Politique
Interrogé par notre rédaction au sujet de l’élimination de certaines contraintes à l’organisation des élections, Samy Badibanga relève, plutôt, de nombreux retards qui s’accumulent sur le processus électoral, tel qu’imaginé par la CENI. La preuve, raisonne-t-il, la CENI annonce le début de l’enregistrement des candidats aux élections législatives provinciales, dès le 15 avril prochain. Que dire alors de la loi sur la répartition des sièges ?
Selon le calendrier électoral, renseigne Samy Badibanga, il était prévu que le Gouvernement la dépose au Parlement entre le 22 mars et le 5 avril. Or, poursuit-il, cela n’a pas été fait. Et de préciser que, suite aux incohérences recensées sur la liste de groupements transmis par le Vice-premier Ministre et ministre de l’Intérieur, et la non-affectation des électeurs dans lesdites entités, le dépôt de la loi sur la répartition des sièges au Parlement n’est toujours pas réalisé. Voilà pourquoi, Samy Badibanga demande un moratoire pour les élections locales. La priorité, insiste-t-il, doit être donnée à l’organisation des élections crédibles en 2016, en combinant les élections présidentielle et provinciales et, début 2017, les élections législatives nationales et locales.
Activités critiques
Il évolue dans son discours en citant l’audit externe du fichier électoral qui aurait dû être fait du 26 mars au 12 avril. De même, rien n’a été fait à ce jour. «Outre ce retard, les modalités pratiques d’exécution de cet audit demeurent inconnues», ajoute Samy Badibanga. Les retards enregistrés dans l’exécution de ces deux opérations, considérées comme activités critiques par la CENI elle-même dans son calendrier, font que le glissement redouté risque bel et bien d’être à nouveau à l’ordre du jour si on n’y prend garde. Dans une déclaration confiée à La Prospérité, le mois dernier, M. Badibanga avait déjà estimé que les délais prévus étaient en tous cas fantaisistes, et le chevauchement prévu délibérément hasardeux.
Il estimait qu’il n’était pas réaliste d’organiser les élections locales et provinciales en 2015 alors que l’enjeu n’est pas local. «C’est la présidentielle qui symbolise la crise de confiance. Par voie de conséquence : «la priorité doit être donnée à l’organisation des élections crédibles en 2016, en combinant les élections présidentielle et provinciales et, début 2017, les élections législatives et locales. Dans ces conditions, une opération d’enrôlement de tous les électeurs, y compris de nouveaux majeurs, pourra se dérouler en moins de 12 mois, et un nouveau fichier électoral pourra être mis en place en remplacement de l’actuel fichier corrompu et tant décrié. Cela permettra de créer un consensus d’adhésion en vue d’un processus électoral apaisé. Cela justifiera enfin le co-financement massif, par la Communauté Internationale », plaidait-il.
Plaidoyer pour un calendrier réaliste
Aujourd’hui, il revient à son plaidoyer pour un processus électoral consensuel et apaisé. Plus que jamais réconforté par les retards qui s’accumulent, le Parlement est invité à se saisir de la question et d’initier des discussions avec tous les acteurs politiques et la société civile afin que les Congolais puissent se mettre d’accord sur un calendrier électoral réaliste et accepté par tous.
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