Politique
Aujourd’hui, les dernières délibérations de la Ceni seront connues. On en saura un peu plus, enfin, sur le nombre de candidatures déclarées recevables et irrecevables. Puis, il s’en suivra une période de recours. Car, en état de cause, tout candidat invalidé a, d’après la loi électorale, le droit de s’en remettre en la compétence de la justice pour introduire et faire valoir ses moyens de défense. D’où, la Ceni appelle à l’apaisement.
Depuis le lundi 20 août 2018, la plénière de la Ceni passe au tamis les 25 candidatures à la présidentielle en vue de la publication aujourd’hui vendredi de la liste provisoire à transmettre à la Cour constitutionnelle. Le débat est houleux à la Ceni, selon les derniers échos. Sur cette liste de 25 candidatures, certains – et non de moindres – devraient être recalées. Le verdict est donc attendu avec anxiété de part et d’autre, aussi bien dans l’opposition que dans la majorité au pouvoir. C’est un premier test dans la voie des élections apaisées. La Ceni joue son va-tout, condamnée en même temps, à prendre en compte les instructions contenues dans la dernière correspondance du ministre Alexis Thambwe Mwamba. Jusqu’où la centrale électorale fera-t-elle prévaloir son indépendance ?
A la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), on est déterminé à respecter scrupuleusement le calendrier électoral du 5 novembre 2017. Après la clôture le 8 août 2018 des opérations de dépôt des candidatures à la présidentielle, l’heure est au traitement, en plénière, de 25 dossiers de candidatures réceptionnées par la Ceni.
On s’attend donc à ce que la Ceni rende publique ce vendredi, sauf imprévu, la liste provisoire de candidatures retenues à la présidentielle du 23 décembre 2018, en attendant la dernière étape de la Cour constitutionnelle.
Selon la liste brute disponible à la Ceni, depuis le 8 août 2018, jour de clôture des BRTC, ils sont au total, 25 candidats enregistrés pour la course à la présidentielle 2018.
A la veille de la publication de la cette liste provisoire, c’est la veillée dans les états-majors de différents partis et regroupements politiques. Chacun retient son souffle.
Le suspense est ravivé par la dernière correspondance du ministre d’Etat en charge de la Justice au procureur près la Cour de cassation. Dans cette lettre datée du 15 août 2018, le Garde des sceaux, note qu’ « à l’instar de son excellence M. le président de la République, qui a respecté la Constitution en ne se représentant pas, comme candidat à la magistrature suprême, pour les élections du 23 décembre prochain, tous les acteurs politiques sont tenus de se soumettre aussi bien à la Constitution qu’aux lois de la République ».
Sur cette base le ministre Thambwe indique que « les services compétents ont fait parvenir à la Commission électorale nationale indépendante, pour dispositions utiles, la liste de personnes détenant une nationalité étrangère », promettant par la même occasion que les mêmes services compétents « continuaient à faire des investigations qui pourront révéler d’autres cas relatifs aux candidatures des personnes étrangères ».
Rien qu’en se basant sur cette correspondance, la plénière de la Ceni devrait incontestablement élaguer de la liste provisoire attendue ce vendredi 24 août les candidats à la présidentielle présentant de sérieux indices d’une double, voire une multiple nationalité.
A ce stade, d’après ce qui a été donné d’apprendre hier, tard la nuit, la Ceni a travaillé d’arrache-pied sur chacun des dossiers mis à sa portée. Au bout de compte, rien, en tout cas, n’a filtré de ces délibérations qui se font, d’ailleurs, à huis clos. Mais, le moins que l’on puisse dire en vertu de quelques bribes d’informations glanées dans les milieux de la Centrale électorale, est que plusieurs candidats seront invalidés pour des raisons liées notamment, au casier judiciaire, aux pièces contenus dans leurs dossiers ainsi qu’à l’application, sans atermoiements, de la loi électorale.
Ainsi, des candidats pour lesquels la Ceni dispose de soupçons avérés d’une double nationalité pourraient être écartés de la course présidentielle du 23 décembre 2018. D’autres par contre, plus modérés, recommandent à la Ceni de faire preuve de sagesse en procédant au cas par cas. Il y va, se disent-ils, de l’urgence de créer des conditions favorables en vue des élections apaisées et inclusives. En se pliant, poursuivent-ils, aux instructions du ministre d’Etat en charge de la Justice, la Ceni renierait par la même occasion l’indépendance que lui reconnait la Constitution.
Jusque jeudi tard dans la soirée, la plénière de la Ceni n’avait pas encore, a-t-on appris, levé une option définitive. Le plus évident, confirment des sources internes de la centrale électorale, certains poids lourds de l’opposition pourraient éventuellement être exclus de la cour pour l’une ou l’autre cause. Les dernières délibérations butent à, d’un côté, l’épineux dossier de la double nationalité, et de l’autre, à une présomption de faux témoignage dans le dossier transmis à la Ceni.
Déjà, hier soir, sur des réseaux sociaux, certains noms de ces candidats en voie d’être disgraciés circulaient sous forme d’alerte et d’appel à la vigilance de la base.
Les débats et délibérations des candidatures à la présidentielle et à la députation nationale aboutiront à la publication, le 24 août 2018, à deux décisions déclarant respectivement, recevables ou irrecevables, les candidatures à ces deux scrutins.
A l’issue d’une nouvelle étape de contentieux électoral au niveau de la Cour constitutionnelle (25 août au 4 septembre 2018), une notification des arrêts sera transmise à la Ceni par la Haute Cour.
Après cette étape si cruciale, la Ceni, tenant compte des observations émises après les différents recours, publiera, le 19 septembre prochain, la liste définitive de candidats retenus pour la Présidentielle et, en même temps, pour les candidats aux législatives nationales.
Si la Ceni est sûre de boucler dans le délai toutes les étapes prévues avant les scrutins combinés du 23 décembre 2018, la publication ce vendredi de la liste provisoire de candidatures à la présidentielle vaut valeur de test non seulement sur la crédibilité de la centrale électorale mais surtout sur sa capacité à dépasser les clivages politiques dans lesquelles tente de l’entrainer la majorité au pouvoir.
Voilà pourquoi, la Ceni a lancé un appel à l’apaisement. Dans un communiqué posté sur son site, « l’Assemblée plénière de la Ceni réaffirmait son engagement à tenir les délais pour conduire la RD Congo à sa première expérience d’alternance démocratique. Une passation du pouvoir prévue le 12 janvier 2019 ».
Elle invite, par conséquent, tous les candidats qui seront invalidés à user de leur droit devant la juridiction appropriée. Telle est l’unique voie de sagesse. Agir autrement, serait le mauvais chemin qui conduirait nécessairement à des rixes et troubles inutiles qui, du reste, énerveront et enfreindront les règles de jeu édictées par la Constitution et les lois du pays.
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La Ceni toujours dans les délibérations des candidatures à la présidentielle et aux législatives nationales. (© Twitter @CeniRDC)