Afrique
En Libye, une attaque a visé, ce lundi 10 septembre, la compagnie nationale de pétrole (NOC). Le bâtiment se situe dans le centre de la capitale libyenne, Tripoli. Au moins quatre personnes sont mortes, deux civils et deux assaillants. Dix employés de la compagnie ont été blessés.
L'attaque a duré plus de trois heures. Elle a débuté à 9h lundi matin et s'est terminée vers midi et demi. Selon le ministre libyen de l'Intérieur, six personnes, des Subsahariens, ont mené l'assaut. Des photos diffusées par les forces de sécurité montrent les lambeaux d'un corps : un kamikaze qui s'est fait exploser à l'intérieur du bâtiment.
Les assaillants ont aussi utilisé des mitraillettes et des grenades. Selon des témoins, plusieurs explosions et des tirs ont été entendu dans le bâtiment. Un fonctionnaire de la NOC a indiqué à l'AFP que les attaquants portaient des cagoules et qu'ils avaient échangé des tirs avec les gardes. Une partie des employés a réussi à s'échapper par les portes arrière. Les autres, dans les étages supérieurs, ont été extraits par les secours à l'aide de grandes échelles.
La force de dissuasion, une milice à la solde du ministère de l'Intérieur et qui était chargé de la sécurité, avait encerclé le bâtiment avant d'intervenir pour mettre fin à l'attaque. Une attaque qui porte la marque de l'organisation Etat islamique, mais qui n'a pas été encore revendiquée. En tout cas, le gouvernement libyen s'est empressé d'accuser le groupe terroriste qui avait déjà, il y a quatre mois, attaqué la Haute Commission électorale.
Contexte particulier, timing étrange
Cette attaque soulève cependant plusieurs questions car elle intervient dans un contexte particulier, moins de 24 heures après la décision d'appliquer de nouvelles mesures sécuritaires dans la capitale. Mesures selon laquelle les milices ne devraient plus garder des institutions de l'Etat, comme c'est le cas actuellement.
Plusieurs analystes considèrent que l'organisation Etat islamique a profité du vide sécuritaire créé par les affrontements entre milices pour frapper la capitale, mais d'autres estiment qu’attribuer ce dernier attentat au groupe EI est une ruse qui ne convainc plus personne.
Pour l'écrivain Bachir Zobia, « l'explication de l'attaque contre la NOC ne devrait pas se limiter au seul scénario de l'EI ». D'autres vont plus loin dans l'affirmation et considère que « cette attaque est menée pour montrer l'importance des milices et la nécessité de sa présence dans la capitale pour contrer l'EI ».
Le gouvernement libyen tout comme l'ONU font la différence entre des milices officielles, à savoir les quatre milices de Tripoli et les autres, qui sont originaires des villes avoisinantes et qui sont quand même payées, elles aussi, par l'Etat.
Cet attentat intervient après le nouveau cycle de violence entre milices rivales qu'a connue la capitale libyenne qui vit actuellement une trêve fragile. Trêve qui devrait être consolidée par de nouvelles mesures sécuritaires. Selon ces mesures de l'ONU, les milices doivent abandonner la garde de toutes les institutions à Tripoli et se retirer de la capitale.
Joint par RFI, Jale Harchaoui, chercheur à l'Université Paris VIII, spécialiste de la Libye, souligne que le groupe Etat islamique a profité du contexte pour rappeler leur présence dans le pays.
C’est une présence sous forme de cellule dormante. Bien qu’on traverse des mois entiers sans la moindre manifestation de l’Etat islamique, n’importe quel expert va vous dire qu’il est impossible de dire qu’il n’y a pas d’Etat islamique présent dans Tripoli.
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De la fumée devant le bâtiment de la Compagnie nationale de pétrole à Tripoli, Libye, victime d'une attaque ce lundi 10 septembre 2018. © REUTERS/Hani Amara