Musique
Le nouvel album sera présenté à Kinshasa le 29 novembre et le 13 décembre. « La philosophie de cet album est de permettre aux Congolais, entre eux, d’écouter leurs sonorités en accordant une place de choix aux instruments et instrumentistes », a expliqué le professeur Michel Ngongo, musicologue et auteur de l’album « +243 » qui est sa deuxième œuvre du genre, après « Réflexion »,sorti en août 2018.
L’album instrumental « +243 » contient 10 titres,basés sur la musique congolaise. Parmi les 10 titres figurent «Soki nayebaka », « Kin nostalgia », « Mboka mboka », « Tetela », « Kin sourire » et « Kivu ».
Dans la chanson « Kin Nostalgia », le professeur Michel Ngongo revisite la musique danse des années 60 aux années 90. La chanson est un hommage rendu aux pionniers du rythme seben dans la musique congolaise tel que Manuaku Waku Pépé Felly. Selon l’auteur de l’album, ce retour ne vise qu’à informer les générations actuelles qui accordent plus l’importance aux machines qu’aux hommes pour produire des sons (allusion faite aux Beatmakers ). Cet album met ainsi en valeur les musiques congolaises de plusieurs horizons. « Le Congo est uni dans sa diversité. Cela se constate dans les origines de la musique aussi. Quand vous écoutez de la musique kasaïenne, vous savez repérer son origine et c’est la même chose pour la musique du Bandundu. Mais ça reste de la musique congolaise avant tout », a déclaré Michel Ngongo. Ce dernier a préféré mettre l’image d’un instrument de musique sur la pochette de l’album au lieu de son propre visage. Selon lui, la présence des visages des personnes sur les pochettes empêche la consommation objective des produits des artistes surtout des musiciens. Le plus utile, selon lui, c’est l’écoute et pas le nom.
Une réponse à l’afrobeat ?
Un album entier avec des rythmes congolais est-il une réponse à la vague actuelle de l’Afrobeat ? « J’ai commencé à développer une pensée sur ce rythme pour savoir s’il va résister avec le temps. Les Franco, Kalle Jeff, Kester, etc. ont produit des œuvres qui ont résisté au temps. Avec le système des afro, l’homme n’est plus au centre, mais c’est la
machine qui commence à commander. Avant, on parlait des instrumentistes qui accompagnaient la musique. Ce n’est plus le cas pour le moment. D’ailleurs, des concepts tels que musique du monde, World music, afrobeat sont creux», constate Michel Ngongo.
En outre, le musicologue affirme que toutes les musiques ne se consomment pas de la même façon, car il faut juste se placer dans de bonnes conditions pour mieux capter le message.
A ce sujet, le titre « Kivu », déjà disponible sur les plateformes de téléchargement est un hommage aux Congolais disparus dans ce coin de la république, comme il en a été le cas dans le titre « Beni » contenu dans le premier album instrumental.
« Chanté pour moi n’est pas une priorité. Je ferai recours aux vrais chanteurs sans complexe. Cet album a été réalisé avec l’accompagnement de plusieurs guitaristes congolais dont Hono Kapanga, Tosha Fulankanda, Rodriguez Vangama. Pourquoi seulement les guitaristes? Parce que j’estime que la musique congolaise se base essentiellement sur la guitare », indique Michel Ngongo
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