Afrique
Brazzaville et Kigali ont conclu récemment, à l’occasion d’une visite d’État du président Paul Kagamé, une série d’accords, dont un portant sur la concession de 12 000 hectares de terres cultivables pendant 25 ans. Si les maraîchers semblent soutenir cet accord sur l’exploitation des terres, les économistes et autres analystes se montrent sceptiques et le jugent plutôt défavorable au Congo.
De l’autre côté du ministère de la Défense, au bord du fleuve Congo, se trouve l’une des plus anciennes ceintures maraîchères de Brazzaville. Léon Mayembo, la soixantaine révolue, est le président de la coopérative qui exploite cet espace. Assis au pied d’un manguier, il explique à une équipe de jeunes maraîchers le bien-fondé de l’accord par lequel Brazzaville va concéder des terres agricoles à Kigali.
« C’est une bonne nouvelle. Il y a longtemps que nous sommes là, sans soutien de l’État congolais. Mais, aujourd’hui, il est allé signer les accords avec le Rwanda, c’est une bonne affaire. 12 000 hectares, c'est énorme. Nous y irons travailler sur ces terres avec les Rwandais pour remonter l’économie congolaise. Donc, nous sommes entièrement d’accord », se félicite-t-il.
Herman, 21 ans, s’intéresse au travail de la terre. Pour la bonne application de l’accord sur la concession des terres cultivables, il a une suggestion : « L’union ou le partenariat avec le Rwanda est bon. Mais, il faudrait faire la part des choses. Si on doit ramener des Rwandais, il faudrait que leur nombre soit le même que celui des Congolais. En soit, l’accord n’est pas une mauvaise chose parce que l’union fait la force ».
En revanche, l’analyste économique Alphonse Ndongo se montre sceptique. Il est convaincu que ce partenariat profitera plus au Rwanda qu’au Congo. « À la fin, c'est le Rwanda qui gagne dans le cadre de l’accord de libre-échange. Ce sont justement des économies compétitives qui vont profiter de cette libre circulation des personnes, des biens et des services. Que gagne le Congo à la fin ? Parce que, il y aura le made in Congo, mais les ressources financières vont atterrir dans une banque à Kigali. Que gagnerait donc le Congo lorsqu’il s’agit de promouvoir cette agriculture industrielle et commerciale ? Absolument rien du tout », relève-t-il.
Alphonse Ndongo s’interroge sur les vraies raisons de s’ouvrir au Rwanda. « Le Rwanda est à mille lieues de chez nous. Il traverse toute la République démocratique du Congo pour venir prendre nos terres. Ça me parait quand même comme quelque chose qui est mal pensé ». Le Congo dispose de 10 à 12 millions d’hectares de terres arables dont moins de 5% sont exploités pour une agriculture vivrière.
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