Billy Makela : « Aucun artiste musicien n’a quitté Katanga Award, parce que c’est une fierté pour la province du Haut Katanga »

Certains gagnants des précédentes rencontres l’accusent d’endosser des avantages des sociétés brassicoles en leurs noms, d’autres lui réclament des enveloppes en plus des trophées. Au cœur de plusieurs polémiques et accusé de se faire de l’argent sur le dos des artistes dont il promeut les talents à travers la vitrine katangaise, Katanga Award, Billy Makela, initiateur et patron de la soirée de gala qui prime les performances est, pour le 11e rendez-vous annuel, sorti de son silence. Media Congo Press (MCP) l’a rencontré. Entretien.

MCP : Billy Makela, les talents que vous promouvez vous accuse de vous servir gracieusement des enveloppes leurs destinées.  Que répondez-vous ?

BM : sans minimiser ce qui se passe sur la ville de Lubumbashi, vous verrez dans les bureaux de plusieurs personnes les diplômes voire les trophées. Posez la question à ces gens-là, s’ils reçoivent quelque chose derrière ça. En termes de mérite, en tout cas personne… Les sponsors nous assistent pour organiser la soirée et ils nous offrent les services. La soirée nous coûte énormément en termes de budget. Les services que nous offrent les sponsors, c’est de l’argent, mais en termes de service. Il y a Mufankolo, un dramaturge Lushois qui a eu une voiture, Alex Zangul un animateur télé notamment avait reçu une voiture de la part d’un sponsor qui s’appelle Dédé Mupasa, etc. On a demandé aux partenaires de faire quelque chose.

MCP : en 2017, une séquence vidéo de 4 minutes avait traité de manipulateur les organisateurs de Katanga Award. Vous êtes-vous  senti interpellé ?

BM : je n’ai jamais eu le temps de répondre à cette polémique. D’ailleurs, c’est un garçon que j’apprécie beaucoup. C’est un artiste qui a fait une marque. Ici, on ne parle pas de noms, on évoque la chanson de l’année. Il fait son nom à l’époque, mais nous avons une réalité devant nous. Me traiter de manipulateur, c’est très faux !!! Dans aucune lettre, Katanga Award a cité le nom d’un gagnant. Même lorsque Youssoupha et Gaz sont venus, c’était une surprise. Les gens nous suivent parce que nous sommes une vitrine. L’artiste est libre de dire ce qu’il veut.

MCP : où en sommes-nous avec les promesses faites aux gagnants de la 9ème édition ? Un voyage à Bruxelles à Agressivo, l’ancien commissaire de la culture et des Arts par le bureau de Wallonie Bruxelles Lubumbashi, et une voiture à un chroniqueur par Serge Konde.

BM : les promesses des partenaires n’engagent pas Katanga Award. Nous avions posé la question à la Brasimba au travers son directeur de Marketing à propos de la promesse de l’artiste musicien Agressivo. Il devrait en principe recevoir un bon de boisson avant d’organiser la célébration et notre partenaire avait tenu à sa parole. Bizarrement, c’est l’artiste qui aurait exigé de l’argent à la place du bon. Je suis allé à BWB, la dame m’a dit ceci : l’artiste avait droit à une formation, et c’est à l’issue de cette formation qu’il y aurait des voyages à l’extérieur. Pour preuve, il y a deux ou trois artistes qui sont partis en Belgique après la formation. Monsieur Agressivo n’a pas été au Bwb pour solliciter sa formation, je pense, c’est un problème de compréhension ou de la langue française. Alors qu’à la neuvième édition, l’artiste était heureux de prester en scénique et a reçu des cadeaux.

MCP : est-ce que le gouvernement provincial vous soutient, si oui, à quelle hauteur ?

BM : le gouvernement nous soutient depuis notre troisième édition, il nous soutient avec le peu dont il peut disposer… je ne sais exact dans les estimations.

MCP : Katanga Award a des sponsors qui contribuent en service. Le souci majeur des artistes lushois est de bénéficier d’une enveloppe en guise de récompense. Avez-vous pensé à y répondre ?

BM : on y pense déjà. Ce n’est pas parce qu’il y a des revendications de Agressivo ou de RJ Kaniera, ceux qui ont reçu des cadeaux avant, c’est parce que Katanga Award était intervenu. Mais cette fois-ci, chaque gagnant de la catégorie visible aura une enveloppe, comme nous a promis notre commissaire de la culture et des arts.

MCP : pensez-vous reconquérir les artistes qui ont quitté Katanga Award ?

BM : personne n’a quitté Katanga Award. C’est au public de ne plus voter pour quelqu’un… Nous demanderons aux chaînes de télévision de ne plus classer les artistes dans les hits. Lorsque l’artiste musicien Fitch one avait gagné, il avait eu un contrat avec la Bralima, il fallait qu’il puisse vous le dire.

MCP : est-ce que les résultats de vos sondages sont accessibles ?

Billy M : exactement ! On a répondu à la préoccupation de tous de voir qui votent en premier. Les résultats sont disponibles sur notre site. Cette année, on a laissé la visibilité de tendance. Pourquoi seulement ceux qui sont dans une mauvaise posture continuent à nous critiquer.

MCP : en perspective…

BM : notre souci c’est d’amener nos artistes à faire mieux que Fally Ipupa, que nos artistes deviennent internationaux. Inno’s B et Gaz Mawete sont passés par des concours pour qu’ils soient connus. Pour nous, la compétition est ouverte, celui qui désiste peut dire à ses fans de ne pas voter pour lui… c’est ça même la logique. Et nous à notre niveau, nous constatons qu’il a été voté allons le récompenser. En fin,  on verra s’il va boycotter le prix. Katanga award est une fierté de la province, ce n’est pas un événement de Monsieur Billy Makela.