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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 02 mai 2024
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« Une fusée pour Mobutu » : le rêve spatial congolais brisé par la géopolitique de la guerre froide

2020-02-24
24.02.2020
Culture
2020-02-24
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Mobutu

Ce passionnant doumentaire raconte le partenariat fou noué entre un Allemand et le Zaïre pour lancer un programme de lancement low cost.

C’est l’histoire d’un rêve. En 1975, l’Allemand Lutz Kayser lance l’Otrag (Orbital Transport und Raketen AG), une société privée spécialisée dans la fabrication de lanceurs spatiaux low cost. Son idée : en simplifier la construction pour réduire les coûts. « On avait développé des modules qui puissent s’assembler comme des Lego. Trois techniciens suffisaient pour assembler une fusée complète », raconte Lutz Kayser dans le passionnant documentaire d’Oliver Schwehm, Une fusée pour Mobutu. Fly Rocket Fly.

Les années de recherche pour élaborer une technologie électromécanique, à un moment où Américains et Russes ne jurent que par un procédé hydraulique, se déroulent à Stuttgart avec des fonds ouest-allemands. Mais, pour faire valider son prototype, l’Otrag doit passer à la phase de lancement. Or, en matière de lanceurs spatiaux, qui sont considérés comme des armes de guerre, l’Allemagne est encore, à l’époque, cantonnée aux études théoriques par les Alliés après la capitulation de 1945. Lutz Kayser se met donc en quête d’ailleurs.

C’est une rencontre de hasard qui le mènera à passer un contrat en 1975 avec la République du Zaïre de Mobutu Sese Seko. « Les négociations ont duré quinze à vingt minutes », se souvient Frederic Weymar. L’homme d’affaires, qui a mis en relation l’Otrag et le dictateur, avait ses entrées à la présidence zaïroise pour avoir organisé, à Kinshasa, le combat historique entre Muhamad Ali et George Foreman, en octobre 1974.

Catastrophe diplomatique

Au pouvoir depuis 1965, Mobutu, qui a déjà imposé la terreur, voit tout l’intérêt de soutenir à moindres frais un projet qui pourrait lui permettre d’être le premier sur le continent à lancer son propre satellite et ainsi surveiller ses voisins belliqueux. Il octroie à l’Otrag un territoire de 100 000 km2 – l’équivalent de l’Allemagne de l’Est – dans la province du Katanga « avec droit de jouissance intégral pour cinquante ans ».

Commence alors une incroyable aventure pour une quarantaine d’ingénieurs et de techniciens aux allures de Robinson Crusoé, qui installent, en pleine jungle, sur un plateau surplombant de 1 400 mètres la vallée de la Luvua, une base de vie fleurant bon les années hippies avec saucisses grillées, minishorts et marijuana.


Mobutu octroie à l’Otrag un territoire de 100 000 km2 – l’équivalent de l’Allemagne de l’Est – dans la province du Katanga « avec droit de jouissance intégral pour cinquante ans ». Luna Beach/Frank Wukasch/Arte

Pour sa proximité avec l’Equateur, « le choix du Zaïre était logique, raconte Frank Wukasch, ami ingénieur et associé de Lutz Kayser. Mais sur le plan diplomatique, cela allait être catastrophique ». L’Otrag se trouve bientôt pris entre les feux de Moscou et de Washington en pleine guerre froide, avec la France en embuscade. C’est tout l’intérêt du film de démêler les fils de la manipulation de deux blocs engagés dans un combat géopolitique titanesque, qui aboutira, pour l’Otrag, au désastre.

On peut regretter que le documentaire ne se penche pas davantage sur la personnalité prométhéenne de l’ingénieur, dont l’histoire familiale le rattache à la période nazie et à une certaine nostalgie idéologique, mais le réalisateur « voulait avant tout faire le récit d’une aventure humaine », utopique et hors-sol, « plutôt que de risquer le portrait d’un homme complexe, ambitieux mais secret, qui aurait donné lieu à trop de clichés ».

Cette ambition de démiurge mâtinée de rêves de gosse s’absorbant dans les étoiles le mènera, après l’échec du Zaïre, dans la Libye du jeune dictateur Kadhafi. Une autre épopée sur laquelle Oliver Schwehm travaille déjà et pour laquelle il recherche des producteurs.

Sandrine Berthaud-Clair
Le Monde / MCP, via mediacongo.net
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