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Infos congo - Actualités Congo - 08 Mars 2024
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Economie

Un audit qui critique autant l’aide européenne que la RDC

2013-10-01
01.10.2013 , Kinshasa
Economie
2013-10-01
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Peut mieux faire…De 2003 à 2011, l’Union européenne a dépensé en République démocratique du Congo 1.968 millions d’euros, dont 72% furent attribués à des projets de développement, le reste se répartissant entre l ’aide humanitaire (25,5% ) et la coopération en matière de sécurité et de politique (4,5%).

Durant trois semaines, une mission d’auditeurs indépendants, commanditée par la Cour des comptes européennes, s’est rendue à Kinshasa, dans le Bas Congo et dans les deux Kivu afin d’examiner les résultats concrets de l’aide apportée à un pays considéré comme un partenaire important de l’Union, mais aussi un « Etat fragile », avec lequel toute coopération européenne avait été suspendue de 1992 jusque 2002 pour cause de corruption puis de guerre et de divergences politiques entre les Etats membres de l’Union. L’examen a porté sur l’efficacité du soutien au processus électoral, sur la réforme de la justice, de la police et de la gestion des finances publiques ainsi que sur le processus de décentralisation.

Les conclusions des auditeurs, de rigoureux Suédois qui se sont entretenus avec les autorités locales et les ONG présentes sur le terrain, sont pour le moins mitigées. Responsable du rapport, M. Hans Gustav Wessberg constate que « moins de la moitié des programmes examinés ont atteint les résultats escomptés et que leur durabilité ne sera pas assurée. »

Aux yeux des auditeurs, l’efficacité du soutien européen à la gouvernance est donc limitée, entravée par de sérieux obstacles comme le manque de volonté politique, la faiblesse des capacités d’absorption d’un pays où le cadre administratif est encore très insuffisant. Les auditeurs ne critiquent pas seulement les autorités congolaises, avec lesquelles le « dialogue » devrait être intensifié, ils balaient surtout devant la porte des Européens, considérant que les objectifs des programmes sont trop ambitieux et manquent quelquefois de flexibilité.

Les exemples du « manque de durabilité » et de la courte vue des programmes européens ne manquent pas, les élections de 2006 en sont une illustration. A l’époque, il s’agissait de réussir les premières élections démocratique, gages de la stabilisation du pays et de la légitimation des autorités. L’Europe finança la création d’une force de police qui sécurisa efficacement les bureaux de vote et les centres de dépouillement. Régulièrement payés, disciplinés, dotés de boucliers en plexiglas, d’uniformes neufs et d’armes non létales les policiers suscitèrent non seulement l’admiration mais la confiance de tous. Mais une fois terminées les élections, -considérées comme un succès-, le financement de la police se tarit et les autorités furent incapables de poursuivre le financement d’un outil performant certes, mais trop coûteux par rapport à un budget national qui même aujourd’hui n’atteint pas 8 milliards de dollars.

Même l’appui aux élections ne s’avéra ni « soutenable » ni soutenu : en 2006, l’Union européenne s’était investie massivement dans le processus d’assistance électorale tandis qu’en 2011, l’aide s’avéra tardive et beaucoup plus chiche. Pour plusieurs raisons dont, d’abord, les Congolais eux-mêmes qui avaient modifié la Constitution sans consulter leurs partenaires et introduit un scrutin présidentiel à un tour et qui souhaitaient garder la maîtrise des opérations. Mais sollicités ailleurs, par d’autres crises, estimant, imprudemment sans doute, que le Congo était déjà « sur les rails » démocratiques, les Européens furent beaucoup moins présents et les élections de 2011, essentiellement financées et organisées par les nationaux, avec l’aide de certains pays africains, furent marquées par de graves irrégularités qui érodèrent la crédibilité du régime et fragilisèrent le pays.

Les auditeurs estiment que, même si la Commission européenne possède une bonne connaissance des causes et des conséquences de la fragilité de l’Etat en RDC, elle n’a pas suffisamment mesuré les risques et qu’elle a mis en œuvre des programmes trop ambitieux à propos desquels le dialogue politique avec les autorités a été insuffisamment exploité.

Outre la formation de la police, l’aide européenne s’est également investie dans un domaine crucial, la réforme de l’armée. Mais des observateurs extérieurs relèvent que les moyens engagés ne sont pas à la mesure des défis : au Kosovo par exemple, un pays de 2,5millions d’habitants, 1800 Européens oeuvrent à la réforme de l’armée. Dans l’immense Congo, avec ses 70 millions d’habitants et ses innombrables groupes armés, les programmes Eufor et Eusec sont mis en œuvre par moins de 100 personnes !

Une récente décision du Conseil des Ministres européens confirme les critiques des auditeurs à propos du manque de durabilité : le programme Eusec, qui veille entre autres au paiement des salaires des soldats et officiers, qui a contribué à l’établissement de documents d’identité informatisés, remis en état l’école de sous officiers de Kitona, (qui avait cessé de fonctionner en 1986), doit se terminer d’ici moins d’un an. Certes, les Congolais souhaitent se réapproprier la gestion de leur armée, et les Européens ne veulent pas se substituer aux nationaux, d’autant plus que d’autres Etats fragiles ou sortant de crises, le Mali par exemple, requièrent leur aide. Mais il est quasiment certain que si l’investissement européen dans la réforme de l’armée s’arrête, tout l’effort déjà consenti jusqu’à présent aura été dépensé en pure perte !

Les auditeurs insistent : les Européens doivent se montrer plus exigeants à l’égard de leurs partenaires congolais, mais ils doivent aussi avoir une vision à long terme et, tenant compte du contexte difficile, se donner le temps suffisant pour progresser de manière durable…


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