Politique
Depuis que le gouvernement central a déposé devant le bureau de l’Assemblée nationale, le projet de loi portant révision constitutionnelle, il y a un peu plus de deux mois déjà, ce dossier a soulevé des débats controverses au sein de la classe politique congolaise. Et ces débats était surtout relancés quand il y a deux semaines, le secrétaire général du PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie) au cours d’une conférence de presse, a sollicité que la révision constitutionnelle soit soumise au référendum populaire.
L’opposition en première ligne dans le front de refus, a tout de suite réagi pour dénoncer ce qu’elle a appelé les manœuvres du pouvoir en place pour se maintenir et pérenniser le mandat de Kabila. Son problème, que l’article 220 ne soit pas amendé. C’est en fait lui qui fait problème.
Des juristes et autres légalistes estiment que cet article est verrouillé et ne saurait être amendé. Question de sauver et de sauvegarder la démocratie que le peuple a acquis chèrement. D’autres spécialistes par contre estiment que la Constitution contient lui-même le mécanisme dans sa révision, l’article 218. Et ne pas la réviser, est même anticonstitutionnel.
Devant toutes ces réalités, quelle attitude adopter et quelle voie suivre ? C’est là toute la problématique. Mais des observateurs avisés et sans couleur politique, pensent que le Congo démocratique a toutes les raisons du monde de réviser la Constitution actuelle. Et pour quelle raison ?
Ceux qui soutiennent cette thèse, estiment que quand les acteurs politiques, belligérants de l’époque, sont allés à Sun City, ce n’était pas pour produire la Constitution. C’était plutôt pour dialoguer et mettre fin à la guerre et à la balkanisation du pays. La Constitution qui n’était pas à l’ordre du jour, leur était imposé par les grandes puissances à Sun-City.
Selon certaines indiscrétions, le texte de cette Constitution aurait été rédigé à l’Université de Liège en Belgique. Que les participants au Dialogue inter-congolais allaient avalisé.
Cette Constitution est devenue évidemment nôtre après le référendum organisé en décembre 2005 et promulguée en février 2006.
Cette loi fondamentale contient beaucoup d’imperfections. Il est des choses qui ne collent pas du tout aux réalités et aux intérêts des Congolais. A titre exemplatif, l’article en rapport avec la nationalité qui dit qu’elle est unique et exclusive. Cet article est tout simplement contre-productif. Pourquoi les Congolais de la diaspora basés en Europe, Amérique, Angola, (…) c’est eux qui enterrent nos morts. C’est encore eux qui aident nos jeunes à se marier. C’est eux qui aident à faire pousser nos chantiers etc.
Ouvrir la nationalité congolaise
Alors pour faciliter leur séjour à l’étranger, ces congolais acquièrent la nationalité des pays d’accueil. Si Dieu les bénit, ils reviennent au pays avec des moyens conséquents et des partenaires intéressés pour investir, ils sont malheureusement traités comme s’ils étaient Français, Belges, Américains ou Suisses… avec toutes les tracasseries qui accompagnent ce genre des démarches.
Ça fait que, découragés, ces congolais devenus Français ou Marocains, rentrent avec leurs projets et fonds. Et c’est le pays qui perd. Alors que si la loi autorisait la double nationalité, ces compatriotes n’allaient peut-être pas subir ce sort et allaient investir et donner de l’emploi aux congolais.
Voilà pourquoi, ces observateurs avisés pensent qu’il est plus intéressant que cet article soit amendé et que la nationalité congolaise soit ouverte. Le pays ne perd rien un citoyens a double ou triple nationalité. Bien au contraire.
Beaucoup de dirigeants même au sommet de l’Etat dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest ont la nationalité française. Cela n’a jamais handicapé le fonctionnement de ces pays frères.
Ensuite, si jamais on appliquait cet article en rapport avec l’unique nationalité, le pays risque fort de fermer les deux chambres de son Parlement où une bonne détient des nationalités étrangères. Et qu’est-ce que le pays perd en autorisant la double nationalité ?
Deuxièmement, l’article qui crée 26 provinces est également contre-productif. Car déjà avec les 11 provinces, le gouvernement central peine à octroyer les 40 % dûs aux provinces. Mais avec 26 provinces qui auront 26 gouverneurs, 26 vice-gouverneurs et 26 Assemblées provinciales, sans compter leurs cabinets. Où trouvera-t-on l’argent d’abord pour leur fonctionnement. Et qu’est-ce que Kinshasa va rétrocéder à ces provinces qui, au départ n’ont pas d’infrastructures, pas d’entreprises ni même des grandes écoles ou hôpitaux etc. Cet article aussi doit être amendé si pas carrément élagué. Il y a beaucoup d’articles de cette Constitution qui méritent d’être révisée. Ce n’est pas seulement le 220.
Les congolais dans ce débat, ne devraient pas mettre trop de passions. Ils devraient voir les choses froidement et suivant le temps, suivant l’intérêt du peuple et non en fonction des individus parce que les hommes passent et la vie continue.
Et si deux articles sont amendés, ça s’appelle déjà révision constitutionnelle. L’on ne devrait pas avoir peur de ce projet. C’est le peuple congolais qui gagne. Mais l’on constate malheureusement que les violons entre déjà les membres de la majorité présidentielle ne s’accordent pas. Et si au niveau des débats, les acteurs politiques ne s’accordent pas, ils devraient s’asseoir autour d’une table. S’ils n’harmonisent pas, l’organisation du référendum populaire est la seule issue qui restera. Parce que après tout, le peuple reste souverain. Et devra en ce moment trancher.
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