A la plénière du vendredi 07 juin, à l'Assemblée nationale, on a assisté à une escalade verbale des députés du Front commun pour le Congo (FCC) contre le président de la République Félix Tshisekedi
Les députés du FCC ont profité de la motion incidentielle de leur collègue Mondole du Mouvement de libération du Congo (MLC) sur l'inconstitutionnalité des ordonnances portant nomination des mandataires à la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) et la Générale des carrières et des mines (Gécamines), pour tirer à boulet rouge sur le président de la République pourtant irresponsable devant le parlement.
En dépit de l'intervention du député Christophe Lutundula du G7 et un des rédacteurs de la Constitution de février 2006, pour rappeler aux uns et aux autres que les actes posés par le chef de l'État ne sont pas attaquables à l'Assemblée nationale, la présidente de l'Assemblée nationale n’a pas usé de ses prérogatives pour couper court au débat qui prenait des allures inquiétantes à l’hémicycle au point d’outrager le chef de l’Etat. « Le chef de l'État a signé ces ordonnances à l'état d'inconscience », avait lâché Charles Nawej, un député du FCC.
Les dessous des cartes
En regardant de près, on constate vite que le débat sur la légalité des ordonnances signées par le chef de l’Etat n’était qu’un prétexte. D'après certaines indiscrétions glanées au Palais du peuple, le contrôle de la Gécamines est la pomme de discorde.
En effet, le FCC est frustré de voir le chef de l'État dépouillé Albert Yuma, Président du Conseil d’administration de la Gécamines, de tous ses pouvoirs en nommant un proche de Danny Banza de G7, Sama Lukonde, DG de cette manne minière congolaise.
Dans son compte Twitter, le porte-parole du président de la République s'interroge sur le fait que la Gécamines paie 20 millions de dollars d'impôts chaque année alors que cette société minière reçoit la redevance de contrats d'une vingtaine de multinationales. Où va l'argent ? On comprend pourquoi l'ordonnance dépouillant Yuma de ses pouvoirs exorbitants dérange, révèle Kasongo Mwema Yamba Y’amba.
Ca finira par se savoir. La GCM ne paie que 20 millions de $ d'impôts chaque année. La même GCM reçoit la redevance de contrats d'une vingtaine de multinationales. OÙ VA L'ARGENT ? On comprend pourquoi l'ordonnance "dépouillant" YUMA de ses pouvoirs exorbitant dérange.
— Kasongo Mwema Yamba Y'amba (@mwema_y) 10 juin 2019
Pour la SNCC, le FCC craint que les nouveaux dirigeants, le duo Gabriel Kyungu - Fabien Mutomb fassent l'autopsie de plus 400 millions de dollars investis pendant 5 ans par la Banque mondiale pour le redressement de cette entreprise.
MEDIA CONGO PRESS / mediacongo.net