Tshisekedi dans les bonnes grâces de la "Grand-mère" de Bitakwira

Il a zappé Kabila. Aujourd’hui, Bitakwira a opté de servir le pays et non des intérêts partisans. Mais, ce jargon est à la mode. A l’Udps, on s’en vante. L’érosion a commencé dans le camp Kabila. 

Un des ténors de la famille politique de Joseph Kabila, Justin Bitakwira a accepté la main tendue de Félix Tshisekedi. Piétiné par Néhémie Mwilanya avec lequel il se dispute le leadership à Uvira-Fizi, Bitakwira a décidé d’évoluer là où il y aura moins d’ombrage. Pour lui, la solution à la crise actuelle viendra de ces consultations que mène Félix Tshisekedi.

« …Si c’était ma grand-mère qui était reçue, elle lui dirait que ces consultations ressemblent au coin du feu au village. Au village chaque soir, il y a le coin du feu où on essaie de réfléchir sur l’avenir du village. Et ceux qui me connaissent, partout où on parlera du Congo, je dois y être parce que, qui frotte au Congo me pique. On n’a pas besoin d’ajouter à un Congolais un troisième oeil pour savoir qu’il y a réellement un problème. Ce pays ne pourra évoluer qu’avec le consensus. Il faut s’adapter avec le contexte du moment ». 

Par ailleurs, Bitakwira pense qu’il faut un rectificatif de la coalition actuelle, tout en appelant au consensus. 

« Nous devons éviter l’extrémisme autour du président de la République. Nous sommes sûrs que la solution viendra de ces consultations. Le président a dit qu’il n’y a pas crise mais il y a malaise. Il faut un rectificatif de la coalition. Quand il y a un problème, évitez des rasoirs, des machettes, cherchez les aiguilles parce que l’aiguille, c’est le symbole de la paix, c’est pour raccommoder ».

L’ancien ministre de Développement rural prévient que le FCC ou quelqu’un d’autre ne peut jamais le réduire au rang de caporal.

« Je n’engage pas le FCC ici. J’ai été reçu comme personnalité et acteur politique. Ma grand-mère dirait que Bitakwira est un général et il ne peut jamais permettre aux gens du FCC ou pas de me réduire au rang de caporal », a-t-il averti.

Le nom de Bitakwira avait été biffé de la liste des élus lors des élections législatives. Le leader de l’ARCN n’a jamais été déclaré élu député malgré son score très remarquable et sa popularité sur le terrain. 

A l’époque, tous ses proches avaient accusé Mwilanya d’être à la base de cette forfaiture. Désormais, Bitakwira sera en première ligne pour défendre Tshisekedi qui se trouve déjà dans les bonnes grâces de la « Grand-mère ».

Dans son entourage, on parle d’une réaction normale d’un leader qui voit d’abord la nation au lieu des intérêts partisans. 

« C’est le choix de la raison et non de la passion », explique un cadre de son parti.

Aujourd’hui, Bitakwira s’impose en pacificateur. Il arbore le costume de celui qui veut ramener la paix dans son Sud-Kivu natal. Après l’entretien avec le président de la République, il a même tendu la main aux Tutsi Banyamulenge pour une cohabitation pacifique. Dans les prochains jours, le notable du Sud-Kivu annonce sa descente sur le terrain pour mener la campagne de pacification.

« J’ai plus parlé de la paix dans l’Est du pays avec le président de la République. Je dois contribuer efficacement pour ramener la paix dans l’Est. Aux congolais qui sont en guerre chez moi dans le sud du Sud-Kivu à Itombwe, Uvira et Fizi , je me rends là-bas et je tends la main à tout le monde même aux Tutsi qu’on appelle Banyamulenge pour que la paix revienne et que cohabitation soit comme elle a été avant les différentes guerres ».

Un grand vent va secouer bientôt la famille politique de Joseph Kabila. Les grandes annonces sont attendues à l’issue de ces consultations. Tshisekedi va annoncer certainement la rupture de la coalition FCC-CACH. Une coalition qui bloque non seulement son action mais au pays d’avancer, selon ses propres termes.