Diaspora
Le Bachelor? «Parce que je suis bel homme!», plaisante-t-il en se regardant dans le miroir du magasin Sape & Co. Son surnom lui vient en fait d'une remarque de sa cousine, lors de son anniversaire. Alors que «toutes les filles de la soirée [le] trouvaient très élégant», elle le compare au Bachelor, en référence à l'émission de téléréalité. Depuis, c'est resté et ce n'est pas forcément pour lui déplaire.
«Dandysme à l’africaine»
En véritable passionné, Jocelyn Armel le Bachelor présente la sape comme un «art de vivre, plus qu’une mode vestimentaire». Dans son pantalon de costume et sa chemise à carreaux, le Bachelor prône ainsi les valeurs de l’élégance, l’excellence ou encore de la non-violence. Du vrai «dandysme à l’africaine».
Car la sape, qui a vu le jour au Congo-Brazzaville et Congo-Kinshasa, est une attitude avant tout. «Parfois, on ne peut pas se saper comme on le voudrait. Notamment lorsqu’on travaille», témoigne un des clients du Franco-Congolais, «un grand frère» qui se sape depuis une cinquantaine d’années. Il faut dire qu’en portant ces costumes, difficile de passer inaperçu...
«L’art de faire chanter les couleurs» comme devise
Un costume de sapeur se reconnaît par sa couleur. Ou plutôt ses couleurs. «Pour quelqu’un qui commence, je conseillerai d’assembler trois couleurs. Mais moi, je pourrais en assembler mille!», revendique J. A. le Bachelor en pointant du doigt un pantalon en velours orange vif, une veste violette puis un costume trois-pièces vert.
Ces vêtements aux couleurs vives que les sapeurs portent toute l’année, les non-initiés les achètent plutôt à l’arrivée des beaux jours. Car la sape n’est pas réservée aux Franco-Congolais ou aux Congolais. Pour preuve, le Bachelor sort d’un tiroir une photo où il pose avec Ariel Wizman. «C’est un sapeur lui aussi!», s’exclame-t-il.
La sape, future économie du Congo?
Sur un présentoir, une chemise de la marque Connivences, qu’il a créée, mêle motifs vichy et cachemire. «Nous transgressons de manière lente et légitime les règles du dress code masculin», explique-t-il. Masculin, mais pas que. Il existe aussi des femmes dans la sape, «mais elles le revendiquent moins». Le Bachelor s’est donc concentré sur des habits d’homme, question d’économies.
Le versant économique, c’est ce qu’il souhaite développer. Pas seulement pour lui, mais pour les Congo, voire l’Afrique. «Trois Congolais sur cinq viennent à Paris pour la sape car la création, les fabriques, c’est ici», a-t-il remarqué. Au Congo, où il n’y a «même pas une usine de boutons», les potentiels sont là, mais pas les moyens…
Mais le Bachelor a l’espoir de voir Brazzaville devenir un jour la vitrine africaine de la mode. «Je voudrais qu’on soit fier de porter un habit créé par un Congolais comme on est fier de porter un vêtement de couturier français», résume-t-il.
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