Afrique
Le fils de Mouammar Kadhafi, emprisonné puis en résidence surveillée depuis une décennie, a présenté dimanche sa candidature à l’élection présidentielle libyenne.
Saïf Al-Islam Kadhafi faisait partie des énigmes les plus troubles de la Libye post-2011. On en parlait d’autant plus qu’on ne le voyait pas, mystère savamment cultivé, telle une botte secrète à utiliser au tout dernier moment, lorsque l’impasse d’une révolution fourvoyée aurait rendu impératif d’y avoir recours.
Cette « carte » Saïf Al-Islam, deuxième fils de l’ancien « Guide » Mouammar Kadhafi, a été abattue dimanche 14 novembre à Sebha, chef-lieu de la région méridionale du Fezzan, sous la forme d’une déclaration de candidature à l’élection présidentielle, en principe prévue le 24 décembre.
Agé de 49 ans, Saïf Al-Islam Kadhafi, emprisonné puis en résidence surveillée depuis 2011 dans un endroit tenu secret de la ville de Zinten, à 160 km au sud-ouest de Tripoli, est un authentique revenant. Il a apparemment recouvré sa liberté de circulation pour avoir pu se déplacer dimanche jusque dans le Sud libyen où, physiquement métamorphosé – long turban moutarde noué au front à la bédouine, barbe grise – il a écrasé son pouce trempé d’encre sur les documents de la Haute Commission électorale nationale (HNEC).
Ce n’est pas la première fois que Saïf Al-Islam Kadhafi s’offre à un regard extérieur. Fin juillet, un journaliste du New York Times Magazine racontait sa rencontre assez surréelle avec le reclus de Zinten dans une villa luxueusement ornée de lustres en cristal. Ce jour-là, rapportait Robert Worth, le fils de l’ex-Guide avait semblé esquiver l’objectif du photographe avec coquetterie, ne consentant que quelques poses à la pudeur travaillée, comme s’il ne voulait se dévoiler qu’à gestes comptés.
Un petit séisme politique
Foin de ce prude clair-obscur, dimanche, à Sebha, où s’est levé dans une lumière crue le rideau de la campagne électorale de Saïf Al-Islam Kadhafi, un petit séisme politique à l’échelle du théâtre libyen. Le désenchantement populaire à l’égard d’une décennie de chaos miliciens et de délabrement de l’économie est si aigu que le candidat peut capitaliser sur une certaine nostalgie de l’ordre prérévolutionnaire.
Mais ce socle-là, où peuvent converger kadhafistes inconditionnels et ex-insurgés désillusionnés, suffira-t-il à le propulser au plus haut niveau ? Nul ne peut l’assurer, tant l’inextricable imbroglio libyen est lourd d’incertitudes.
Son statut judiciaire n’est pas la moindre des inconnues. Le mandat d’arrêt délivré contre lui par la Cour pénale internationale (CPI) pour « crimes contre l’humanité » – en raison de son rôle dans la répression du régime kadhafiste contre les insurgés de 2011 – est un sérieux handicap. Les autorités libyennes post-2011 ont toutefois refusé de l’exécuter. Elles lui ont préféré une justice purement nationale.
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