
Le ministre des Relations avec le Parlement a été aperçu, ce week-end, au Centre Lindonge à la rencontre du cardinal Laurent Monsengwo qui lui a accordé une audience. Ensemble, ils ont passé en revue tous les sujets de la vie nationale. Tryphon Kin-kiey Mulumba qui a décidé de passer le reste de sa vie à vanter les œuvres de son champion Kabila, serait-il allé demander à Monsengwo d’adhérer aux idéaux de ‘‘Kabila Désir’’ ?
On parle d’une visite de politesse d’un homme revêtu de ses qualités respectives (ministre, homme politique et fils de Bandundu) au plus grand des prélats de la RDC encore en vie et en activité. Puisque ce genre de rencontre n’arrive pas tous les jours, les deux hommes ont fait le tour d’horizon complet de l’actualité. C’est, du moins, ce qui a été donné aux fins limiers de La Prospérité d’apprendre. Tour d’horizon complet, la formule est, certes, réservée à des initiés. Même si Kin-kiey s’est montré, pour une fois, très peu bavard sur le contenu des échanges, on sait de quoi il parle, toutes les fois qu’une occasion lui est offerte. Il désire Joseph Kabila dont il veut voir le mandat se poursuivre.
Kin-kiey envisage sérieusement l’éventualité d’une révision de la Constitution. Ce serait, d’après lui, la meilleure façon de préserver les acquis de la démocratie. Au sujet du cycle électoral, il estime que le pays n’est pas prêt à organiser les élections. Il ajoute qu’aucun parti ne veut aller aux élections. Ceux qui ne veulent pas admettre cette vérité dite par Kin-kiey, se cachent derrière la caution financière non remboursable déjà versée comme frais de dépôt de candidature aux élections provinciales prévues, le 25 octobre prochain. Comme quoi, pour éviter le pourrissement, un simple réaménagement du calendrier électoral ne suffit pas.
Il faudrait réfléchir à d’autres solutions. Notamment, le dialogue politique pour permettre au président Joseph Kabila de rester au pouvoir afin de poursuivre le travail qu’il a commencé. «
Le pays est en pleine reconstruction, le Congo a, enfin, décollé. Même dans l’arrière-pays, on construit des infrastructures, les routes sortent de terre, à Kinshasa, le nouvel aéroport a été inauguré ainsi qu’à Luano à Lubumbashi, la Société des chemins de fer a été dotée de nouvelles locomotives, des villes nouvelles sont en construction, la stabilité est rétablie, la production du cuivre a atteint le record historique d’un million de tonnes par an… jeune encore, le président est en pleine possession de ses moyens, pourquoi le mettre en congé alors qu’il a encore tant à faire… ».
Kin-kiey a-t-il discuté de toutes ces choses avec le cardinal ? Il est très tôt de le dire avec exactitude. Néanmoins, on sait que Laurent Monsengwo avait été reçu, en juin dernier, par le président de la République dans le cadre des Consultations pré-dialogue. Lorsqu’il quittait le Palais de la Nation, après l’audience avec Joseph Kabila, Monsengwo se disait favorable au dialogue dans le respect de la Constitution. A-t-il évolué ? On le saura dans les jours qui viennent. Toutefois, il y a lieu de retenir que le ministre des Relations avec le Parlement est sorti du Centre Lindonge plein de bonnes idées susceptibles d’influer sur sa perception des choses.
Comme Monsengwo, Kin-kiey est un ressortissant de la province de Bandundu. Il est possible que les deux personnalités aient pu parler du terroir en ce moment précis de l’histoire du pays où le processus de découpage territorial marque le pas.