Monde
Au lendemain d'une troisième journée de mobilisation des "Gilets jaunes" à travers la France et émaillée de violences à Paris, une réunion d'urgence est prévue dimanche à l'Élysée. L'opposition critique la gestion de la crise.
Attendu sur le sol français en fin de matinée en provenance du sommet du G20 en Argentine, Emmanuel Macron a convoqué, dimanche 2 décembre, une réunion d'urgence à l'Élysée au lendemain des scènes de guérilla urbaine à Paris qui se sont déroulées lors de la mobilisation des "Gilets jaunes", devenue une crise politique majeure.
Le chef de l'État doit retrouver le Premier ministre Edouard Philippe, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, et "les services compétents" pour tenter de trouver une réponse à un mouvement qui semble avoir échappé à tout contrôle.
Samedi soir, alors que des voitures brûlaient en plein Paris, Emmanuel Macron a déclaré depuis Buenos Aires qu'il "n'accepterait jamais la violence". Selon lui, celle-ci n'a "rien à voir avec l'expression d'une colère légitime", celles des "Gilets jaunes" protestant au départ contre la hausse des carburants et la baisse du pouvoir d'achat.
L'ampleur des violences, qui ont fait une centaine de blessés, a conduit Edouard Philippe à annuler son déplacement en Pologne pour le sommet sur le climat COP 24. Il s'est rendu dès samedi soir dans un commissariat parisien pour remercier les forces de l'ordre.
La réponse de l'exécutif a été samedi celle de la fermeté. "Les coupables de ces violences ne veulent pas de changement, ne veulent aucune amélioration, ils veulent le chaos. Ils seront identifiés et tenus responsables de leurs actes devant la justice", a insisté Emmanuel Macron, alors que Christophe Castaner n'a pas écarté la possibilité d'instaurer l'état d'urgence.
Dimanche matin, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a une nouvelle fois écarté un changement de cap de l'exécutif face à la crise des "Gilets jaunes", demandant "un peu d'union nationale" autour des forces de l'ordre après les violences à Paris. "On a dit que nous ne changerions pas de cap. Parce que le cap est le bon", a réaffirmé Benjamin Griveaux sur BFMTV.
L'opposition sur les rangs
L'opposition et une partie des "Gilets jaunes", mouvement protéiforme sans structure ni leader clairement désigné, réclament, pour leur part, un geste fort au gouvernement, à commencer par un moratoire ou un gel de la hausse des taxes sur les carburants.
À droite, le président des Républicains, Laurent Wauquiez, a réitéré son appel à un référendum sur la politique écologique et fiscale d'Emmanuel Macron.
Marine Le Pen a, quant à elle, demandé à être reçue par Emmanuel Macron avec les autres chefs de partis politiques d'opposition.
À gauche, le patron du PS, Olivier Faure, a, lui, réclamé des États généraux sur le pouvoir d'achat. Benoît Hamon, leader de Génération-s, a pour sa part demandé un dialogue national avec les "Gilets jaunes", les syndicats et les ONG sur le pouvoir d'achat, la répartition des richesses et la transition écologique.
Quant à Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de la France insoumise, il a appelé à rétablir l'impôt sur la fortune, tout en applaudissant "l'insurrection citoyenne" qui "fait trembler la macronie et le monde du fric".
Face à ces revendications, pour la plupart sur la table depuis plusieurs jours, le gouvernement est jusque-là resté inflexible.
Samedi soir, Christophe Castaner a seulement reconnu que le gouvernement s'était "planté sur un certain nombre de séquences de communication et de pédagogie, notamment sur l'enjeu de se sortir du tout pétrole".
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