Guerre de l’or à l’Equateur : un chef de localité enterré vivant à Kotakoli

Vive tension dimanche 24 août2014 dans la bourgade de Kotakoli, dans le territoire de Mobayi Mbongo, dans la province de l’Equateur.  De  graves échauffourées ont lieu dans cette partie du pays et se sont soldées par plusieurs dégâts matériels et par mort d’hommes, notamment le chef de la localité de Mbao, qui  a été enterré vivant par de jeunes en colère. Cette information inquiétante et troublante a été confirmée au journal Le Phare au téléphone par l’Administrateur de ce territoire, qui se bat en ce moment pour remettre  le calme parmi ses administrés avant de s’occuper des meneurs de cette fronde pour les traduire devant la justice. 

En effet, selon les nouvelles parvenues hier, lundi 25 août  dans la soirée au Journal Le Phare, des jeunes-gens se sont violemment pris au chef de groupement de Dondo et ses acolytes à cause des décès suspects de jeunes  survenues ce dernier temps, des morts certainement liées à la sorcellerie. Les jeunes accuseraient les autorités coutumières de vouloir les sacrifier pour contrôler un gisement d’or.
          
Tout serait parti, explique l’Administrateur de ce territoire où se trouve le célèbre centre de formation des Commandos, de la découverte supposée ou  non d’un important gisement  aurifère. C’est à la suite de ce trésor que les tensions sont apparues entre deux groupements voisins, celui de Dondo qui compte quatorze localités  et celui de Ndekere.
          
Le groupement de Ndekere contesterait le droit du sol au groupement de Dondo où la mine aurait été découverte, au motif que ce dernier a été transplanté sur ses terres par la colonisation. Le groupement de Ndekere se considère ainsi comme propriétaire légitime de ces terres.
Ayant senti le danger et la division qui menaçait ses deux communautés villageoises qui ont toujours vécu pacifiquement ensemble l’une à côté de l’autre et où il y a eu beaucoup de mariages, l’Administrateur du territoire avait pris des mesures conservatoires interdisant  toute exploitation ou exploration minière sur ce site. Ce, en attendant que des limites territoriales entre les deux groupements soient clairement définies.    
          
C’est également par cet interlocuteur que le journal Le Phare a  appris  que deux  délégations, l’une du territoire de Mobayi Mbongo et l’autre du district du Nord Ubangi, séjournent présentement sur place afin d’essayer de ramener le calme et tirer au claire cette affaire au relent minier qui risque d’embraser et endeuiller inutilement ce coin du pays.  
          
En dehors de richesses agricoles, surtout de terres arables connues de longue date, de gens ont longtemps prétendu que la province de l’Equateur était très pauvre.
          
Malheureusement pour eux, l’histoire est en train de démontrer que cette province regorge aussi de beaucoup de richesses minières : gisements d’or, fer, diamant, pétrole, émeraude, saphir et d’autres non encore découvertes.

On se rappelle également que c’est grâce au coton, huile de palme, caoutchouc de la province de l’Equateur  que le roi Léopold II et la Belgique avaient financé la construction de l’Union minière du haut Katanga, et de beaucoup d’autres sociétés à charte. Tout le monde a encore  en mémoire l’histoire  du caoutchouc du sang, où beaucoup des villageois avaient  perdu des bras pour n’avoir pas atteint le quota fixé par le colonisateur.
          
Cependant, il faut déplorer que tout se passe, à Kotakoli comme ailleurs, en l’absence totale de l’autorité de l’Etat, comme un bien sans maître.
          
Et si réellement c’est un gisement aurifère qui est découvert, il faut espérer que l’Etat puisse contraindre les entreprises qui vont investir là-bas de tenir compte non seulement de mesures de protection de l’environnement, mais également de veiller au strict  respect du Code minier qui prévoit que tout exploitant finances des projets de développement communautaire.