Société
Dans un communiqué publié lundi 20 octobre, l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) a estimé que le gouvernement de la RDC aurait du répondre au rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) et la Monusco, en produisant des preuves contraires au lieu de s’en prendre à la personne de Scott Campbell.
L’Asadho, qui s’est dite surprise par la réaction du gouvernent congolais, a rappelé qu’elle-même avait, en son temps, déjà dénoncé les exactions sommaires et extrajudiciaires commises par certains policiers congolais impliqués dans l’opération « Likofi ».
« À l’époque, l’Asadho avait déjà demandé à l’Auditeur général des FARDC, d’ouvrir une enquête judiciaire pour identifier, arrêter et traduire devant la justice tous les éléments de la Police nationale impliqués dans les exécutions extrajudiciaires commises dans l’opération Likofi. Mais rien n’a été fait », a souligné cette ONG, qui a, par ailleurs, déploré l’impunité et l’indifférence dont les autorités congolaises ont fait preuve dans ce dossier.
Pour cette association, le gouvernement congolais devrait donc revenir sur sa décision d’expulsion de Scott Campbell; et de diligenter, en collaboration avec la Monusco et les organisations des droits de l’homme, une enquête devant documenter tous les cas de violations des droits de l’homme survenus lors de l’opération Likofi, d’identifier les victimes, et de traduire les auteurs devant la justice.
Des ONG des droits de l’homme contre la décision du gouvernement
Dans un communiqué conjoint publié le week-end, quatre-vingt quatre ONG de défense des droits de l’homme ont également condamné cette décision du gouvernement congolais d’expulser le responsable du BCNUDH. « Pourquoi le gouvernement refuserait de mener ses propres enquêtes et décide par contre d’expulser Scott Campbell pour avoir fait son travail ? », se sont interrogées ces organisations.
Pour ces organisations, étant membre des Nations unies, la RDC était tenue de respecter toutes ses obligations internationales en matière de promotion et protection des droits de l’homme, et de collaborer parfaitement avec tous les organes et mécanismes chargés de faire le suivi de leur mise en œuvre dont le BCNUDH. « La décision du gouvernement congolais constitue une atteinte extrêmement grave à la liberté d’expression qui est pourtant consacrée par la Constitution de la RDC, et aussi au droit à la justice pour les victimes des exactions imputées à certains agents de la police », ont noté ces ONG.
Ces ONG ont également rappelé que Scott Campbell n’était personnellement pas l’auteur du rapport sur l’opération « Likofi » publié par les Nations unies et considèrent, de ce fait, que la décision des autorités congolaises de l’expulser non seulement est une de formes d’absence de volonté, en la RDC, de respecter, protéger et mettre en œuvre les droits humains, mais aussi constitue une menace contre les défenseurs des droits humains dans le pays et les Nations unies dont la RDC est pourtant membre.
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