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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Brexit : le redoutable piège des Vingt-Sept aux Britanniques

2019-03-22
22.03.2019
2019-03-22
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Brexit : le redoutable piège des Vingt-Sept aux Britanniques

Un nouveau calendrier a été accepté jeudi soir par la première ministre britannique, Theresa May. Le Royaume-Uni devra décider, au plus tard le 12 avril, s'il quitte l'Union européenne.

Il leur aura fallu de longues heures pour se mettre d'accord. Mais, au final, la solution sur laquelle se sont entendus les Vingt-Sept jeudi soir et qui a été acceptée dans la foulée par Theresa May, est redoutable pour les Britanniques. Deux options ou scénarios alternatifs leur ont été proposés.

Premier scénario somme toute assez improbable : l'accord de retrait est voté à la Chambre des Communes dans les prochains jours et Theresa May bénéficie alors automatiquement d'un report du Brexit jusqu'au 22 mai pour lui permettre de faire ratifier les textes au Parlement. Second scénario : l'accord ne passe pas et le Royaume-Uni a alors jusqu'au 12 avril pour proposer un nouveau projet aux Vingt-Sept ou quitter l'UE sans accord.

Cette échéance du 12 avril n'a rien de fantaisiste ou d'artificiel puisqu'elle correspond à la date limite jusqu'à laquelle le gouvernement britannique peut prendre un décret pour participer aux élections européennes. « Si vous décidez de ne pas organiser des élections, vous ne pourrez plus être là au-delà des élections européennes quoiqu'il advienne », a résumé le président français Emmanuel Macron à la sortie de la réunion. Un diplomate européen analyse les choses de la manière suivante : « Nous avons réduit les choix possibles pour les Britanniques. Avant, nous avions le vote de l'accord de retrait, la sortie sans accord ou la participation aux élections. Maintenant, c'est soit la sortie soit la participation aux élections. »

Or, la participation éventuelle à ces élections européennes n'est pas une mince affaire pour un pays qui a demandé à quitter l'Union. Comment imaginer que les brexiters puissent l'accepter ? Theresa May serait alors face à une décision éminemment politique. Soit elle fait le choix de son parti et ne convoque pas d'élections. Dans ce cas, la sortie du Royaume-Uni interviendrait, selon une source, « au plus tard le 22 mai » et le « no deal » serait en vue. Soit, elle décide de convoquer des élections et tente alors de sceller un accord transpartisan auquel elle n'a, jusqu'à maintenant, jamais voulu se résoudre. Avec peut-être à la clé, une probabilité plus grande de faire enfin adopter l'accord de retrait.

Clarification politique

La solution proposée par les Vingt-Sept contraint de fait les Britanniques à une clarification politique. Elle met une pression maximale sur Londres mais aussi sur Theresa May qui, au final, pourrait être poussée à partir. Les Européens ont-ils placé un couteau sous la gorge de la première ministre britannique ? « Absolument pas, réagit une source européenne. Nous l'aidons à faire monter la pression sur les brexiters ». Ce que Theresa May a effectivement fait à l'issue du sommet. « Nous sommes désormais à l'heure de la décision », a-t-elle déclaré, précisant ne pas envisager que le Royaume-Uni prenne part aux élections européennes de la fin mai.

La solution retenue permet aussi aux Vingt-Sept d'éviter un sommet de crise la semaine prochaine tout en reprenant la main sur le calendrier. En effet, si le schéma retenu fonctionne comme ils le souhaitent et si aucun grain de sable ne vient gripper la mécanique, les dirigeants européens seront fixés sur les intentions des Britanniques au plus tard le 12 avril. « C'est le nouveau 29 mars », estime une source européenne. D'ici là, « toutes les options resteront ouvertes », a indiqué dans la soirée le président du Conseil Donald Tusk, affirmant que « le gouvernement britannique aura toujours le choix d'un accord, d'un non-accord, d'une longue prorogation ou de la révocation de l'article 50 ». Tusk veut croire que tout est possible alors qu'au Royaume-Uni, une pétition en ligne demandant au gouvernement de renoncer au Brexit avait dépassé jeudi les deux millions de signatures.

Longues tractations

Si la réunion à Vingt-Sept a été aussi longue, c'est parce que la prestation de la première ministre britannique n'a absolument pas convaincu ses homologues jeudi après-midi. Durant près de deux heures, elle a répondu à leurs questions sans jamais parvenir à les convaincre. « Elle parlait comme si elle était aux Communes ou à la télévision », rapporte une source européenne. Face aux doutes de May et devant son incapacité à les convaincre qu'elle avait effectivement un nouveau plan en tête, les Vingt-Sept ont pris conscience que l'UE allait tout droit vers une crise européenne autour du Brexit. Ainsi, Emmanuel Macron aurait déclaré à ses homologues qu'avant de venir à Bruxelles, il pensait que May n'avait que 10 % des chances de remporter le vote. Et, qu'après l'avoir écouté, ses chances étaient tombés à cinq pour cent. Ce à quoi Donald Tusk aurait réagit, expliquant au président français qu'il le trouvait « très optimiste ».

De longues tractations ont ensuite commencé. D'abord pour savoir si cette date du 22 mai, qui avait la préférence de la Commission, convenait aux uns et aux autres. Un tour de table a donc été organisé, au cours duquel les avis se sont révélés très divergents. Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a plaidé pour un report au 30 juin comme l'avait demandé initialement Theresa May dans sa lettre à Donald Tusk. Son homologue portugais, Antonio Costa, raconte un diplomate européen, « souhaitait adresser un signal positif aux Britanniques et voulaient une extension longue ». Emmanuel Macron a proposé un extension au 7 mai, très éloignée donc des élections européennes. « Mais, d'autres ont répondu que cette date était trop proche du sommet de Sibiu » prévu le 9 mai, raconte une source européenne. Quant à Angela Merkel, elle était d'avis de rester sur le 22 mai.

« C'était direct mais c'est comme cela que les chefs d'Etat et de gouvernement argumentent toujours », une source diplomatique au Figaro

Constatant que les Vingt-Sept n'avanceraient pas, Emmanuel Macron aurait alors mis sur la table la proposition des deux scénarios finalement retenues : celui du 22 mai et celui du 12 avril. Une proposition qui, selon des sources françaises, aurait été conçue quelques heures avant le sommet. Le président de la République en avait préalablement parlé à plusieurs dirigeants, dont la chancelière allemande et le premier ministre néerlandais Mark Rutte. Les échanges auront, au final, duré près de 5 heures, 7 heures si on ajoute le grand oral de May. Ont-ils été rudes ? En tout cas, la réunion n'a pas commencé sous les meilleurs auspices. « Donald Tusk a été extrêmement agacé qu'Angela Merkel et Emmanuel Macron arrivent avec vingt-cinq minutes de retard et ne l'a pas caché », confie une source européenne. « Tusk a commencé sans les attendre et il a eu raison, confie un responsable européen. Ça arrive que des dirigeants soient en retard. Mais il faut un peu de discipline. Si tout le monde fait ça... ».

Est-ce au cours de cet entretien bilatéral que la chancelière allemande aurait fait part de ses doutes au président français ? Probablement. Selon le Financial Times, elle aurait fait valoir « qu'ils seraient sévèrement jugés par l'histoire s'ils permettaient une fracture chaotique avec la Grande-Bretagne ». « Ils ont juste débattu sur le sujet. Il n'y avait rien de rude ou d'agressif. C'était direct mais c'est comme cela que les chefs d'Etat et de gouvernement argumentent toujours », tempère une source diplomatique. « Il n'y a pas eu de combat », assure une autre. Quoi qu'il en soit, il y a bien un début de fissure entre les Vingt-Sept. D'un côté, ceux qui sont prêts - ou se disent prêts - à assumer une sortie sans accord du Royaume-Uni. De l'autre, ceux qui ne veulent pas prendre cette responsabilité. Selon un diplomate, l'accord trouvé jeudi ménagerait les uns et les autres.

« La logique de ce qui a été décidé, explique-t-il, permet de renvoyer la responsabilité du « no deal » à Londres sans avoir à réunir un sommet de crise pour rien la semaine prochaine ».

Comme le redoutait Donald Tusk, le Brexit a bel et bien chamboulé le programme du Conseil européen. Les discussions cruciales sur les relations UE-Chine, qui étaient prévues pour le dîner de jeudi soir, ont été reportées à ce vendredi. « L'horloge tourne non seulement sur le Brexit, mais également dans d'autres domaines », a déclaré Jean-Claude Juncker jeudi, peu avant minuit.

Anne Rovan
Le Figaro
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