Politique
Cette longue attente paralysante pour les institutions risque d'avoir des effets néfastes sur les équilibres macroéconomiques et même sur le plan de libération de l'Est du pays.
Depuis l'annonce par le chef de l'Etat de la formation d'un Gouvernement de cohésion nationale, tout semble à l'arrêt dans la plupart des institutions nationales, la vie étant intimement liée à l'effectivité de l'Exécutif. Exception faite au Parlement.
Or, il se fait que le Gouvernement Matata est logé à l'enseigne de l'expédition des affaires courantes confirmée officiellement par une note du Premier ministre avec des instructions y afférentes. En un mot, les ministres sortants et leurs entreprises sous tutelle sont interdits de prendre des actes de disposition de quelle que nature que ce soit. En langage commun, cette décision signifie que les ministres n'ont plus de signature. Normal.
Quand on sait qu'il s'agit non d'un simple remaniement mais de l'avènement d'un autre Gavec un autre programme politique. Mais là où le bât blesse c'est en rapport avec l'attente entre le jour de l'annonce du Gouvernement et son entrée en fonction.
Cette attente est trop longue. Au point qu'en définitive elle risque d'être contreproductive alors que l'annonce du nouveau Gouvernement avait été applaudie du fait qu'il intervient à un moment crucial où les Congolais toujours sous menace de partition malgré les victoires des Fardc contre le M23 ont besoin d'être ensemble.
L'attente a des conséquences fâcheuses sur plusieurs plans. Les membres du Gouvernement, qui expédient les affaires courantes, sont dans une condition psychologique délitée qui les pousse à se tourner les pouces dans leurs cabinets. Au fait, que pourraient-ils faire sinon consacrer le plus clair de leur temps à la recherche de l'information capitale qui est celle de savoir s'ils seront maintenus dans le nouveau Gouvernement ou pas. Un membre du Gouvernement confie que les lettres venant de la Primature ne tombent plus.
Une telle situation cause au pays des préjudices inqualifiables. Cela prendrait le temps que durerait l'attente du nouveau Gouvernement. La Rdc peut-elle se permettre un tel luxe, elle qui recherche encore le cap devant la conduire au développement de sa population, c'est-à-dire son bien-être? Non. Déjà le risque de voir la dynamique économique actuelle être négativement impactée par le flottement ambiant est bien réel. Or, la cohésion nationale passe aussi par la bonne tenue des fondamentaux de l’économie.
Que faire alors? Ce que le Président Kabila aurait pu faire pour éviter au pays de tourner au ralenti comme constaté à ce jour, c'était de n'annoncer la bonne nouvelle qu'au moment où il est déjà prêt pour la nouvelle équipe. Ce qui aurait permis au Gouvernement Matata de continuer à travailler en toute quiétude.
CONCILIABULES
Car, visiblement ce n'est pas demain que l'expédition des affaires courantes prendra fin. Car, même si un nouveau Premier ministre est enfin désigné, ce n'est pas demain qu'il formera son Gouvernement. Celui-ci suivrait après plusieurs conciliabules compliqués par le fait qu'il y a désormais en lice trois parties prenantes au partage du pouvoir notamment la Majorité, l'Opposition qui a accepté et la Société civile.
Si à la Majorité, le choix serait certainement aisé du fait qu'il y a un chef au-dessus de la mêlée qui va impulser une discipline, il n'en est pas de même dans d'autres composantes où il y a plusieurs chefs qui s'estiment tous égaux, ce qui risque de faire perdurer la répartition interne. Pareil pour la Société civile, où on a vu comment des leaders se sont battus pour occuper leur unique siège à la CENI. Cette étape des désignations passées, il faudrait aller à la nomination des membres du Gouvernement puis leur installation. En tout cas l'attente est encore longue.
Dans l'opinion nationale, l'attente du nouveau Gouvernement devient lassante. Alors que dans les jours qui ont suivi l'annonce du chef de l'Etat au Congrès, la population attendait fiévreusement le nouveau Gouvernement. Elle est fatiguée.
Ce qui dilue l'effet positif qui serait consécutif à l'avènement du Gouvernement de cohésion nationale et dont aurait politiquement tiré profit le Raïs Kabila. Dans tous les cas, les membres de ce Gouvernement ne sortiraient pas de la cuisse de Jupiter. Ils proviendront de la même classe politique. La nomination du nouveau Gouvernement est d'autant plus opportune en ce moment où les FARDC volent de victoires en victoires et ont quasiment reconquis tout le territoire occupé par le M23 depuis près deux ans. Le Raïs est appelé à agir au plus vite pour mettre un terme à la semi paralysie de l’Exécutif.
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