Société
Au Sud-Kivu, une assemblée générale des enseignants est annoncée pour ce mercredi 2 octobre 2019 pour se prononcer sur la poursuite ou non de la grève.
A Kinshasa, le Synecat condamne tout arrêt de travail non décrété par lui.
Il s'observe depuis la rentrée scolaire le 2 septembre dernier, un malaise traduit par un arrêt de travail dans certaines grandes écoles conventionnées catholiques en RD Congo. Pas un scoop de Forum des As. La mesure de gratuité de l'enseignement de base dans tous les établissements publics, décrétée à la veille de l'année scolaire 2019-2019 par les nouvelles autorités du pays, serait la principale cause de cette situation déplorée aussi bien par de nombreux parents d'élèves que par les autorités politico-administratives.
A Kinshasa, par exemple, un arrêt de travail a été observé depuis hier mardi 1er octobre au collège Boboto géré par les Jésuites. Contactés par Radio Okapi, les enseignants de cet établissement scolaire justifient leur décision par les difficultés de fonctionnement subséquentes à la mesure de la gratuité de l'enseignement de base.
Cependant, le Syndicat national des enseignants catholiques (SYNECAT) hausse le ton pour condamner tout mouvement de grève déclenché unilatéralement par les écoles. Jean-Bosco Puna, président du Synecat, reconnait volontiers aux enseignants, le droit légitime de manifester leur mécontentement pour faire valoir ce qui leur revient. Néanmoins, il rappelle tout débrayage doit être une décision prise au terme d'une Assemblée générale du syndicat. Et donc, pas une initiative des écoles.
" La grève est décrétée par le syndicat. Le faire tel que les écoles sont en train de le faire de manière isolée, au moment où tous savons que ces établissements scolaires n'allaient jamais en grève en temps normal, parce qu'elles se nourrissaient de l'argent des parents, nous condamnons cela. Je crois que ça c'est une entorse", ponctue l'inamovible président du Syndicat, Jean Bosco Puna. Le même.
En dépit des couacs observés çà et là, le numéro 1 du syndicat des professionnels de l'enseignement d'écoles du circuit catholique en RD Congo, note que dans l'ensemble, les enseignants sont à l'œuvre, parce que dès le départ, ils ont accepté le sacrifice. Mais jusqu'où iraient les enseignants catholiques dans leur sacrifice ? Là est donc la question. Et même toute la question.
VIVEMENT UNE COMMISION PARITAIRE
"Casser le thermomètre n'est pas la meilleure façon de faire baisser la température", disait feu José Artur, célèbre comédien français et animateur vedette de l'émission radiodiffusée Le Pop club. Partant de cette sagesse, le malaise actuel dans certaines écoles catholiques doit être analysé dans une approche holistique. Que ces établissements en arrivent là, on devrait s'interroger sur le vrai mobile de leur mécontentement, plutôt que de prendre des raccourcis don le seul mérite serait de jeter de l'opprobre sur des collèges dont la qualité de l'enseignement rime avec l'organisation.
Compte tenu des remous actuels dans certaines grands écoles catholiques et qui qui pourraient provoquer un effet domino, Jean Bosco Puna invite le Gouvernement à convoquer une rencontre de la Commission paritaire pour tirer au clair les modalités de la gratuité de l'enseignement de base. " Tous les parents savent que l'accès à l'éducation est un droit fondamental. Il faut absolument que l'Etat puisse s'acquitter. Et nous travaillons pour consolider la mesure de la gratuité de l'enseignement qui vient d'être instaurée. Maintenant, il appartient à l'Etat congolais de donner les moyens", martèle le même syndicaliste.
LES ENSEIGNANTS DU SUD-KIVU EN ASSEMBLEE GENERALE
L'arrêt d'activités observé dans certaines écoles conventionnées de Kinshasa est loin d'être un fait isolé. Bien au contraire. Au Sud-Kivu, province située dans la partie Est du pays, les enseignements ne se donnent pas dans la plupart des écoles concernées par la gratuité de l'Enseignement de base. Cas des établissements conventionnés catholiques et protestants. Une assemblée générale des enseignants est prévue ce mercredi pour que finalement, les grévistes lèvent une ultime option. Il s'agira donc de se décider s'ils devront poursuivre la grève ou carrément l'arrêter.
Les grévistes sont partagés au sujet de la poursuite ou non de ce mouvement. Selon radio okapi, les enseignants de la ville de Bukavu conditionnent la reprise des activités scolaires par la paie, dans un premier temps, de l'équivalent du montant de la prime qui leur a toujours été octroyée. Par contre, leurs collègues d'autres territoires de la province souhaitent la levée du mouvement de grève pour, disent-ils, "accorder au chef de l'Etat l'occasion de matérialiser ses promesses d'améliorer les conditions sociales des enseignants. "
Dans la même veine, on apprend que certaines organisations citoyennes et ainsi que certains partis politiques tirent des flèches empoisonnées en direction des enseignants en grève. L'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) au Sud-Kivu invite les enseignants à " ne pas prêter le flanc aux personnes qui, selon elle, cherchent à court-circuiter la vision du Président de la République. "
Les mouvements citoyens exigent la démission collective des enseignants qui ne veulent pas travailler. De son côté, l'intersyndical de l'Union nationale des travailleurs du Congo (UNTC) qualifie la grève des enseignants du Sud-Kivu de sauvage, expliquant qu'elle n'a pas respecté la procédure requise.
Rappelons qu'au cours d'un entretien téléphonique le jeudi 12 septembre avec Forum des As, le coordonnateur national des écoles conventionnées catholiques avait déclaré que s'il existe des structures ecclésiastiques qui ont mené le combat de la reprise en charge de l'enseignant par l'Etat, à la première ligne du front se trouve la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).
" A plusieurs reprises, les prélats catholiques n'ont de cesse d'inviter les différents gouvernements qui se sont succédé au pays, à reprendre leur statut d'employeur de l'enseignant du secteur public. A maintes occasions, l'épiscopat congolais a tiré la sonnette d'alarme des effets pervers de la fameuse contribution des parents d'élèves à la prime des enseignants. Aujourd'hui que l'Etat congolais a décidé de rendre effective, la gratuité de l'enseignement de base dans tous les établissements publics, conformément aux prescrits de l'article 43 de la Constitution en vigueur en RD Congo, personne ne comprendrait que les mêmes évêques qui ont longtemps milité pour cette cause, puissent encore s'y opposer", avait déclaré l'abbé Noël Ntunga.
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