Société
Reprise ce lundi 25 mai 2020 du procès concernant le détournement présumé des fonds dans le cadre du programme d’urgence de 100 jours du Chef de l’Etat. L’audience foraine du Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe de ce jour fait suite à celle du 11 mai dernier, au cours de laquelle les prévenus avaient été brièvement interrogés.
Cette fois, l’on a pu voir un Vital Kamerhe beaucoup plus confiant et combatif en face d’une partie civile bien outillée. Documents à l’appui, le Directeur de cabinet du président de la République a fait savoir au tribunal qu’aucune pièce ne l’engage dans le contrat d’achat et montage des maisons préfabriquées signé entre le gouvernement congolais et la société Samibo.
"Je n’ai jamais payé un dollar à qui que ce soit. Je ne suis qu’un Directeur de cabinet", a déclaré VK, avant de s’interroger : "A quel moment j’ai détourné l’argent ? Qu’est-ce-que je fais ici ?". Par ailleurs, "J’ai comme l’impression que je suis une victime expiatoire", s’est plaint Vital Kamerhe qui a une fois de plus formulé sa demande de mise en liberté provisoire.
A ce niveau, il n’y a donc aucun lien direct de cause à effet qui lie Vital Kamerhe à Samih Jammal qui, lui, a assumé la plénitude du contrat des maisons préfabriquées, contrairement à la première audience. Cependant, fait-il remarquer, que plusieurs lots déjà commandés sont bloqués à différents endroits notamment, à Matadi et Dar-es-salam en Tanzanie, faute des frais de dédouanement dont la charge revient à l’Etat congolais.
Par ailleurs, le Directeur général de la société Samibo répondant aux questions du ministère public, a légèrement balbutié sur la question concernant le coût d’une maison préfabriquée à Istanbul d’où elles ont été commandées. Samih Jammal estime ici que les prix ont été décidés avec l’Etat congolais, représenté en avril 2018 par le ministre du Développement rural de l’époque, Justin Bitakwira. Une maison préfabriquée a été fixée officiellement à 19 000 USD.
Samih Jammal a également dit ne pas se rappeler de la date de la signature d’un avenant dans le cadre de ce marché.
Notons que ses avocats ont critiqué la "diversion" du ministère public qui a voulu avoir des réponses sur les différentes transactions financières de la société Samibo.
Intervenant juste après, Vital Kamerhe, accusé comme co-auteur de détournement des fonds dans ce projet, a sereinement répondu dans une audience qui a duré près de 5 heures, aux premières questions qui lui ont été posées principalement autour de la procédure ayant conduit au choix de la société Samibo de l’homme d’affaires libanais, Samih Jamal, dans le cadre du marché des maisons préfabriquées. Il est resté formel, il n’a pas participé à ce processus.
Pièce par pièce…
A son tour, Vital Kamerhe a lui aussi renvoyé la responsabilité de ce choix à Justin Bitakwira, ancien ministre du Développement rural qui, quelques semaines plus tôt, était face à lui en confrontation, à la prison centrale de Makala. Vital Kamerhe le désigne donc comme la personne la mieux indiquée pour répondre devant les juges.
En outre, il lui a été demandé par le tribunal comment plusieurs millions de dollars avaient été versés à la société Samibo alors que l’avenant au contrat des maisons préfabriquées n’avait pas encore été signé.
Vital Kamerhe a précisé ici qu’il revient aux responsables de la chaîne de la dépense dont le ministre du Budget de répondre à cette question.
Pour lui, il est important d’y aller tout doucement, de procéder pièce par pièce avec le Ministère public afin de déboucher à la vérité.
A cet effet, Vital Kamerhe qui est aussi l’un des superviseurs du programme de 100 jours s’interroge, cependant, sur le motif de sa détention dans la prison centrale de Makala. "A quel moment j’ai détourné l’argent ? Qu’est-ce-que je fais ici ?", s’est-il questionné ce lundi lors de la deuxième audience foraine du Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe dans l’affaire de détournement présumé des fonds.
Ces fonds, rappelons-le, étaient destinés à l’achat et montage ds 15 mille maisons préfabriquées dans le cadre du programme d’urgence de 100 jours du Président de la République.
Recours aux "témoins clés"
Il est important de rappeler qu’au départ, en avril 2018, chiffré à 26 millions de dollars pour neuf provinces, ce marché est passé en 2019 à plus de 57 millions de dollars pour 1500 maisons dans cinq provinces (Kinshasa, Kongo central, Sud-Kivu, Kasaï Oriental et Kasaï Central). Or, un avenant ne doit pas dépasser 16% du montant initial, selon la loi.
Lors de la prochaine audience fixée au 3 juin 2020, quelques autres personnes pourraient être entendus par le tribunal en qualité de témoin ou de renseignant. Notamment, le Directeur Général a.i. de la direction générale du service de passation des marchés publics, l’ancien ministre des Finances, l’ancien ministre du Budget et le gouverneur de la Banque centrale du Congo. Mais également l’épouse de Vital Kamerhe, Amida Shatur, sa belle-fille, Soraya Mpiana et bien-sûr Justin Bitakwira.
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