvenus à confirmer les détournements au prix de descentes à l’improviste dans les locaux du FPI et de visites des projets industriels qui ont bénéficié d’un appui à Kinshasa et à Lubumbashi, la capitale de la province minière du Haut-Katanga. Respectivement 70 et 78 % des projets n’y ont pas été réalisés. « Et les fonds perçus ne sont pas remboursés par les promoteurs ; le financement de ces projets n’a pas tenu compte des études de rentabilité et de la capacité financière des promoteurs ; les efforts de recouvrement ne sont pas perceptibles », peut-on lire dans le rapport. Les enquêteurs concluent sans ambages : « En clair, il y a détournement de fonds par les promoteurs des projets et laxisme du chef du FPI ».

Des fonds confisqués par des politiques

Selon le rapport d’enquête parlementaire, les pertes ou plutôt les détournements s’élèvent à 138 838 100 francs congolais, 98 millions de dollars. Parmi les bénéficiaires se trouvent nombre de députés et sénateurs congolais – parmi les mieux payés de la planète. Des gouverneurs, des ministres en exercice… Il y a aussi d’anciens membres du gouvernement et leurs proches.

Il en va ainsi de Tryphon Kin-Kiey Mulumba, ministre des relations avec le Parlement de 2014 à 2016, qui s’est vu octroyer un prêt de 450 000 dollars pour équiper et pérenniser l’imprimerie de son groupe de presse. Sauf que cette somme n’a pas servi à contribuer à l’industrialisation du pays. Le ministre a plutôt remboursé un précédent crédit contracté auprès d’une banque plus à cheval sur les traites. Une inteprétation que conteste Tryphon Kin-Kiey Mulumba qui assure être en procès avec le FPI depuis sept ans sur ce litige. « La machine et les intrants ont fini par être acquis par les moyens propres de mon groupe de presse, notification en a été faite au FPI, dit-il. Si détournement il y a, c’est mon groupe de presse qui en a pâti du fait du FPI. »

Son collègue, l’ancien gouverneur du Katanga (de 2001 à 2004) devenu ministre de la défense puis des hydrocarbures, Aimé Ngoy Mukena Lusa Diese, s’est vu verser 300 000 dollars. A côté de la politique, ce n’est pas l’industrie qui passionne ce professeur de philosophie à l’université de Lubumbashi qui a pourtant présenté un projet d’achat de minoterie et de camions pour sa société agricole. Sauf qu’il a investi le prêt du FPI dans la construction d’un immeuble sur une parcelle qu’il détient pour le mettre en location.

Plus au nord, dans la province du Haut-Lomami, le gouverneur Célestin Mbuyu Kabango a bénéficié de 931 528 dollars de la part du FPI pour la modernisation de sa savonnerie. Interrogé par la commission d’enquête, il a louvoyé puis a assuré que ses machines ont bel et bien été achetées mais qu’elles seraient bloquées par les douanes en Turquie. Aucune des traites de son prêt n’a été honorée.

Une liste à rallonge où affleure l’épouse d’un ministre régalien, des proches de l’ancien ministre de l’intérieur Evariste Boshab, le vice-président de la Commission électorale indépendante en charge de l’organisation des élections ou des intimes de l’administrateur délégué général lui-même Constantin Mbengele.

Coups de feu et tentatives de recouvrer les fonds

Devant la commission d’enquête, ce dernier a indiqué son peu d’emprise sur les hommes politiques. « S’ils ne réalisent pas les projets, ne remboursent pas les prêts ou ne justifient pas les subventions reçues, le FPI se trouve limité dans ces cas par l’environnement politique. Dans l’exercice des activités du FPI, il y a des décisions prises par le gouvernement que le FPI ne peut qu’exécuter », s’est-il défendu.

Au siège du FPI, quelques scènes surréalistes ont émaillé l’été 2016. En juin, le responsable de ce fonds corrompu s’est enfermé pendant trois heures pour éviter que les militaires du conseiller spécial du président Kabila pour la bonne gouvernance, contre la corruption et le blanchiment des capitaux, Luzolo Bambi, ne l’arrêtent. Fin août, son escorte n’a pas hésité à ouvrir le feu sur ces mêmes militaires venus l’interpeller. Depuis, Constantin Mbengele a été démis de ses fonctions, sans pour l’heure être officiellement poursuivi, ce qui renforce encore un peu plus le sentiment d’impunité.

Et un projet de loi a été déposé en décembre 2016 à l’Assemblée nationale, pour que le FPI bénéficie du privilège du Trésor, « soit la possibilité de saisir des biens et des comptes en banque », précise l’ex-ministre de l’industrie Germain Kambinga. Le texte doit encore être ratifié par le Parlement, dont la prochaine session est suspendue aux interminables négociations entre la majorité et l’opposition sur le partage du pouvoir et l’organisation de nouvelles élections. Un « glissement » qui ne paralyse pas seulement la vie politique.

Depuis la fin de la commission d’enquête parlementaire, les impayés ont gonflé. Ce sont 260 millions de dollars qui manquent aux caisses du FPI. Une manne largement dispersée par les élus, au détriment d’une industrialisation de la RDC qui n’a pas encore démarré.

Joan Tilouine et Xavier Monnier
Le Monde Afrique / MCN
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Asinge @ZBZ8KFW   Message  - Publié le 16.02.2017 à 09:28
Ahhhh, c'est pour cela ils chantent nuit et jour! Tolembiyotéééé, woumelacrates, le Rais désir! Donc on comprend que les élus sont complices du pillage du pays! Et ils sont malins, ne veulent pas organier les élections, car les mieux payés seront chômeurs! Pitié pour mon pays.

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Anonyme @2RZ4T7N   Message  - Publié le 15.02.2017 à 17:25
tout simplement le prédisant est idiot

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MUTU MUNENE BONGO MU @LZT6HQG   Message  - Publié le 15.02.2017 à 16:41
BAKOFUTA YANGO BOZELA, MIYIBI. PAS SEULEMENT CA, PA IMMEUBLE E TONDI NA GOMBE. TOUT CA LES BIENS MAL ACQUIS COMMISSION NA YANGO YA CNS EKOZONGA DÉPUIS 1965 TI LELO. BONGO KIN KIE MULUMBA ALOBA WUMELACRATIE TE ASI AYIBI, BA FAUX PROFFESSEUR SANS TETE, FAUSSE TETE!

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Anonyme @M84LOHP   Message  - Publié le 15.02.2017 à 15:09
Eh Mama na ngai tokufiiieeeehhhh biso ba petit peuple ya RDC. De quoi dormir débout dans ce pays. Tozo mona kaka ba immeubles lokola ba champignon, ba jeep dernière marque ... Tokufi na biso

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Anonyme @M84LOHP   Message  - Publié le 15.02.2017 à 15:03
Voici pourquoi les caciques de Kabila et lui-même ne veulent pas de Felix TSHIKEDI qui a peut-être le venin de son défunt père. Miyibi, nous allons nous en charger même jusqu'à votre troisième génération.

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Angolanho @VFSV79C   Message  - Publié le 15.02.2017 à 15:00
Comment vous voulez lutte contre la corruption avec les dirigeants corrompus en tête jusqu'au sommet de l'état, il ya de ces choses que je veux demander aux journalistes de se taire car nous sommes dans un pays géré par les hommes sans coeur, ennemis de leurs propres population (électeurs),

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Anonyme @J4TI6QP   Message  - Publié le 15.02.2017 à 14:45
ALERTE: Population de LUALABA à KOLWEZI: La POMME DE TERRE QUI SERA VENDUE A LA PLACE DE LA POSTE EST EMPOISONNE par HYPOLITE KANAMBE

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KABILA NA TSHISEKEDI @9EZU6L1   Message  - Publié le 15.02.2017 à 14:32
Ceci est le résultat du manqué de sérieux et d'amour de nos dirigeants pour les pays qu'ils dirigent. Ce constat est affligeant pour l'Afrique! Lorsque vous allez au Congo pour un investissement, la question qui vous est généralement posée est "Ngai nakolia nini?"cela montre que le bien être de la population passe en second et n'est même pas pris en compte dans la plupart des cas! Comment voulez vous avec un raisonnement pareil developer un pays. Honte à nos dirigeants!!

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Anonyme @J4TI6QP   Message  - Publié le 15.02.2017 à 13:55
Mais le ROI FAINEANT n'a même pas un petit mot à dire pour redresser cette situation de FPI: Voilà les raison du maintien de l'incompétent au pouvoir= pour mieux se servir alors que les Congolais qui ont d'initiatives ne peuvent accéder à ce crédit. Et les cerveaux tentent de concevoir les microprojet de 5 à 10 000dollars pour obtenir une assistance en Europe ou USA. KANAMBA et Van BADIBANGA ne feront rien Ils sont tous 2 incompétents. Mais la justice finira même 10ans après à ouvrir les vrais dossiers. Ex François FILLON en France

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Karl @F3SW7T7   Message  - Publié le 15.02.2017 à 13:47
De ce qui precede nous comprenons qu'il n'ya pas que le President Kabila qui veut glisser mais qu'il ya tout un groupe des grosses legumes dilapideur de l'argent du peuple Congolais qui lui donnent les raisons de Glisser ainsi se proteger contre leurs crimes Economique et financiers nous en trouvons dans les deux quands et dans la majorité et dans la recente dissidence de la majorité de justesse devenus opposition.

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Karl @F3SW7T7   Message  - Publié le 15.02.2017 à 13:37
De ce qui precede nous comprenons qu'il n'ya pas que le President Kabila qui veut glisser mais qu'il ya tout un groupe des grosses legumes dilapideur de l'argent du peuple Congolais qui lui donnent les raisons de Glisser ainsi se proteger contre leurs crimes Economique et financiers nous en trouvons dans les deux quands et dans la majorité et dans la recente dissidence de la majorité de justesse devenus opposition.

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Dino 316 @QXG7IEG   Message  - Publié le 15.02.2017 à 13:00
C'est ça gerer un pays ! L'impunité a élu domicile Lisez cet article, et vous saurez pourquoi les uns chantent Kabila désire, les autres s'accrochent à la ceni et veulent pas la quitter pour l'interêt supérieur de la nation Pour ça, ils se donnent le loisir de bloquer le processus d'applicatioon de l'accord du 31 decembre sinon ils seront poursuivis un jour si les choses changeaient.

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anaclet lubanda @W5CHYFK   Message  - Publié le 15.02.2017 à 12:58
Les plus clairvoyants feraient mieux de commencer à payer. En matière de créances, le cumul d'intérêts fini par ruiner le malin. Comme ce cas est généralisé, les "insolvables" ont intérêt à se coaliser et négocier un échéancier. Autrement, tôt ou tard ils finiront dans la misère après procès coûteux et saisies judiciaires.

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Je suis RDC @4EJDR32   Message  - Publié le 15.02.2017 à 12:58
Il faut être claire:le président de la république, sa famille et ses amis d'enfance sont bien identifiés plusieurs fois comme responsables de détournement en grande échelle au pays Il ne faut pas avoir honte de le dire. Et par là le développement de la RDC est complétement réduit à zéro.

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Jo Ali @WGRPVB2   Message  - Publié le 15.02.2017 à 12:45
Vraiment ce triste,Revolution de la midiocrite et que fait le Chef de l'Etat a ces sujets et quel est son point de vue. triste triste vraiment.

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