Gécamines: l’Etat-actionnaire invité à cesser de ponctionner les revenus sans rembourser

Des Organisations de société civile du secteur des ressources naturelles ont invité l’Etat congolais, actionnaire unique de Gécamines, de mettre fin à ses vielles pratiques de prédation des revenus de cette entreprise publique.

La recommandation avait été renouvelée au terme de l’échange d’information que les délégués de ces ONG ont eu le 24 décembre 2019 à Kinshasa avec le secrétaire général de Gécamines.

Tout part du constat selon lequel depuis des décennies, les revenus (pas de porte, prêts pour investissements, etc.) de cette entreprise du portefeuille ont souvent été utilisés par le Gouvernement sans pour autant envisager un quelconque remboursement.

Le dernier cas en date, c’est le cas de plus de 90% des 128 millions d’euros empruntés par Gécamines auprès de Fleurette en 2017. Le Gouvernement a simplement récupéré cet argent sous prétexte des avances sur la fiscalité alors qu’il devrait servir à des investissements porteurs de croissance pour la société avec des effets d’entrainement sur la vie économique nationale.

« Quand Gécamines emprunte de l’argent ou fait des transactions importantes, l’Etat-propriétaire fait souvent recours à ces fonds. Cela nous inquiètent. Il est vrai que le Gouvernement a beaucoup de besoins pour faire face à ses urgences. Mais faudrait – il pour autant tuer la Gécamines ? Autant il faut prendre l’argent, autant il faut chercher comment rembourser pour que l’entreprise développe le projet pour lequel cet argent est destiné », a déclaré Georges Bokundu de l’Organisation internationale pour le suivi des Ressources naturelles en Afrique Australe (SARW).

Pour y arriver, la stratégie de financement des projets développée par le management actuel de Gécamines devrait être pérennisée et soutenue par l’Etat-propriétaire. Elle consiste à lever des fonds auprès des grandes sociétés vu qu’aucune banque congolaise n’est en mesure d’accorder un prêt de 100 millions de dollars à une société congolais. Les banques internationales étant réticentes et non confiantes au regard du contexte du pays.

Le projet Deziwa est un cas d’école parmi tant d’autres. Les 198 millions de dollars américains obtenus du Groupe Fleurette en 2012 ont permis de désintéresser les canadiens. Ce qui a permis à la partie chinoise, China Nonferrous Metal Mining (Group) Co., d’investir 880 millions de dollars pour la construction de la mine.

Le partage de production sera conjointe et au bout de neuf ans, la mine sera transférée, à titre gratuit, à la partie congolaise, représentée par la Gécamines. C’est donc ce projet que le chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi va devoir inaugurer en janvier 2020.

Pour rappel, la société minière « Deziwa SAS » est une Joint-venture basée à Kolwezi et qui est constituée par la China Mining Group Co., Ltd qui détient 51% et la Générale des carrières et des mines (Gécamines) qui en détient aussi 49%.