Le MLC au bord de l’implosion

Depuis que le MLC de JP Bemba a apposé sa signature sur les Arrangements particuliers au Palais du peuple, plus rien ne va dans ce parti. Querelles intestines, divergence sur les options politiques majeures, acharnement, clientélisme. Tous les ingrédients sont réunis pour une implosion certaine du parti cher à JP Bemba.

En effet, alors que depuis les USA où elle séjourne, la Secrétaire générale Eve Bazaïba avait déclaré que jamais le FRC ne signera les Arrangements particuliers censés définir les modalités de mise en œuvre de l’Accord de la Saint Sylvestre, et qu’elle avait qualifié cette cérémonie du Palais du peuple, de messe noire de la Majorité présidentielle et de ses alliés, le lendemain Fidèle Babala accompagné de Jacques Lungwana et Alexis Lenga vont se précipiter pour signer le document sur "instruction personnelle" de JP Bemba, a laissé entendre Babala… Un véritable camouflet pour Bazaïba.

Sur les réseaux sociaux, Gécoco Mulumba, Jean-Jacques Mamba et d’autres cadres n’hésitent pas de critiquer cette signature, même si c’est le Chairman en personne qui l'a décidé. Ils soupçonnent leur parti d’avoir marchandé et négocié à coup de dollars cette signature.

Dans tout ça que devient le pouvoir de Bazaïba, la secrétaire générale du parti nommée selon la volonté de Bemba, s’interroge une certaine opinion. A cette question, la réponse est à trouver dans le désordre qui règne au sein du MLC.

Le malaise est donc profond. Et si on n'y prend pas garde, le MLC va connaître une descente aux enfers.

Même sur le plan de la communication, les cadres du MLC n’émettent plus sur une même longueur d’ondes. Alors que le groupe à Babala prétend que c’est pour des intérêts stratégiques que le MLC a signé, d’autres y voient des manœuvres dilatoires pour satisfaire les intérêts personnels et égoïstes de certains au détriment des autres. Pourquoi refuser de participer au gouvernement et vouloir présider le Conseil national de suivi ?

La participation au Gouvernement aurait permis de résoudre les problèmes de travail de plusieurs cadres, et ainsi permettre au parti de se doter de moyens financiers capables de faire face aux futures élections. Or, au CNSA il n’y a qu’un petit groupe qui sera positionné…
Bonzi wa Bonzi sème davantage des confusions. Pour lui, le MLC a signé parce qu’il va obtenir le remplacement de ses délégués au sein des institutions d’appui à la démocratie : Ceni, et CSAC principalement…

L’opinion se demande par quels mécanismes le MLC pourra obtenir ces remplacements dans la mesure où, s’agissant de Maguy Kinkela, le CSAC a déjà réservé une fin de non recevoir, dans la mesure où l’intéressée est l’émanation de l’Assemblée nationale. S’agissant du questeur adjoint de la Ceni, les informations en notre possession font état de la position officielle de la Commission PAJ de l’Assemblée nationale, appelée à statuer sur demande de remplacement de Mme Micheline Bie, introduite au bureau du président Aubin Minaku par Fidèle Babala et Eve Bazaïba. Pour la PAJ, cette question trouve sa réponse dans les dispositions pertinentes de la Loi organique portant organisation et fonctionnement de la Ceni, et principalement en son article 22 !

Selon la lecture des membres de la PAJ, il est recommandé au MLC d’obtenir au préalable la démission volontaire de sa déléguée avant d’envisager son remplacement !

Et là ce n’est pas évident, compte tenu de l’acharnement exercé contre cette dame. Et puis on se pose la question de savoir quel est le gain politique qu’obtiendrait le MLC aujourd’hui par le remplacement de ses délégués au CSAC et à la Ceni, à quelques mois de la tenue des élections ?

Le MLC est donc au bord de l’éclatement et il importe à JP Bemba de faire un effort pour recoller les morceaux émiettés de son parti.
L’ampleur du désordre pousse déjà certains hauts cadres du parti à démissionner pour les uns et les autres de prendre de la distance avec les personnes qui sont la base de cette cacophonie.

Avec tout ce qui se passe au sein du MLC, on se pose la question de savoir qui dirige effectivement cette formation politique ? Qui décide ?
Attendons voir...